SATURNALES
LA FETE, EN GUISE DE BIENVENUE A MARCEL CARTON
On se l'est disputé toute la semaine... Fêté, choyé, entouré le diplomate français, Marcel Carton, ancien otage qui avait été enlevé le 22 mars 1985 et libéré le 4 mai 1988, est de retour au Liban. En visite pour cette fois-ci, mais il espère bien pouvoir se réinstaller dans son appartement, définitivement, au Liban, après l'avoir restauré. Cet endroit lui est cher, malgré les souffrances endurées. Car Marcel Carton est un optimiste né. Il a passé une vingtaine d'années au Liban, sa connaissance de l'arabe, ses amitiés, non seulement au Pays des Cèdres, mais dans tout le Moyen-Orient, le rendant un précieux auxilliaire, indispensable à l'ambassade de France au Liban. Il faut rappeler que son père Noël Carton avait épousé une Libanaise, sa mère, Sophie Sultan. Lui-même est marié à Denise Najib Fayad. Leur fille Simone est mariée à Farid el-Khoury et installée à Beyrouth. Le frère de Marcel Carton, Paul Carton diplomate lui aussi, a été ambassadeur dans de nombreux pays arabes dont le Koweit et les Emirats Arabes Unis, sans compter les postes occupés à Aden, Amman, Marrakech, Khartoum, Rabat, Tanger, Jeddah etc... Partout, les frères Carton sont aimés et respectés. Marcel Carton a définitivement tourné la page de son enlèvement aidé en cela par sa foi agissante: il s'est empressé dès son retour au Liban, de rendre visite à Notre-Dame du Liban et au Patriarche maronite le cardinal Sfeir. Mais il ne veut pas écrire ses mémoires. Il veut simplement vivre, entouré de ceux qui l'aiment et qu'il aime. Il ne veut garder du Liban que le bon souvenir, là où il a passé les meilleures années de sa vie.
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Dr ADNAN ISKANDAR: "POUR UNE REFORME ADMINISTRATIVE REUSSIE, PAS D'INGERENCE POLITIQUE"
Les tables rondes, les débats télévisés se suivent et ne se ressemblent pas. Si la plupart sont d'une médiocrité à faire pleurer, la dernière réalisée par la Future TV, avec pour modérateur Dr Marwan Iskandar mérite qu'on s'y arrête. Le sujet en était "La réforme administrative". Y ont pris part: le professeur Adnan Iskandar, enseignant en Sciences politiques et Administration publique (PSPA) à l'Université américaine de Beyrouth, M. Abbas Farhat, ancien directeur du ministère des Affaires sociales et Mohammed Kichli, conseiller actuel du Premier ministre Hariri. Dans un langage clair, direct, Dr Adnan Iskandar va au cœur du problème: "Tant que les hommes politiques se mêlent de la réforme administrative, il n'y en aura pas, car ce sont eux les véritables handicaps à la réforme. Il faudrait avant tout une réforme politique, pour en éloigner les politiciens. C'est la raison de l'échec de toutes les réformes administratives entreprises, y compris la dernière celle du gouvernement Hariri." M. Kichli a bien essayé de défendre la politique de la réforme administrative, entreprise par le Cabinet Hariri, mais c'est bien le Dr Adnan Iskandar qui a eu le dernier mot en rappelant fort à propos, que des organismes vitaux, tels que la Fonction publique, la Cour des Comptes et l'Inspection Centrale, sont actuellement marginalisés et ne jouent pas le rôle qui leur est dévolu. Pas de réforme administrative, sans la réactivation de ces organismes, a insisté le Dr Adnan Iskandar dans un brillant et rapide plaidoyer. "Les ingérences politiques doivent cesser. Ce sont elles qui provoquent le plus grand désordre. De même, les députés ne doivent pas s'en mêler. Il est absurde que ceux qui sont la cause du mal, veuillent eux-mêmes apporter le remède. Dans ce domaine, il est impossible de guérir le mal par le mal", a-t-il conclu.
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L'ACADEMIE DIPLOMATIQUE DE L'ISSED NAITRA EN AUTOMNE
Nombreux ont été les lecteurs qui ont téléphoné pour obtenir plus de renseignements au sujet de la nouvelle Académie Diplomatique de l'ISSED (Institut Supérieur de La Sagesse pour l'Enseignement du Droit). Contacté l'abbé Paul Akl, initiateur et responsable de ce projet, a bien voulu nous fournir des détails complémentaires. La nouvelle faculté qui fonctionnera en coopération avec l'Université de Paris-Sud, enseignera les Sciences politiques et diplomatiques. Ce sera un enseignement post-universitaire ouvert à tous les détenteurs d'une licence ou son équivalent dans les domaines suivants: Droit, Sciences Politiques, Economie (ceux-là devront suivre quelques cours supplémentaires) ou même peut-être ceux qui possèdent une licence en histoire et géographie. Dans une première étape, les études mèneront à un DES (Diplôme d'Etudes Supérieures) puis au Doctorat. L'enseignement se fera principalement en français, en arabe et en anglais. Des cours en italien et en espagnol et allemand suivront. L'Abbé Akl, qui vient de rentrer de Rome, a conclu un accord avec l'Académie Pontificale, une des plus célèbres au monde. Il ne faut pas oublier que la diplomatie vaticane est non seulement la plus vieille, mais aussi la plus efficace des diplomaties. Cette faculté commencera son enseignement en automne, c'est-à-dire à la rentrée universitaire de 1996-1997. Outre le corps enseignant proprement dit, l'abbé Paul Akl a obtenu l'assentiment d'une vingtaine d'ambassadeurs qui y feront des conférences, sans compter ceux invités de l'étranger. Une coopération avec l'Académie diplomatique de Vienne n'est pas aussi exclue. Il est intéressant de noter que le projet de cette académie a été envisagé il y a plus de vingt ans, par le regretté ministre des Affaires étrangères Khalyl Abouhamad, qui en avait établi les grandes lignes. Malheureusement, la guerre; puis, la disparition subite de M. Abouhamad l'avaient empêché de poursuivre sa tâche. Aujourd'hui c'est à La Sagesse, au nom prédestiné de poursuivre le projet. Car le Liban en avait bien besoin. Ce sera la première académie de cette sorte dans tout le Proche Orient. Car la diplomatie n'est pas une science infuse, elle exige un apprentissage et même une vocation.
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HABAQUQ: "LES MALEDICTIONS CONTRE L'OPPRESSEUR"
Un commentaire paru dans "l'International Herald Tribune", suite à l'élection de Netanyahu, fait un résumé de tous les éditoriaux de la presse anglo-saxonne. Il est dit: "Si Netanyahu menace la paix, Ariel Sharon, lui a déjà enterré la paix". Il est utile de rappeler à ce propos les écrits du prophète juif Habaquq, qui pose le problème du mal sur le plan de l'histoire du peuple d'Israël. Dans le second chapitre de son livre intitulé: "Les Malédictions contre l'Oppresseur", il écrit: (Par. IV) ..."Bois à ton tour et montre ton prépuce. Elle passe pour toi, la coupe de la droite de Yahvé. Et l'infamie va recouvrir ta Gloire. Car la violence faite au Liban te submergera. Ainsi que le massacre d'animaux frappés d'épouvante. Car tu as versé le sang humain, violenté le pays, la cité et tous ceux qui l'habitent! "
MARY YAZBEK AZOURY.