LA MISSION CULTURELLE FRANÇAISE FAIT PEAU NEUVE
De droite à gauche: M. Voisin, directeur du centre culturel de Beyrouth, M. Jean-François Desmazières, conseiller culturel scientifique et de coopération près l’ambassade de France, M. Le Goff, conservateur de la médiathèque du CCF de Beyrouth et M. Chastres, chargé de mission audiovisuel.
Trente-cinq mille visiteurs au seul centre culturel français de Beyrouth d’octobre 95 à juin 97, des échanges franco-libanais qui s’intensifient, Nouveau logo, nouvelle organisation en vue d’une communication accrue. La mission culturelle française au Liban, qui a repris son appellation ancienne, semble plus que jamais titulaire d’une véritable mission: transmettre le souffle d’une langue en respectant le relief du milieu. “La Mission culturelle française fait peau neuve”. C’est par ces mots que Jean-François Desmazières, conseiller culturel scientifique et de coopération près l’ambassade de France, annonce le début de la saison 96-97. Sur le nouvel organigramme de la Mission culturelle mis au point par la société “Mind the gap”, l’identité et la diversité de l’Ensemble culturel sont respectés dans un équilibre subtil. “Concilier l’identité globale et l’identité du service dans un même cadre”, en s’inspirant du timbre du cachet de poste. Chaque service possède ainsi son logo en lettres bleu, blanc, rouge sur un fond jaune qui les dynamise. Six structures au total représentent les six piliers de la Mission culturelle. Elles regroupent le secrétariat général (comptabilité, intendance...), la coopération scientifique et technique (coopération à l’échelle universitaire, avec les ONG...), la coopération audiovisuelle (cinéma, radio, télévision, formation avec l’ALBA, l’IESAV...; presse et journalisme, préparation de DEA avec l’UL), le bureau de coopération linguistique et éducative (BCLE, prévoyant le contact avec les milieux scolaires, mais aussi la direction de cours de langues payants), le centre culturel de Beyrouth, la médiathèque et bureau du livre s’occupant des salons du livre, de l’édition, des activités concernant les auteurs. Du centre de Beyrouth ont essaimé sept autres antennes, à Jounieh; dans la Békaa à Zahlé, dans le Chouf à Deir el-Kamar, au sud du pays, à Saïda, Tyr et Nabatieh et au Liban-Nord à Tripoli, ce dernier centre culturel et linguistique devant être inauguré avant la fin de l’année. La Mission culturelle française s’avance donc tous azimuts. Mais qualité se joint à quantité. “Plus d’action, mais avec une portée meilleure, semble être le mot d’ordre. “Ainsi, la médiathèque jouera désormais pleinement son rôle d’espace ouvert”, nous annonce M. Le Goff, son conservateur et responsable du livre-édition. Arrivé à Beyrouth le 30 septembre, Dominique Le Goff se délecte à l’approche du salon du livre prévu du 31 octobre au 10 novembre sur un espace immense du Beirut Hall. Dominique Chastres, chargé de mission audiovisuelle, annonce le festival de Musiques de France en parallèle au salon du livre. Mais d’autres surprises sont prévues, telles l’avant-première du “Hussard sur le toit”, de J.P. Rappenau, en présence du metteur en scène lui-même le 29 octobre; un stage professionnel multimédia organisé avec l’INA (Institut national français de l’audiovisuel) en partenariat avec l’ALBA; et le festival du film français du 12 au 15 décembre...
M. Desmazières présentant la nouvelle charte graphique de la Mission culturelle française.
BILAN DE L’ANNEE
Jean-Claude Voisin, directeur du CCF de Beyrouth et partenaire de tous les organisateurs d’événements de la Mission culturelle a tôt fait, lui, de dresser le bilan de l’année écoulée. Se succèdent alors les moments forts, tels la fête de la Musique lancée pour la première fois par l’ambassade de France grâce aux huit centres, en passe de devenir une tradition; la tournée musicale du violoniste Laurent Korsia, suivant l’opération «Grappes de la colère», dont tous les bénéfices furent versés à la croix rouge libanaise; l’événement «opération murs d’images» grâce à laquelle 3500 villageois du nord-Liban assistèrent, médusés, aux mois de juillet - août, à la projection d’«un Indien dans la ville», sur les places, de leurs villages… Parmi les nouveautés de la saison 96-97, la grande surprise demeure l’accessibilité du centre culturel durant les fins de semaines. Curieusement, la majorité des événements prévus sont centrés sur la Création libanaise. En arts plastiques, ainsi, l’exposition «table rase» fait appel, dès le 3 octobre, à 14 jeunes designers libanais. «Les tapisseries contemporaines d’Odette Falaize» tissées sur des métiers libanais, seront exposées dès le 17 octobre au CCF de Beyrouth (magnifique événement soutenu par la «Société Générale»). Mais il y a également l’aide à la jeune création théâtrale libanaise en exemple, «la rencontre de Descartes avec Pascal jeune», adapté et mis en scène par Joe Koudaih, représenté dans le cadre du salon du livre 96; l’exposition de l’avant-garde française en peinture (14 jeunes peintres français) en mars - avril 97; la rétrospective de Georges Cyr, peintre français tombé amoureux du Liban, en mai-juin; le mois du patrimoine où 4 sites libanais, inconnus du public, accueilleront un duo de flûte et guitare… Côté cinéma, la rentrée s’annonce chaude avec la programmation, à chaque mois, d’un film en avant-première. Restent mille activités prévues où l’on parle encore de poésie pure, de flûte enchanteresse, de marionnettes de Nantes, d’échanges entre artistes franco-libanais et d’un mystérieux événement exceptionnel annoncé pour 97. La liste est si longue et variée… En bref, le premier souci de la Mission est le désir d’encourager les disciplines de Libanais pétris par l’état d’esprit de la francophonie. Francophonie, mission de tolérance, d’ouverture, d’échanges, d’osmose. La saison est partie.
NADA SKAFF