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EXPOSANT LE BILAN D’UNE ANNÉE D’ACTIVITÉ NICOLAS SABA ADMINISTRATEUR DE BEYROUTH:

«LA CAPITALE DISPOSE D’UN POTENTIEL LUI PERMETTANT DE RELEVER TOUS LES DÉFIS ET D’OPTER POUR UNE STRATÉGIE RÉPONDANT AUX IMPÉRATIFS DE L’URBANISME MODERNE»

Où en sont les projets de la capitale? 1996-1997: une année s’est écoulée depuis que M. Nicolas Saba a pris en charge les fonctions d’administrateur de Beyrouth, les citadins ayant fondé de grands espoirs sur le nouveau «mohafez» dont l’âge relativement jeune n’a d’égal que son dynamisme. Beaucoup se sont interrogés sur le point de savoir s’il était à même d’assumer ses lourdes responsabilités; capable de trancher tant de problèmes qui se posent à l’Hôtel-de-Ville et de pallier les défaillances des années de guerre. Mais le mérite, dit-on, n’attend pas le nombre des années. Et le bilan que M. Saba a bien voulu dresser à l’intention de nos lecteurs, donne une réponse convaincante, parce que positive, du travail accompli en douze mois.

CONFIANT EN L’AVENIR
«Les Libanais, avait-il déclaré en 96, peuvent être confiants en l’avenir de leur capitale qui jouera un rôle aussi important qu’autrefois».

Son optimisme réel et profond, confirme ses prévisions, surtout en ce qui concerne les projets priori-taires à exécuter, à savoir: le pro-blème dont se plaignent le plus tous les Beyrouthins: les embarras de la circulation. Trois grands projets sont en train d’être réalisés à cette fin; les entrées nord, sud et est de Beyrouth, sans oublier l’élargissement du ring Fouad Chéhab avec tous les échangeurs et les parties ajoutées à l’ouvrage. Une étude a été effectuée en coopération avec la Direction géné-rale des chemins de fer et des trans-ports en commun, afin de réduire le trafic. A cet effet, une vingtaine de bus seront reçus en 1997 et permet-tront de desservir le grand Beyrouth.

QUID DES PARKINGS?
Pour le problème du stationne-ment, la solution réside dans une mainmise sur les biens-fonds non construits et leur transformation en parkings publics, en fonction de la loi du bâtiment. Une soixantaine ont déjà subi ce sort et leur nombre ira crescendo. D’autre part, le service de la circulation relevant de la municipa-lité, contribuera au dégagement de plusieurs rues et au déblocage des points chauds par une étude ayant pour but de réduire le nombre de carrefours et de déterminer les stationnements interdits. D’autres réalisations se basent sur l'infrastructure. «La ville de Bey-routh est presque entièrement illu-minée, grâce à une remise en état de 75% du réseau d’éclairage public. Les 25% restants seront éclairés cette année. Mais ce qui est plus essentiel, c’est le service après vente.» L’administrateur confirme l’éla-boration d’un projet de contrat d’entretien de cet éclairage, auquel il manque encore l’approbation du ministre des Affaires municipales et rurales. En ce qui concerne la préservation du patrimoine, on procèdera à la restauration du siège de la munici-palité qui remonte au XIXème siècle. «En fait, précise M. Saba, les tra-vaux d’aménagement et de réhabi-litation attendent le feu vert du conseil exécutif des grands projets de Beyrouth, un appel d’offre et une adjudication publique.» Au plan de la santé publique il a été acheté en 1996 des camions frigorifiés, afin de transporter la viande de l’abattoir aux boucheries.

ROUTINE ADMINISTRATIVE ET DÉFENSE CIVILE
«Je peux assurer, souligne M. Saba, qu’un grand effort a été fourni en 1996 afin de minimiser la routine administrative. D’un côté, cinquante ingénieurs ont été embauchés pour résoudre toutes les difficultés et régulariser les infractions. «Les bureaux de l’administration ont été unifiés en attendant leur regroupement définitif au palais municipal». La défense civile et les services qui en relèvent, ont été renforcés: deux cent-cinquante sapeurs-pom-piers ont été embauchés, afin d’ac-tiver et de rénover les cadres et les équipements, onze auto-pompes ont été acquises et les deux casernes de la Quarantaine et de Bachoura ont été réhabilitées. Les espaces verts ont été étendus. Un jardin public a été inauguré récemment; deux autres suivront très bientôt. A l’heure qu’il est et vu l’impor-tance accordée en ce moment à l’environnement, une station d’essen-ce à la rue de Damas pourrait être expropriée et servir d’emplacement à un jardin public.

A la question: Où en sommes-nous?”, M. Saba réplique: “A mi-chemin”. Il reste beaucoup à faire: plantation du périphérique de Beyrouth (Dora, Aïn Mraïssé, Ramlet el-Bayda, Corniche de Mazraa, Corniche du fleuve, Béchara el-Khoury...) avec un changement de bordure, un réseau d’irrigation et entretien des panneaux, etc. Mais ce qui est stimulant, c’est le potentiel que possède la capitale lui permettant de relever tous les défis et d’adopter une stratégie susceptible de faire face aux impératifs de l’urba-nisme moderne.

ANGELA SARRAF


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