Evénements de la semaine

NOUVEL ÉPISODE DU SKETCH MUNICIPAL:
LES ÉLECTIONS REPORTÉES AU PRINTEMPS 98

Le sketch municipal a, enfin, connu un heureux épilogue. De fait, par décision du Conseil des ministres, les élections pour le renouvellement des conseils municipaux et des moukhtars auront lieu au printemps prochain; plus exactement dans un délai expirant entre le 1er mars et le 30 avril 98. Entre-temps, une nouvelle loi aura été élaborée; le mandat des municipalités et des moukhtars étant prorogés jusqu’à cette date. Le “pari de Geha” aura fait école chez nous!

Au terme de trois semaines de controverses et de tractations, le Conseil des ministres a, finalement, trouvé la solution-miracle au problème des municipalités, dont le sketch a connu un heureux épilogue: les élections municipales sont renvoyées au printemps 98. Pour plus de précision, elles se dérouleront dans un délai allant du 1er mars au 30 avril de l’année prochaine. Entre-temps, un nouveau projet de loi sur les municipalités sera élaboré; un autre prorogera le mandait des conseils municipaux et des moukhtars jusqu’au 30 avril 98. Dans le même temps, le Conseil des ministres a, également, prorogé de huit mois, la présente législature... Bien que le Conseil constitutionnel avait émis un avis défavorable à une telle alternative. Mais passons. Fait à signaler: le chef du gouvernement proposait le report des municipales de trois mois (et non de douze), temps nécessaire à la mise au point d’une nouvelle loi sur les municipalités, en base des recommandations consignées dans le rapport de la commission ministérielle ad hoc, à qui a été confié le soin de définir le mécanisme du scrutin municipal. Cela dit et ainsi que l’a indiqué le ministre de l’Information, en communiquant aux médias la teneur des délibérations du Conseil des ministres et ses décisions, les chefs de l’Etat et du gouvernement se sont couverts de fleurs au début de la réunion tenue, mardi en fin d’après-midi, au palais de Baabda, insistant sur la nécessité d’organiser les élections municipales “dans le plus bref délai”... Le président du Conseil a rendu hommage “à la patience du Président et à sa compréhension de la plupart des problèmes”, avant de conclure: “La présidence de la République et, spécialement, le président Hraoui jouissent du respect et de l’estime de tous les Libanais”. “Le blâme est le savon des cœurs”, dit le dicton populaire. On peut donc déduire que le froid qui caractérisait les relations entre Baabda et Koraytem s’est maintenant dissipé. Mais jusqu’à quand les ponts resteront-ils coupés entre Baabda et Aïn el-Tineh? D’après certaines sources, le chef du Législatif se rendrait au palais présidentiel au moment où le Souverain Pontife s’y trouvera; soit samedi 10 mai entre 13 heures et 14h.50. Mais il n’est pas sûr qu’il s’abouchera avec le président Hraoui, car selon le programme du séjour papal, le Saint-Père rencontrera, séparément. les trois présidents dans la “salle des ambassadeurs”; puis, les chefs spirituels des communautés mahométanes. (Sa Sainteté confèrera avec les membres de l’assemblée des patriarches et prélats catholiques du Liban, dimanche à 13h.30, à Bkerké). Pour en revenir à notre sujet du début, nous pouvons dire que la suite des événements nous a donné raison, en définitive. En effet, nous avons écrit, sous le titre: “Le pari de Geha et les municipales”((voir “La Revue du Liban - NÞ1924): “Le ministre de l’Intérieur, en affirmant d’une manière formelle que les élections se dérouleront aux dates fixées (les 1er et 8 juin 97) agit à la manière de Geha, lequel fit un pari pour le moins étrange, en promettant au roi de faire chanter son âne dans un délai déterminé, faute de quoi il le condamnerait à la prison à vie... A sa femme qui exprimait ses craintes, Geha tint ce langage: Avant l’expiration du délai, bien des fâcheux accidents pourraient se produire: l’âne risque de crever, le monarque peut bien être emporté par la maladie ou victime d’un attentat et une crise subite peut mettre fin à mes jours”... En conclusion, nous avions douté de la capacité de l’Intérieur de s’acquitter d’une tâche aussi complexe! Nous n’avons pas eu tort!


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