QUE SORTIRA-T-IL DU DEBAT PARLEMENTAIRE? |
Il importe de le rappeler: le débat parlementaire institué depuis deux jours, place de l’Etoile, est le premier depuis plus de cinq ans. Exactement, depuis que le président Nabih Berri a accédé à la deuxième présidence et occupe le «perchoir». La dernière séance consacrée aux questions et interpellations, l’Assemblée l’avait tenue sous la présidence de M. Hussein Husseini. Peut-on en déduire, comme d’aucuns l’ont déjà relevé, que l’actuel chef du Législatif avait œuvré - jusqu’à «l’enternement» de la troïka - aux fins de prémunir le Cabinet contre les attaques des opposants? Sans aller jusqu’à confirmer ce fait, nous sommes curieux de savoir pourquoi M. Berri a subitement décidé de raviver une «coutume», du reste prévue par le règlement intérieur de la Chambre et qu’est-ce qui l’a amené à s’en souvenir? En effet, on sait que, d’après ce règlement, un pareil débat doit, nécessairement, intervenir après un nombre déterminé de séances de travail consacrées à l’examen et à la ratification des questions figurant a l’ordre du jour. Cela dit, le gouvernement devait répondre, ces deux derniers jours, à quatorze questions et à cinq autres transformées en interpellations, auxquelles le Cabinet n’avait pas pris la peine de répondre... Cela prouve le peu de cas qu’il accorde aux membres de l’Assemblée dont il feint d’ignorer la présence. Surtout ceux parmi eux qui ne lui ont pas accordé la confiance, le harcèlent sans cesse par leurs «interrogatoires» sur sa manière de gérer la chose publique et lui décochent des flèches empoisonnées. A l’issue de sa visite à Bkerké, le chef du gouvernement a, d’ailleurs, donné une fois de plus la preuve de son irritabilité et de sa façon hautaine de traiter avec ses détracteurs... Ce qui gêne M. Hariri, cette fois, c’est le fait pour le député interpellateur de pouvoir exiger de lui de poser la question de confiance, s’il juge la réponse gouvernementale très peu convaincante. D’ailleurs, un parlementaire békaïote, en l’occurrence M. Georges Kassarji était déterminé, au début de la semaine, à exiger du président du Conseil de poser la question de confiance, en sa qualité de ministre des Postes et Télécommunications... Nous ignorons, au moment où nous mettons sous presse, s’il ira jusqu’au bout et mettra sa décision à exécution. Car dès que le parlementaire zahliote a fait part de son intention d’acculer le Premier ministre à poser la question de confiance, l’un de ses collègues, M. Sami Khatib, député de la Békaa-ouest, s’est empressé de prodiguer des conseils de «modération et de sagesse» à ses collègues en invoquant, comme d’habitude, «la conjoncture locale et régionale»... Tout compte fait, nous ne serions pas surpris de voir le débat parlementaire se terminer, comme toujours, en queue de poisson sous le mandat d’une législature connue pour son inféodation au Pouvoir, à l’exception d’un nombre restreint de ses membres qu’on peut compter sur les doigts de la main! |