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LE FRONT ARABE RESSOUDÉ, APRÈS LA RÉCENTE SESSION DE LA LIGUE?

Siégeant durant le week-end dernier à l’échelon des ministres des A.E., le Conseil de la Ligue arabe a recommandé le gel de la normalisation avec Israël, la fermeture par les Etats membres de leurs bureaux d’intérêts ou commerciaux créés dans ce pays et la non-participation aux négociations multilatérales de paix, en signe de protestation contre la judaïsation de Jérusalem-est. Serait-ce un indice prouvant que le front arabe s’est, enfin, ressoudé?

La tenue d’un sommet arabe de-vient impérative, pour arrêter le phénomène de désagrégation géné-ralisée dans les Etats membres de la Ligue, faute de quoi nous courrons tous ensemble vers une fin déplo-rable. Telle est la conclusion à laquelle ont abouti les dirigeants arabes, à la suite du blocage du processus de paix au Proche-Orient, à cause de l’intran-sigeance d’Israël, autant que de ses visées expansionnistes et hégémo-niques. La décision de Netanyahu relative à la construction d’un nouveau quartier juif à Jérusalem-est, a constitué la goutte qui a fait déborder le vase. Réunis durant le dernier week-end au siège de l’organisation panarabe au Caire, les ministres des Affaires étrangères des pays membres se sont prononcés, à l’unanimité, en faveur de l’arrêt de la normalisation - entamée par certains d’entre eux, surtout ceux du Golfe et du Maghreb - et des négociations de paix, en réplique à la politique israélienne de judaïsation de la Ville sainte, plus exactement de son secteur oriental. Le Conseil politique de la Ligue a, d’autre part, résolu de soumettre ses recommandations au sommet. Peut-on en déduire qu’une conférence des souverains et chefs d’Etat arabes est en cours de préparation? Ceci n’a été confirmé par aucune source. Le chef de la diplomatie syrienne, Farouk el-Chareh a répondu à une question qui lui a été posée sur le point de savoir si un sommet devait se tenir et dans quel délai: “Nous pour-suivons l’application des résolutions adoptées par le dernier sommet ayant eu lieu au Caire”. Dans le même temps, il s’est dit persuadé du fait que “les Etats membres se conformeront aux recom-mandations adoptées par le Conseil politique ayant siégé ces derniers jours sur les bords du Nil, à l’échelon des ministres des A.E”. Cependant, le chef de la diploma-tie libanaise a laissé entendre à sa descente d’avion à l’AIB, que “les contacts sont en cours en vue de préparer une nouvelle conférence des souverains et chefs d’Etat arabes”... tout en entreprenant des démarches auprès de Washington aux fins d’amener le “parrain américain” à relancer le processus de paix. De toute manière, la tendance est en faveur de la dissipation des dissensions interarabes: la session du Conseil politique de la Ligue l’a confirmé et, avant lui, le comité Al-Kods ayant siégé à Rabat, la semaine dernière sous la présidence du roi Hassan II. L’Autorité palestinienne, elle, refuse de coopérer avec l’Etat hébreu sur le plan sécuritaire, tant que Tel-Aviv n’aura pas renoncé à sa politique de colonisation et repris les négociations au stade où elles avaient abouti au moment de leur rupture. Les affrontements qui se perpétuent en Cisjordanie en sont une preuve. Fait curieux qui prête à rire: Netanyahu a le toupet de dire que “les recommandations du Conseil de la Ligue, après celles du Comité Al-Kods, exaspèrent Israël et ont pour conséquence de torpiller l’opération de paix”... Il feint d’ignorer que sa politique belliciste provocatrice en a conduit le processus à l’impasse. Puisse le roi Hussein, qui a engagé des pourpar-lers, cette semaine avec le président Clinton, l’en sortir...


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