Evénements de la semaine

AUTOUR DE LA VISITE à BKERKE DU CHEF DU GOUVERNEMENT


La rencontre samedi dernier du chef du gouvernement et du patriarche maronite (notre photo), suivie le lendemain d’une visite-éclair à Damas, a donné lieu à des déductions hâtives que rien n’est venu confirmer jusqu’ici. On parle même d’un possible déplacement à Bkerké de M. Bachar el-Assad, fils et dauphin du chef de l’Etat syrien, en vue d’accélérer les efforts de Damas désireux, dit-on, d’ouvrir une nouvelle page avec le patriarcat maronite.

La visite que le chef du gouvernement a effectuée, samedi dernier, à Bkerké suivie d’une entrevue à Damas avec le vice-président syrien, chargé du dossier libanais, devrait accréditer la rumeur persistante selon laquelle M. Hariri s’emploierait à renouer le dialogue entre la capitale syrienne et le patriarcat maronite. D’aucuns disent qu’avant la visite au Liban de S.S. Jean-Paul II, Mgr Tauran avait fait le déplacement en Syrie où ses entretiens avec les responsables étaient, assure-t-on, en rapport avec le présence du Saint-Père dans nos murs. Quelle a été la teneur des pourparlers du chef de la diplomatie vaticane sur les bords du Barada? Rien n’en a transpiré, mais selon certains recoupements, il aurait mis l’accent sur la nécessité de normaliser les relations entre l’Eglise maronite et la Syrie. D’ici à déduire que le président du Conseil s’emploie à déblayer le terrain des obstacles qui entravent ou retardent cette normalisation sérieusement compromise depuis la fin des douloureux événements, il n’y a qu’un pas et certains l’ont déjà franchi. M. Hariri, selon sa coterie, a pris sur lui de rétablir les ponts entre le patriarcat maronite et Damas. Cependant, le président du Conseil a nié avoir évoqué cette question, se limitant à dire, laconiquement, que «le dialogue avec Sa Béatitude allait se poursuivre». Toujours est-il qu’il a exprimé le souhait «d’ouvrir une nouvelle page dans les rapports du pouvoir avec l’Eglise maronite». Il s’est étendu, par contre, sur la visite papale, spécialement sur ses résultats et ses répercussions positives sur le pays. Autre dossier examiné: celui des personnes déplacées et M. Hariri a exprimé l’espoir que «le processus de retour sera accéléré dès le début du mois prochain». Mais le premier ministre est resté dans le vague en ce qui concerne le point essentiel à propos duquel Bkerké n’a reçu jusqu’ici aucune assurance, ni la moindre promesse. Il s’agit de la participation au pouvoir des chrétiens (par des représentants authentiques). «La participation, a insinué M. Hariri, ne concerne pas uniquement les chrétiens, mais tout le peuple libanais et elle est garantie par la Constitution... Nous vivons dans un pays démocratique et cela suppose une participation au pouvoir à travers les institutions, les élections législatives et municipales pouvant la garantir». De pareils propos prouvent deux choses: ou M. Hariri prend ses concitoyens pour des attardés mentaux croyant à tout ce qu’on leur débite ou bien il cherche à atténuer les critiques que le cardinal Sfeir décochent dans son homélie dominicale en direction du Pouvoir, de ceux qui en détiennent les rênes et en disposent à leur guise... La prochaine homélie de Sa Béatitude montrera si l’éminent prélat s’est laissé convaincre par les promesses et les engagements du Premier ministre...


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