ENCOURAGER LES JEUNES
L’Organisme arabe pour l’industrialisation avait pris l’initiative
l’an dernier, d’en-courager les jeunes Egyptiens à s’adonner à
la recherche et à innover, à travers un concours dont les
résultats ont été proclamés. Invité
à en parler, notre interlocuteur émet ces réflexions:
«L’Organisme que je préside a organisé ce concours
doté de maints prix, en vue d’inciter les nouvelles générations
à s’im-pliquer dans la création et l’innovation, sur base
de critères que nous avons définis. «Ainsi, pour être
considérée comme une in-novation, la création doit
adopter une nouvelle technologie, répondre aux impératifs
de l’envi-ronnement et de l’emploi au plan local».
- De quelles innovations s’agit-il?
«Celles consistant, notamment, à construire un avion sans
pilote et à améliorer le système des appareils captant
l’énergie solaire de manière à en réduire les
prix».
- L’Organisme pour l’industrialisation encourage-t-il, également,
les recherches dans les domaines industriel et scientifique?
«Tous les milieux ont accueilli, favorable-ment, notre idée
et se disent disposés à aider, tant le secteur public que
privé. En fait, ils ont réalisé que cela concerne
l’avenir de l’Egypte dans le domaine industriel. Nous persévérons
dans cette voie, le second concours ayant été préparé
dès la fin du premier».
NOUS NOUS CONSACRONS AUX GRANDES INDUSTRIES
- On constate, ces dernières années, votre incursion dans
la production civile.
«Nous concentrons nos efforts sur les gran-des industries, à
l’exclusion des petites entre-prises. «Nous ne faisons pas la concurrence
au sec-teur privé dans ses domaines et nous nous con-sacrons à
des industries lourdes, en coopération avec le ministère
de la recherche scientifique».
- Ces activités n’affectent-elles pas votre production militaire?
«Pas du tout. Nous sommes tenus, sans doute, de nous limiter
tout d’abord aux indus-tries de guerre ayant besoin de gros investisse-ments,
en plus de la recherche. Aussi, avons-nous recours à l’Etat pour
financer nos projets que nous exécutons, en coopération avec
les industries civiles, celles-ci apportant leur con-tribution en divers
secteurs».
- Qu’en est-il de l’usine pour la fabrication d’articles électroniques:
a-t-elle réservé sa production dernièrement aux appareils
de télévision?
«Le programme de l’usine au plan de l’in-dustrie militaire se
poursuit, par rapport aux pièces destinées aux équipements
à usage guerrier».
PRODUCTION DE HAUT NIVEAU TECHNOLOGIQUE
- D’aucuns croient que votre organisme n’a pas fait évoluer sa
production depuis quelque temps, celle-ci étant limitée aux
fusées «Swing Fire», «Oeil de faucon» et
«Fahd I»...
«Je voudrais préciser que les équipements militaires
que nous fabriquons en Egypte se signalent par leur haut niveau technologique.
Le «Swing Fire» est considéré comme le meilleur
de sa catégorie dans le monde; il s’agit d’une arme anti-chars ayant
prouvé son efficacité. «L’important pour une fusée
est de pouvoir perforer un char. La fusée de fabrication égyptienne
donne satisfaction à ce point de vue; elle rivalise avec celles
produites à l’étranger».
- Votre organisme rencontre-t-il des diffi-cultés dans l’écoulement
de sa production sur les marchés arabes?
«On ne peut parler de difficultés, pour la raison que
personne n’a refusé d’adopter nos équipements. A vrai dire,
le marché des armes est ouvert. Puis, l’organisme que je préside
ne peut répondre à tous les besoins des Etats arabes».
- Les achats arabes d’armes, spécialement dans le Golfe, révèlent
une priorité à l’acqui-sition d’équipements destinés
aux forces aériennes et terrestres. Où en est votre organisme
dans ces domaines? «Rien n’est impossible et nous sommes en mesure
de tout produire, mais ceci exige d’im-portants crédits. Il faut,
aussi, assurer un mar-ché sûr. «Puis, les compagnies
qui fabriquent des armes ne se limitent pas à un seul domaine: la
construction d’avions nécessite de gros inves-tissements, sans perdre
de vue la nécessité d’as-surer l’écoulement des appareils
après leur sortie de l’usine».
- Quels obstacles entravent le marketing dans votre secteur?
«L’organisme arabe pour l’industrialisation a réalisé
de progrès dans ce domaine au cours du premier semestre de l’an
dernier. De plus, il a accompli une production militaire et civil allant
au-delà du programme établi».
- Votre entreprise présente régulièrement de
nouvelles armes ou certaines modifiées. Comment procédez-vous?
«La décision à ce sujet est prise après
consul-tation des forces armées égyptiennes, en pre-nant
en considération leurs besoins».
VERS LA COOPERATION AVEC ANKARA
- Le succès de la visite effectuée, derniè-rement,
à Ankara par le chef d’état-major égyptien, marque-t-elle
une nouvelle ère de coopération avec la Turquie dans la fabrica-tion
de pièces de l’avion «F-16»?
«Effectivement, après la visite du chef d’état-major,
la tendance est en faveur d’une telle coopération qui fait l’objet
d’étude avec le ministère égyptien de la Défense.
Mais nous n’avons encore abouti à un résultat déterminé».
- Qu’en est-il de la coopération avec les forces armées
égyptiennes dans le domaine des recherches?
«Je n’exagère pas en disant qu’une telle coopération
s’effectue quotidiennement. Nous coopérons avec ces forces si elles
réclament une étude spéciale des besoins de l’armée
d’un autre pays. Nous profitons, dans ce cas, des expérien-ces énormes
acquises par les forces armées. Ainsi, nous avons signé un
contrat en vue de la fabrication d’équipements destinés à
un Etat arabe frère et ce document avait fait l’objet de consultations
entre notre organisme et les forces armées».
PAS DE CONCURRENCE
- Parlez-nous de la coopération entre votre organisme et le ministre
de la production de guerre et ses associés?
«Nous ne faisons la concurrence à personne dans la fabrication
des équipements militaires; les autres sociétés ont
leurs domaines et nous avons les nôtres. «En ce qui concerne
la production pour les besoins civils, les usines peuvent disposer d’une
marge de liberté. L’organisme pour l’industrialisation, les ministères
de la Défense et de la production guerrière ont toute latitude
de développer leur programme. Dans ce cas, la concurrence peut se
faire».
Enfin, invité à établir un bilan des activités
de son organisme depuis sa création jusqu’à ce jour et interrogé
sur le point de savoir s’il avait augmenté son capital, son président
émet ces réflexions: «On ne peut ni ne doit mesurer
le chemin parcouru sous l’angle de l’augmentation du capital, bien qu’il
se soit amélioré, mais sur base de différents critères.
FABRICATION DE TUYAUTERIES ET DE VOITURES
«Le capital de la société se montait à
125 millions de dollars et elle a fondé quatre usines. Maintenant,
nous en avons neuf et nous affectons d’importants crédits à
l’importation de matériels pour l’industrialisation. «Ainsi,
nous avons conclu un contrat en vue du montage d’une usine pour la fabrication
de tuyaux en porcelaine et de canaux destinés aux égouts,
projet auquel ont été affectés plusieurs millions
de dollars, cette usine devant com-mencer à produire à la
fin de l’année courante. «Un outillage dont le prix s’élève
à cinq millions de dollars a été importé en
vue de la fabrication de voitures en Egypte. De plus, le nombre des ouvriers
est passé de 5 ou 6.000 à 20.000 en quelques mois».
A propos de l’avion «Hélouane», le maréchal Halabi
précise que le troisième modèle de ce type d’appareil
a été mis au point et sera adop-té, incessamment,
dans sa forme définitive. «Nous avons engagé des pourparlers
avec un pays en vue de l’industrialisation d’un avion pouvant transporter
dix-sept à dix-neuf passa-gers».
|