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EST-IL LOGIQUE DE CUMULER LES CHARGES DE DÉPUTÉ ET D’EDILE?
Mardi dernier, la veille du jour où l’Assemblée devait procéder à l’examen et à la ratification du projet de loi sur les élections municipales et des moukhtars, le parlement était saisi d’un texte gouvernemental portant amendement de quatorze articles de cette loi. Les milieux parlementaires y ont vu une tentative de retarder le scrutin fixé aux 1er et 8 juin prochain. Fait à signaler: des divergences opposent les pôles du Pouvoir à propos du cumul de la charge de député et de la fonction de président de municipalité. Le président Hariri (photographié dimanche avec le président turkmène) y est favorable, contrairement aux chefs de l’Etat et du Législatif.

Au moment où nous mettons sous-presse, un débat devait être institué à la Chambre des députés autour de plusieurs projets ou propositions de lois, ceux relatifs aux élections municipales et de moukhtars tenant la vedette. Ce débat s’annonçait particulièrement animé, spécialement celui portant amendement de la loi de 1977 encore en vigueur, de manière à permettre la nomination de moukhtars et de présidents de municipalités dans les villages situés dans le “cordon frontalier” occupé par “Tsahal”; l’extension de quatre à six ans du mandat de moukhtar à l’instar de celui du président de municipalité; à autoriser les localités comptant cinq cents habitants (non d’électeurs) d’avoir leur propre conseil municipal. Cependant, les points les plus chauds devant susciter une discussion enfiévrée concernent le cumul de la charge de député et de président de municipalité; le niveau d’instruction requis des présidents des conseils municipaux et les modalités d’élection de ces derniers. Fait à signaler: les chefs de l’Etat, de l’Assemblée et du gouvernement - l’ancienne troïka - ne sont pas d’accord sur certains de ces points, plus précisément sur le cumul des charges de député et de président de municipalité. En effet, les présidents Hraoui et Berri sont contre le cumul, alors que le président Hariri lui est favorable... On lui prête même l’intention de briguer la présidence du conseil municipal de Beyrouth, mais sa coterie continue à nier... Comme ce fut le cas, d’ailleurs, avant les dernières législatives, M. Hariri ayant laissé planer le doute quant à l’intention qu’on lui prêtait, alors, de constituer une liste dans la capitale. La rumeur avait été confirmée, en fin de compte! Il n’y a pas de fumée sans feu et il n’est pas impossible que le président du Conseil ait, cette fois encore, l’intention de siéger en maître à l’Hôtel-de-ville! Il faut, pour cela, que le parlement y souscrive, en ratifiant le projet gouvernemental permettant le cumul convoité par tant de parlementaires, on ne sait pourquoi! Sans doute, “pour joindre la gloire par les deux bouts”! Le tendance dans les pays évolués est, de plus en plus, contre le cumul des fonctions et des mandats, car “il n’est pas raisonnable d’être chef de gouvernement, maire d’une grande ville et président d’une communauté urbaine”. Montesquieu ne l’avait-il pas déjà relevé: “Les pouvoirs sont d’autant plus solides et fonctionnent d’autant mieux qu’ils ne se mélangent pas”? Autre détail ayant son importance: une controverse est instituée à propos du niveau d’instruction du président de municipalité. D’aucuns exigent que celui-ci soit titulaire du baccalauréat, alors que d’autres s’y opposent, invoquant à l’appui de leur argumentation le fait que bien des membres de l’Assemblée nationale ne sont même pas titulaires du certificat d’études primaires, ce en quoi ils n’ont pas tort. Les partisans de cette “thèse”, soutiennent que le système démocratique est en faveur du libre choix des représentants de la Nation, sans exiger d’eux - ce qui serait une condition rédhibitoire - qu’ils soient titulaires de diplômes universitaires. A leur avis, il leur suffit d’être suffisamment instruits pour pouvoir lire, écrire et signer leur nom, afin d’avoir le droit de siéger sous l’hémicycle!


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