LLOYD AXWORTHY, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES:

«LE CANADA EST PRÊT À OFFRIR AU LIBAN DES CRÉDITS S’ÉLEVANT À PRÈS DE 200 MILLIONS DE DOLLARS CANADIENS»

LLOYD AXWORTHY Ministre des Affaires étrangères

M. Lloyd Axworthy a été nommé ministre des Affaires étrangères le 25 janvier 1996. Ministre du Développement des ressources humaines et ministre de la Diversification de l’économie de l’Ouest, de novembre 1993 à janvier 1996, il a aussi été, au cours de cette période, membre des comités du Cabinet chargés de la politique du développement social et de la politique du développement économique. Il est encore membre de ce dernier comité. Elu pour la première fois au Parlement en mai 1979, M. Axworthy a fait partie du Cabinet à titre de ministre de l’Emploi et de l’Immigration (1980-1983) et a aussi été ministre responsable de la situation de la femme (1980-1982) ministre des Transports (1983-1984). Après les élections de 1984, M. Axworthy a joué le rôle de critique officiel de l’Opposition en matière d’expansion régionale et industrielle et, aussi, de critique de la Commission canadienne du blé (1984). Il a aussi été critique en matière de commerce et critique suppléant des affaires extérieures (1985-1988). Il a été nommé critique libéral du commerce (février 1989) et président tant du Groupe du travail libéral sur le commerce que du Comité du caucus libéral chargé de la politique économique. En septembre 1990, M. Axworthy a été choisi comme critique libéral des affaires extérieures et président du Comité du caucus libéral chargé des affaires extérieures et de la défense nationale. En mai 1991, il a été nommé vice-président du Comité permanent de la chambre chargé des affaires extérieures et du commerce international. M. Axworthy a étudié à l’Université Princeton où il a obtenu un diplôme de maîtrise en sciences politiques en 1963 et un doctorat en 1972. Professeur de sciences politiques à l’Université de Winnipeg de 1965 à 1967; puis, de 1969 à 1979, il y a aussi été directeur de l’Institute of Urban Studies (Institut d’études urbaines), de 1969 à 1973.

Le ministre des Affaires étrangères du Canada, M. Lloyd Axworthy, a manifesté un vif intérêt envers notre pays bien avant le Forum des Amis du Liban tenu le 16 décembre dernier à Washington et auquel il a assisté accompagné de fonctionnaires du ministère des Affaires extérieures et du Commerce international. Le 26 juillet 1996, il avait annoncé «la création d’un groupe de liaison et de consultation pour seconder le Canada dans ses efforts de reconstruction du Liban, ainsi que la nomination du député M. Mac Harb à titre de président du groupe.» Cet intérêt demeure vivace aujourd’hui. Il pourrait être concrétisé davantage à l’occasion de la prochaine visite du président Rafic Hariri au Canada. Nul doute que M. Axworthy, qui a cumulé les responsabilités et les succès, contribuera avec les membres du gouvernement de M. Jean Chrétien, à donner toutes ses chances à cette visite. Tout récemment, un sénateur américain a proposé la candidature de M. Axworthy au Prix Nobel de la Paix. Pourquoi cette candidature ne serait-elle pas retenue en égard au parcours, à la personnalité et aux innombrables domaines où Monsieur le ministre a servi la paix avec un précieux bagage académique, politique, économique et, tout simplement, humain?

CETTE RICHESSE HUMAINE COMMUNE
- Monsieur le ministre, quel intérêt représente pour vous aujourd’hui le Liban?
«Sur le plan humain, le Canada et le Liban partagent des liens importants. Au Canada, les Canadiens d’origine libanaise se chiffrent à un quart de million. Au Liban, il y a 40.000 ressortissants canadiens. En profitant de cette richesse humaine commune, nous cherchons à établir avec ce pays un partenariat dans tous les domaines-clés, c’est-à-dire la culture, le commerce, l’épanouissement des valeurs dé-mocratiques et la recherche de la paix». -

Etiez-vous présent à la confé-rence de Washington?
«Oui, j’ai eu l’honneur d’y repré-senter le Canada».

- A quel niveau et dans quels domaines se situe la participation canadienne à la reconstruction du Liban?
«Comme j’ai annoncé à la conférence des Amis du Liban, le Canada est prêt à offrir des crédits s’élevant à près de 200 millions de dollars canadiens pour financer des projets dans les secteurs privé et public. Nous avons, également, offert deux millions de dollars pour de nouveaux programmes d’aide technique. Il y a de nombreux secteurs où la technologie canadienne correspond aux besoins de la reconstruction du Liban. Il faut souligner que notre secteur privé est à l’avant-garde de la technologie nord-américaine, surtout dans les domaines de l’énergie électrique, des télécommunications, de l’agriculture, de la santé, de la construction, du trans-port et de l’environnement. Plusieurs compagnies canadiennes sont déjà actives dans ces secteurs au Liban. Nous cherchons à encourager un plus grand nombre de compagnies à s’im-pliquer dans le marché libanais. Pour cette raison, nous avons mis à la disposition de notre secteur privé les crédits annoncés à Washington. «Notre programme d’assistance technique au Liban vise à renforcer la capacité des institutions publiques-clés, à aider des éléments de la société civile à remplir leurs responsabilités face à des défis sociaux, politiques et économiques et à consolider l’émer-gence des partenariats mutuellement bénéfiques entre le Canada et le Liban».

AIDER LE LIBAN DANS SA RECHERCHE DE LA PAIX
- La situation régionale fluctuante peut-elle remettre en question cette participation?

«Nous croyons, fermement, dans la paix au Proche-Orient. Sans la paix, nos efforts collectifs ne réussiront pas. Nous voulons aider le Liban dans sa recher-che de la paix et nous comprenons le besoin inéluctable de créer des con-ditions politiques et économiques propices à réaliser cet objectif. «Le Canada a, continuellement, soutenu l’indépendance, la souveraineté et l’intégrité territoriale du Liban. Dans le contexte de la résolution 425 du Conseil de sécurité des Nations Unies de 1978 et de l’Accord de Taëf de 1989, le Canada appuie l’extension progres-sive de l’autorité du gouvernement libanais sur l’ensemble de son territoire et le retrait des forces étrangères de ce pays».

- La bataille contre le déficit budgétaire affecte-t-elle vos pro-grammes d’aide à l’étranger?
«En effet, nous avons dû réduire certains de nos budgets, mais dans le cas du Liban, la demande pour la compétence canadienne n’a pas diminué. Au contraire, elle est de plus en plus recherchée. Par exemple, nous offrons une expertise dans le domaine de la réforme fiscale et de la fonction publique. Nous allons, également, offrir un appui à des initiatives de dévelop-pement proposées par les secteurs privés canadien et libanais en co-participation».

NOUS DEVRONS TOUS RÉPONDRE À NOS ENFANTS ET AUX GÉNÉRATIONS À VENIR
- Etes-vous confiant en ce qui concerne le processus de paix au Proche-Orient?
«Il n’y a pas d’autres options que le processus de paix, ni au Proche-Orient ni ailleurs dans le monde. Nous devrons tous répondre à nos enfants et aux générations à venir si nous faillons devant ce défi. Je suis très encouragé par le progrès dans le processus de paix depuis la conférence de Madrid en 1991. Il y a inévitablement des hauts et des bas. Cependant, les leaders dans la région ont sollicité l’appui de la communauté internationale dans leur recherche pour une paix juste, globale et durable le Canada, comme membre responsable de cette communauté, s’engageant à les aider. «Dans le cadre du processus de paix, le Canada assume le rôle déterminant de président du groupe de travail sur les réfugiés. A ce titre, il est aussi l’un des onze pays membres du Comité de direction, qui supervise les activités des cinq groupes de travail».

- Quelles sont brièvement les grandes lignes de la politique étrangère canadienne, notamment au niveau du maintien de la paix dans le monde?
«La politique étrangère canadienne est basée sur la réalisation de trois objectifs-clés: la promotion de la prospérité et de l’emploi; la protection de notre sécurité dans un cadre mondial stable et la projection des valeurs et de la culture canadiennes. Ces trois objectifs conduisent le Canada à poursuivre sa participation dans les opérations du maintien de la paix. «La stabilité et la sécurité sont des conditions préalables à la croissance et au développement économique. A notre époque, le maintien de la paix joue un rôle indispensable afin d’assurer la stabilité globale. De plus, le maintien de la paix aide la com-munauté internationale à mettre en place les conditions pour la conso-lidation de la paix dans les zones de conflit. “Nous cherchons à établir avec le Liban un partenariat dans tous les domaines-clés, c’est-à-dire la culture, le commerce, l’épanouissement des valeurs démocratiques et la recherche de la paix. “Il y a de nombreux secteurs où la technologie canadienne correspond aux besoins de la reconstruction du Liban. Il faut souligner que notre secteur privé est à l’avant-garde de la technologie nord-américaine, surtout dans les domaines de l’énergie électri-que, des télécommunications, de l’agri-culture, de la santé, de la construction, du transport et de l’environnement. “La politique étrangère cana-dienne est basée sur la réalisation de trois objectifs-clés: la promotion de la prospérité et de l’emploi; la protection de notre sécurité dans un cadre mondial stable et la pro-jection des valeurs de la culture canadienne.

Ottawa - EVELYNE MASSOUD


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