
Jean-Paul II aime les familles.
Sur cette photo,
le chef de l’Eglise Catholique avec
le président Hraoui et Mme Hraoui,
leurs enfants, petits- enfants, neveux et nièces.
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Le Saint-Père avec la famille du chef du
gouvernement M. Rafic Hariri et sa famille.
Jean-Paul II a béni tous les Libanais.
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«Laissez venir à moi les petits enfants...»
Le président du Conseil M. Hariri présente sa petite fille
au Saint-Père.
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Une photo particulièrement réussie du Saint-Père
et de Mme Nazek Hariri. «Une maman, c’est précieux...»
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Ce n’est pas un bilan que nous allons dresser. Lais-sons cela à
des personna-lités religieuses bien plus compétentes en ce
domaine, que le plus chevronné des journalistes. Quelques jours
avant l’arrivée de Sa Sainteté et même après
son départ, “La Revue du Liban” a continué à recevoir
des lettres émanant de jeunes et de moins jeunes. Les correspondants
âgés de 10 à 80 ans, posent de nombreuses questions
auxquelles nous allons essayer de répondre.
Ce que nous avons retenu de la visite du Souverain Pontife? L’Unité
et la diversité font la richesse du Liban. S’adressant en particulier
aux chrétiens et, tout spécialement, aux catholiques, l’ex-hortation
papale peut se résumer en quelques mots: “On n’a jamais fini d’être
chrétiens, la charité et l’amour sont sans limites. Il a
mis les Libanais sur leurs gardes: “Res-tez très vigilants face
aux modèles de sociétés fondées sur la recher-che
égoïste du bonheur individuel, sur le dieu argent, sur la lutte
des classes et la violence des moyens. Tout maté-rialisme est une
source de dégradation pour l’homme et d’asservis-sement de la vie
en so-ciété”. Jean-Paul II prend souvent son bâton
de pèlerin pour défendre partout les droits de l’homme. C’est
à ce message, c’est à ce renforcement de la dignité
humaine que Jean-Paul II nous convie.

Une photo originale de Mme Hraoui
au cours de la
messe essayant de se protéger du soleil ardent.
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Le «Système D» d’un dignitaire orthodoxe.
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IMMUABLE SÉRÉNITÉ
Qui aurait cru le Liban capable d’un accueil semblable à
la Pologne, à l’Irlande, qui sont des blocs de foi monolithes? Ce
qui frappe au milieu de l’exubérance des foules et celle du Liban
en particulier, c’est le sourire radieux du Pape, son immuable sérénité
dans les situations, même les plus confuses. Il y a eu des moments
au Liban où le protocole du cœur l’a emporté sur le protocole
tout court. Le Souverain Pontife est resté toujours égal
à lui-même, ne voyant que les bonnes intentions. Au Liban,
où prime la chaleur du contact, la cordialité, l’éloquence
du verbe, ce Pape si évidemment “bien dans sa peau” si à
l’aise dans son comportement, dans l’exercice de ses fonctions pastorales,
simple dans ses gestes, ne peut que susciter l’ardeur et l’enthousiasme.
Le rythme insensé de ses 32 heures libanaises, avec la chaleur ambiante
est un défi au bon sens. Mais qu’importe à Jean-Paul II.
Il a vécu des instants exceptionnels avec cette jeunesse superbe
d’indépendance, envers ce Pontife dans lequel elle se reconnaît?
Qu’importe l’âge, c’est le cœur qui compte!

Son Eminence le cardinal Angelo Sodano,
secrétaire d’Etat du Saint- Siège,
chez le président Elias Hraoui.
JEAN-PAUL II TRAVAILLE DANS SA CHAPELLE!
Dans le lot de lettres reçues tardivement, de nombreuses
ques-tions sur le Saint-Père sont posées. Nous allons essayer
de répondre aux questions d’intérêt général
qui reviennent le plus souvent sous la plume de nos correspondants.
COMMENT ET OÙ LE SAINT-PÈRE TRAVAILLE?
La plupart du temps, le Saint-Père travaille dans sa chapelle privée.
Il a une sorte de table pliante sous le regard de la Vierge. Il s’installe
là; tout simplement à l’abri des téléphones
ou des interruptions et se met à lire, le plus souvent à
écrire. Il a bien sûr de nombreux secrétaires, religieux
et laïcs. Mais ceux-là n’interviennent qu’au dernier stade.
Il aime préparer lui-même ses discours, dire ce qu’il a envie
de dire. Il le dit ou l’écrit dans une des lan-gues qu’il possède
si bien: italien, français, an-glais, espagnol, portu-gais, allemand,
polonais (quand il s’adresse à la Pologne). C’est au moment où
tout doit être imprimé sur ordinateur que les secré-taires
interviennent, cor-rigent si nécessaire la tournure, (mais toujours
avec l’assentiment du Pape).
COMBIEN DE LETTRES LE PAPE REÇOIT-ILS?
Au début de son pontificat, le Pape a reçu, citons
en exemple en l’an 1980: 120.079 lettres dont 64.140 en italien, 32.377
en anglais et le reste en polonais, en espagnol, en français, en
allemand, etc... En 1996, Jean-Paul II a reçu plus de 1.375.000
lettres des quatre coins du monde (sans compter les cartes de vœux). Plus
de 500.000 en italien, 350.000 en anglais, le reste dans toutes les langues
possibles. Les services du Pape répondent à toutes les lettres
sans exception ou les réfèrent aux services compétents
qui y répondent obligatoirement. Le Souverain Pontife considère
que c’est la moindre des courtoisies à l’égard de ses correspondants.
Plus de quarante personnes travaillent dans le service “sections de langues”
qui relève de la secrétairerie d’Etat. Ce personnel est international
et recruté dans de nombreux pays.
35 HEURES DE TRAVAIL HEBDOMADAIRE
La moitié du personnel du Vatican est composé de religieux
et religieuses. Ils sont astreints à un horaire hebdomadaire d’environ
35 heures, six jours la semaine, le samedi terminant une heure plus tôt.
Ce personnel, en cas de fête, assure une permanence qui n’est pas
une sinécure. Mais il travaille dans une atmosphère des plus
agréables, avec des personnes très courtoises et humaines.
Le salaire n’est pas mirobolant, mais ils ont plusieurs avantages, mis
à part le décor des plus sensationnels en beauté et
en art, ils ont la possibilité de faire des achats dans le magasin
“ANNONA” (hors taxe) supermarché très apprécié;
ils ont la gratuité totale des soins de santé et tous les
après-midi libres puisque tous les services ferment à 14h.
COMMENT LE PAPE PRÉPARE-T-IL SES VOYAGES?
Chaque voyage est minutieusement préparé. Les églises
locales proposent des itinéraires et des thèmes. Une équipe
du Vatican l’étudie, le discute, le met en forme et le propose au
Saint-Père. La première version des discours ou homélies
lui est proposée. Il rédige lui-même les plus importants,
ne voulant laisser à personne le soin d’interpréter sa pensée.
EST-CE QUE LE PAPE VOYAGE POUR RÉSOUDRE
DES PROBLÈMES?
Le Pape voyage pour créer une meilleure compréhension
entre les peuples, les différentes composantes de la société.
Il défend la dignité de l’homme, sa liberté. Mais
il ne se mêle pas de questions essentiellement politiques ou person-nelles.
Il veille à la réconciliation générale, plaide
la cause humaine, la charité, l’amour, le pardon. Des principes
destinés à créer un climat favorable à Dieu.
Il ménage avec prudence les questions épineuses. Il n’est
pas en voyage pour diviser, mais bien pour réunir.
POURQUOI LE PAPE MET DES BÉRETS ET DES
CASQUETTES?
Jean-Paul II qui est un homme très simple ne porte des
habits “officiels” que lorsque l’exercice de ses fonctions de chef de l’Eglise
catholique l’exigent, tant pour l’honneur de son sacerdoce ou pour faire
plaisir à ses hôtes. Dans la vie quotidienne, il porte une
simple soutane blanche, avec une croix unique et une calotte blanche sur
la tête. Quand il fait très chaud ou froid, il porte une casquette
ou un béret tout simplement, comme il le faisait avant d’être
élu Pape. C’est pratique, c’est confortable et c’est ce qu’il faut
pour les randonnées en forêt ou en montagne qu’il affectionne.
POURQUOI AIME-T-IL TANT LA FAMILLE?
Il a été privé à 8 ans de sa mère,
à 21 ans de son père; il a perdu très tôt son
frère, il n’a plus de parents proches. Il lui faut remonter jusqu’à
la cinquième ou sixième génération pour retrouver
quelqu’un de sa famille. C’est une des raisons qui lui font aimer les familles,
mais non la seule raison. L’autre raison est religieuse. Il a suivi en
cela les préceptes et les directives du Pape Paul VI qui, dès
le 11 Janvier 1973, crée un comité pour la famille, afin
de la protéger de la désintégration des temps licencieux
où les médias mettent à la portée des plus
innocents et des cœurs purs des exemples immoraux.
EST-CE QUE LE PAPE EST GOURMAND? IL N’A PRESQUE
PAS TOUCHÉ AU GÂTEAU...!
Le Saint-Père est un ascète qui mange pour vivre.
Néanmoins, quand il était plus jeune et qu’il s’adonnait
à de nombreux exercices physiques, il ne dédaignait pas un
bon repas, toujours des plus simples. Aujourd’hui que sa santé (suite
surtout à l’attentat dont il a été victime) est plus
fragile, il se contente de soupes, de lait, de café au lait très
léger, de céréales, du poisson et d’une tranche de
jambon... de Parme. Oui, il a une préférence pour le fromage
“Parmesan” dont il aime saupoudrer la plupart de ses aliments. Les Romains
ont surnommé le “Parmesan” le fromage du Pape... Jean-Paul II au
Liban a pris une bouchée du gâteau d’anniversaire, car il
ne mange rien entre les repas et encore moins de sucreries. Pourtant, il
a accepté de goûter à la “mehallabia” (crème
blanche parfumée à l’eau de fleurs d’oranger et très
légère), qu’il a appréciée!
QUE VEUT DIRE LE MOT “KHOTSO” SUR SON ÉTOLE?
En effet, sur la couverture du numéro spécial
“Jean-Paul II” de “La Revue du Liban”, on lisait ces lettres; renseignement
pris ces caractères semblent être écrits dans une langue
ou dialecte africain. Nous en saurons plus prochainement et le ferons savoir
à nos lecteurs.
QUI EST LE CARDINAL ANGELO SODANO?
Son Eminence le cardinal Sodano est le secrétaire d’Etat
du Saint-Siège. Il est né le 23 novembre 1927 à Isola
d’Asti dans le Piémont. Ordonné prêtre le 23 septembre
1950, il a suivi les cours de l’académie pontificale et est entré
au service diplomatique du Saint-Siège en 1961. Il a été
en poste dans différents pays et notamment au Chili. Le 30 mai 1988,
il a été nommé secrétaire pour les Affaires
publiques de l’Eglise (poste qu’occupe aujourd’hui Mgr Jean Louis Tauran).
Cardinal depuis le 29 juin 1990, il succède, le 1er décembre
1990, au cardinal Agostino Casaroli qui a atteint l’âge de la retraite.
En fait, le cardinal Sodano est l’homologue de M. Hariri, c’est- à-
dire le chef du gouvernement du Saint-Siège.
ENCORE BEAUCOUP D’INTERROGATIONS!
Il semble que la curiosité de nos lecteurs concernant
le Souverain Pontife et le Vatican se soit encore accrue après la
visite de Jean-Paul II au Liban. Curiosité naturelle et saine concernant
le chef de l’Eglise catholique. Nous avons essayé autant que possible
de répondre à toutes les questions.
L’HUMANISME SELON JEAN-PAUL II
Au cours d’une de ses homélies, le Saint-Père
a défini ce qu’est l’Humanisme. «L’Humanisme n’est en rien
scolaire et n’a rien à voir avec l’érudition. “L’Humanisme
est plutôt un esprit, une disposition intellectuelle, un état
d’âme humain qui implique justice, liberté, connaissance et
tolérance, aménité et sérénité;
doute aussi, non pas en tant que fin, mais en tant que recherche de la
vérité par-delà les présomptions de ceux qui
mettent cette vérité sous le boisseau». C’est à
cet humanisme que nous invite l’Eglise et que nous recommande Jean-Paul
II. Il est à souhaiter que la visite du Saint-Père marque
le début d’un nouveau chapitre au Liban.
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