Saturnale


Par MARY YAZBECK AZOURY.

POUR “TOVARITCH” HARIRI CLAIR DE LUNE AU KREMLIN

PAS DE SOUS POUR LES ENTREPRENEURS

CHARITÉ BIEN ORDONNÉE...

Au diable les municipales... Aux cent mille diables les ennuis, les réunions parlementaires, les conférences de Presse. Pour “Tovaritch” (camarade) Hariri, rien ne vaut un clair de lune au Kremlin. Combien a-t-il raison! Les voyages forment la jeunesse. Quiconque a beaucoup vu, peut avoir beaucoup retenu. Il est certain que le chef du gouvernement et ses conseillers reviendront de Russie avec des idées plein la tête. Il est à souhaiter que Beyrouth bénéficie, lors de sa reconstruction, d’une enceinte aussi belle que celle du Kremlin, ancienne forteresse. Peut-être pas “rouge” nécessairement... Elle pourrait être verte! De Saint-Pétersbourg, la ville aux trois cents ponts, dont une trentaine à tablier mobile, Beyrouth héritera au moins de quelques ponts... Sans compter les jardins inspirés de Peterhof... aux mille fontaines jaillissantes et lumineuses. Dommage que Hariri et sa délégation n’aient pas eu le temps de visiter le métro le plus somptueux du monde, à défaut d’être le plus performant (celui de Moscou) ou la VDNKha (Exposition permanente des réalisations scientifiques de l’ex-URSS). Quelques soirées musicales au Bolchoï, sur la Volga ou dans la salle Tchaïkovski auront, peut-être, adouci l’humeur des Libanais qui, sans nul doute, se sont enivrés des beautés du musée de l’Ermitage. Bon séjour camarades!

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RECOMMENCE

Même si tu sens la fatigue Même si le triomphe t’abandonne Même si une erreur te fait mal Même si une trahison te blesse Même si une illusion s’éteint Même si la douleur brûle tes yeux Même si on ignore tes efforts Même si l’ingratitude en est le prix Même si l’incompréhension coupe ton rire Même si tout a l’air de rien

RECOMMENCE.....

Le gouvernement libanais n’a pas payé ses grands entrepreneurs depuis octobre.... Sauf quelques-uns bien pistonnés. Les autres devront attendre des temps plus cléments. L’Etat a trop de dépenses prioritaires pour maintenir son panache et son prestige. Le Liban doit venir en aide au Tadjikistan, au Rwanda, au Zaïre, à l’Inde, au Turkmenistan, il doit fonder une Université de Tourisme pour y loger un protégé, inaugurer un pavillon de recherches scientifiques.... à Boston ou au Zimbabwe. Les délégations libanaises doivent sillonner le monde, du Canada en Australie, de l’Amérique du Sud aux Etats-Unis, du Pakistan en Nouvelle Zélande. Que de voyages, que de périples en perspective! Dommage que l’on n’ait pas encore inscrit l’Algérie au calendrier. Mais cela viendra. Le Liban a les yeux braqués sur le vaste monde, faute d’être dirigés sur lui-même!

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“LES SECONDES FUNÉRAILLES”

C’est une coutume qui nous vient de loin. De Madagascar et comme le Liban est à l’affût de toutes les imitations, peut-être l’adoptera-t-il? C’est à M. Roland Pringuey, administrateur de la Société Nouvelle de la Banque de Syrie et du Liban que nous devons cette information. Au cours d’une conférence fort intéressante donnée au Rotary Club de Beyrouth, M. Pringuey a parlé de “Madagascar, l’île aux parfums” et a parlé de cette coutume unique: Les Animistes (52%) de la population pratiquent le culte des ancêtres. Une de leurs principales fêtes est, une fois l’an, celle des “Secondes funérailles” ou “Le changement de linceul”. Au cours de cette cérémonie, les Malgaches animistes retirent leurs morts embaumés du cimetière (ceux décédés l’année précédente), les ramènent à leurs maisons, les retournent, vérifient que tout est en ordre et les enveloppent d’un linceul neuf. Cette cérémonie a lieu au cours de festivités, banquet, boissons et musique. A la suite de quoi, les morts sont ramenés tranquillement et définitivement au cimetière. Une manière comme une autre de vénérer les chers disparus.

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Commence par soi-même et finit comme elle a commencé”. L’arrogance des responsables n’a d’égale que leur cupidité. A peine annoncée l’augmentation des salariés, que messieurs les députés et les ministres se sont empressés de faire valoir qu’eux aussi, pauvres citoyens, “au service” de leurs compatriotes doivent aussi recevoir un bonus, en proportion de leurs “importantes personnalités”. Ils ne peuvent plus vivre, ni survivre. Vingt fois le salaire minimum pour un député, trente fois le salaire minimum pour un ministre, en sus de toutes les “gentillesses” octroyées par une “clientèle” reconnaissante, sans compter les “petits” bonus de l’Etat: garde de corps, frais de transports, allocations de voyages, frais secrétariat etc...etc...etc... et on en passe les mille et une gratuités auto-octroyées, sans compter celles imposées! Pauvres gens.... Pauvre pays! Sans vergogne. “Bon appétit messieurs. O ministres intègres Conseillers vertueux. Voilà votre façon DE SERVIR, Serviteurs qui pillez la maison...” (Victor Hugo; Ruy Blas)

“BIEN BRAIRE ET LAISSER RIRE”

Telle est la devise du Théâtre parisien “Les Deux Ânes” créé en 1921 par Roger Ferréol et André Dahl. C’est le seul théâtre de chansonniers jouant des revues satiriques. Son directeur est Jean Herbert et il reste fidèle à l’esprit de ses fondateurs. Au Liban, quelques chansonniers (un peu naïfs) ont voulu imiter les Parisiens... Cela n’a pas marché et pour cause: devaient-ils nommer leur théâtre “Les Deux Ânes”? Non! Ils auraient pu être accusés de plagiat. Ils ont pensé aux “Trois Ânes”, mais honni soit qui mal y pense. Le chiffre aurait pu prêter à équivoque!


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