Evénements de la semaine

P.O.: POURQUOI PAS UN SOMMET ARABE ÉLARGI?

“Pour sortir le processus de paix de l’impasse et renforcer la position des pays arabes ayant engagé des négociations avec Israël”, le président Hosni Moubarak propose la tenue d’un sommet quadripartite devant le grouper avec le roi Hussein, le président Assad et M. Yasset Arafat au Caire. Un sommet élargi ne serait-il pas préférable à un sommet restreint? D’autant que l’émir du Koweit s’est dit disposé à participer à une conférence des souverains et chefs d’Etat arabes, “même si le président Saddam Hussein devait y prendre part.”

Pour sauver le pro-cessus de paix au Proche-Orient et le sortir de l’impasse, le président Hosni Mou-barak propose un som-met restreint au Caire, auquel prendraient part le roi Hussein le pré-sident Hafez Assad et Yasser Arafat. A cet effet, le Raïs s’est rendu au Koweit et en Arabie séoudite, “en vue de renforcer la position des Etats arabes (Liban, Syrie et Palestine) ayant enga-gé des négociations directes avec Israël”, précise Ibrahim Nafeh, rédacteur en chef d’Al-Ahram”, qui a accom-pagné le chef de l’Etat égyptien. Il a écrit, également, que les entretiens du président Moubarak à Koweit et à Djedah avaient porté sur “les moyens de rendre plus positif le rôle améri-cain sur la colonisation israélienne à Jérusa-lem; le refus de l’Etat hébreu de respecter les accords conclus; le gel des pourparlers avec les Palestiniens et le refus de Netanyahu de poursuivre les négociations avec le Liban et la Syrie à partir du point où elles avaient abouti avec le gouvernement travailliste de Shimon Pérès, préférant les reprendre à zéro”. Aux dernières nouvelles, Amman et l’Autorité palestinienne ont émis un avis favorable à l’idée du mini-sommet du Caire. On attendait la réponse de Damas que le président Hafez Assad aura communiquée à son homologue égyptien, lors d’une visite-éclair cette semaine sur les bords de Nil. Cependant, la Syrie paraît avoir raidi sa position envers le processus de paix. De fait, elle est déterminée à les bloquer, tant que l’Etat hébreu n’aura pas admis le principe de “la terre contre la paix” défini à la conférence de Madrid. Pour son ambassadeur à Washington, Walid Moallem, également chef des négociateurs syriens, “le processus de paix restera dans l’impasse, tant que Netanyahu n’opèrera pas un “changement radical” dans sa politique. Les Etats-Unis, a-t-il ajouté, assument une part de responsabilité, car ils n’ont pas empêché l’effondrement de ce processus par une prise de position ferme”. Cependant, au cours d’une première entrevue avec le nouveau chef de la diplomatie américaine, M. Moallem a obtenu l’assurance que “le président Clinton demeure déterminé à instaurer une paix globale et juste au Proche-Orient, les efforts étant, actuellement centrés sur le volet palestinien”. Oui, mais comment obliger Netanyahu à assouplir sa position et à renoncer à son intransigeance autant qu’à son louvoiement? “Bibi”, on ne le sait que trop, est fermement opposé à tout retrait des territoires occupés, le Golan en tête - considérés comme des points stratégiques pour la sécurité d’Israël - et insiste à ramener les négociations à la case départ. Pendant ce temps, l’Union européenne s’active et tente, désespérément, par le canal de son émissaire spécial, Miguel Moratinos, de relancer l’opération de paix. L’émissaire européen est revenu, cette semaine, dans la région et a entrepris un nouveau périple à partir d’Amman où il a conféré avec le prince héritier Hassan et le Premier ministre de Jordanie, son objectif étant, comme il l’a déclaré, “de favoriser la reprise des négociations arabo-israéliennes sur tous les volets”... Tout cela est fort beau. Mais tant que Washington n’interviendra pas en force pour débloquer le processus de paix, tout dépendra du bon vouloir de Netanyahu. Or, ce dernier se dresse sur ses ergots, faisant fi de la communauté internationale, en dépit d’un vote massif à l’Assemblée générale de l’ONU condamnant Israël, après avoir été blanchi - temporairement? - du scandale ayant éclaboussé son gouvernement et son parti...


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