Evénements de la semaine

ACTION DIPLOMATIQUE AU P.O. ET CLIQUETIS D’ARMES EN MÉDITERRANÉE...

La tendance est au pessimisme au Proche-Orient. De fait, l’action diplomatique y est menée - en vue de relancer le processus de paix - parallèlement aux conciliabules militaires entre les représentants de pays limitrophes des Etats arabes, ce qui ne les rassure guère. Malgré cela, Amr Moussa, chef de la diplomatie égyptienne et Miguel Moratinos, émissaire européen, ne désespèrent pas de déblayer le terrain des obstacles qui entravent la reprise des négociations israélo-arabes. M. Dennis Ross (notre photo) revient porteur d’un «plan de sauvetage» en neuf points, dont rien n’a transpiré…

“Je n’ai pas entendu des clique-tis d’armes à Damas”, a déclaré Miguel Moratinos, émissaire euro-péen, à son arrivée cette semaine à Tel-Aviv, venant des bords du Barada, où il avait conféré avec les dirigeants syriens, le président Assad en tête. Cela n’a pas empêché un haut responsable israélien d’accuser la Syrie “de renforcer son arsenal d’armes chimiques” et “de tendre vers une option militaire”. A quoi un porte-parole damascène a répliqué: “Quiconque dispose de l’arme nucléaire, n’a pas le droit de tenir de pareils propos”. En d’au-tres termes,“celui dont la maison est en verre, doit s’abstenir de lancer des cailloux”! A vrai dire, le climat particuliè-rement lourd porte au pessimisme. A tel point que le président Bill Clinton a jugé nécessaire de dépêcher dans la région M. Dennis Ross, coordonnateur US pour tenter, une fois de plus, de sortir l’opération de paix de l’impasse. Il devait être rejoint par l’envoyé spécial de l’Union européenne, dont l’action diplomatique ne semble pas devoir porter ses fruits, du moins dans l’immédiat! Pendant ce temps, Arafat a repris ses concertations avec le président Hosni Moubarak, avant de s’aboucher mardi au passage d’Eretz, avec M. Ezer Weizman, chef de l’Etat hébreu. ... Juste au moment où Ali Akbar Wilayati, chef de la diplomatie iranienne, quittait les bords du Nil pour venir à Beyrouth et, de là, gagner Damas. Officiellement, le ministre des A.E. de la République islamique, était chargé de transmettre aux hommes d’Etat des pays visités, une invitation de leur homologue iranien, au sommet islamique devant tenir ses assises à Téhéran, en décembre. Mais comme on s’en doute, il n’a pas manqué d’évoquer les dossiers brûlants: le processus de paix et le rapprochement israélo-turc, notamment, la coopération entre Tel-Aviv et Ankara, surtout au plan militaire, comportant des risques pour la sécurité des pays voisins ou limitrophes de Turquie et d’Israël. Curieusement, une importante délégation formée de vingt-trois officiers, ayant à sa tête l’adjoint du chef d’état-major de l’armée turque, débarquait en Israël. Objet de la visite: jeter les bases de la coopération bipartite dans les domaines militaire et de la lutte anti-terroriste. Des officiers supérieurs américains ont pris part à ces conciliabules, à l’issue desquels on apprenait que des manœuvres navales combinées américano-israélo-turques auront lieu, l’été prochain, en Méditerranée... Tous ces échos, pour le moins préoccupants, n’émoussent pas l’optimisme de MM. Amr Moussa, chef de la diplomatie égyptienne et Moratinos. Le premier continue à affirmer: “Toutes les portes ne sont pas définitivement closes et nous essayons d’en ouvrir de nouvelles”, alors que l’émissaire européen ne désespère pas encore de la reprise des négociations de paix... On attend de connaître l’avis de M. Ross et, surtout, du chef de la Maison-Blanche, après qu’il aura présenté à M. Clinton un rapport exhaustif consignant les résultats de son nouveau périple proche-oriental... Mais peut-on s’attendre à des développements positifs à ce niveau, tant que Washington ne se décidera pas à exercer des pressions effectives sur Tel-Aviv, pour l’amener à renoncer à sa politique vindicative et belliciste?


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