Editorial

P.O.: TEL-AVIV DOIT CHOISIR ENTRE LA COLONISATION ET LA PAIX

Netanyahu a l’outrecuidance de qualifier “d’absurdes” les dernières recommandations de l’Organisation panarabe, surtout celle relative à l’arrêt de la normalisation des relations entre l’Etat hébreu et les pays arabes. En fait, le chef du Cabinet israélien a provoqué, sciemment, la prise de ces recommandations et risque de compromettre le processus de paix par sa politique de colonisation et sa violation des accords conclus avec l’Autorité palestinienne.

Une fois de plus, Dennis Ross a effectué une visite-éclair au Proche-Orient - après avoir rencontré Yasser Arafat à Rabat où il participait à la réunion urgente du comité Al-Kods - pour tenter de ras-séréner l’atmos-phère, en mettant un terme à la violence et au terrorisme, afin de rendre pos-sible la relance des négociations de paix. Le coordon-nateur américain n’a pas prolongé son séjour dans notre région, ni effectué la navette entre plusieurs capitales comme il avait l’habitude de le faire: il est retourné rapidement à Washington, pour présenter au président Clinton et à Mme Madeleine Albright, nouveau secrétaire d’Etat, un rapport consignant les résultats de sa mission. L’émissaire US s’est contenté de déclarer qu’il avait pris note du point de vue des deux parties... et demandé au chef de l’Autorité palestinienne de frapper les fondamentalistes (entendre les extrémistes palestiniens), pour permettre la reprise du dialogue entre Gaza et Tel-Aviv. “M. Arafat que j’ai rencontré à Rabat, a dit M. Ross, s’est engagé à combattre le terrorisme...” Mais M. Netanyahu pense que l’engagement verbal ne suffit pas; il faut que Abou-Ammar joigne la parole à l’action. Pendant ce temps, les affrontements se poursuivaient à Hébron, à Ramallah, en Cisjordanie et à Jérusalem entre les Palestiniens et l’armée israélienne, les heurts ayant été les plus violents après les prières du vendredi. Alors qu’à Paris, on préconisait la convocation d’urgence du conseil de l’Union européenne, en vue d’examiner les moyens de réactiver le processus de paix au P.O., à Rabat le comité Al-Kods, siégeant sous la présidence du roi Hassan II demandait la fermeture des bureaux israéliens ouverts dans certains Etats arabes (du Golfe) et islamiques, aux fins de contraindre l’Etat hébreu à souscrire aux résolutions des Nations Unies relatives au conflit israélo-arabe et de se conformer aux principes définis par la conférence de Madrid, en tête desquels celui de “la terre contre la paix”. De même, ledit comité se prononçait en faveur “de la reprise des négociations arabo-israéliennes au point où elles avaient abouti il y a un peu plus d’un an” et non de les reprendre à zéro, comme l’exige le Cabinet Netanyahu.. Naturellement, après la renonciation de Tel-Aviv à sa politique de colonisation et son engagement à évacuer les territoires occupés dans le Golan, à Jérusalem-est, au Liban-Sud et dans la Békaa-ouest. Il est de notoriété publique que les Etats arabes sont pour une paix juste, permanente et globale, sur base des résolutions de la légalité internationale; leurs dirigeants ne cessent de le répéter sur tous les tons. C’est l’Etat hébreu qui entrave le processus de paix par sa politique belliciste et ses rêves hégémoniques. Netanyahu veut mettre fin au terrorisme et Ross demande à Arafat “de combattre les fondamentalistes”. Mais se sont-ils demandé pourquoi et quand ces derniers, Hamas et le Jihad islamique en tête, ont repris du service, manifestant leur colère dans la rue par tous les moyens disponibles? Le nouveau soulèvement (Intifada II) a été provoqué par la décision du gouvernement de la droite nationaliste de judaïser le secteur oriental de Jérusalem, en y construisant plusieurs milliers de logements sur des terrains confisqués à la population arabe. Tel-Aviv se trouve donc devant l’alternative suivante: renoncer à sa politique de colonisation ou attiser de nouveau le feu qui couve sous la cendre. Autrement dit, il doit choisir entre la judaïsation et la paix. Il n’y a pas d’autre solution pour Israël.


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