Moshé Dayan, le général borgne.

Encore lui... mais qui ne rééditera pas son exploit contre les troupes de Sadate lorsque celles-ci traverseront le Canal pour la revanche!

Cette victoire-éclair dans un conflit qui n’aura duré que six jours, du 5 au 10 juin 1967, constituera peut-être dans l’histoire contemporaine le plus haut fait d’armes d’Israël et la plus regrettable défaite pour les Arabes. Le blitzkrieg qui a balayé leurs troupes simultanément et sur tous les fronts, a permis à Israël de s’y enfoncer si profondément, que jusqu’aujourd’hui, les Arabes en portent les douloureuses cicatrices. Avec le recul, on se pose certaines questions: le président Nasser, champion incontesté de l’Unité arabe alors, avait-il eu la main heureuse en prenant l’initiative de réclamer aux Nations Unies le retrait de leurs forces d’interpositions aux frontières israélo-égyptiennes, lesquelles constituaient une certaine garantie? A l’époque, l’Etat hébreu n’en était pas encore à bafouer ouvertement les résolutions de l’ONU comme il le fait aujourd’hui! Aussi, la tentation fut-elle trop forte pour lui, pour ne pas se lancer dans une série de provocations, dont les six avions de combat syriens abattus soi-disant en représailles, contraignant le président Nasser à mobiliser ses troupes aux frontières du Sinaï. Ce sont les Israéliens qui attaquèrent les premiers, bénéficiant de l’effet de surprise... Et lorsque les combats cessèrent le 11 juin, les Arabes avaient perdu la vieille ville de Jérusalem, la péninsule du Sinaï, la bande de Gaza, la rive occidentale du Jourdain et les hauteurs du Golan. Lourd bilan d’autant plus qu’imprévu! A l’époque, le général De Gaulle avait mis en garde les antagonistes contre toute initiative militaire, laquelle placerait la région sous une onde de choc qui la perturberait durant des décennies, et auquel cas, la France ne se rangerait jamais du côté de celui qui ouvrirait les hostilités... A part le fait que les prévisions du général De Gaulle étaient prophétiques, la France a tenu parole!