COMME LES FRANÇAIS, LES LIBANAIS VEULENT ÊTRE GOUVERNÉS AUTREMENT!
“Quand aurons-nous au Liban des élections aussi correctes que celles qui se déroulent en France et dans d’autres pays dont les électeurs se signalent par une grande maturité politique?” Cette question a été posée a un membre du gouvernement - en l’occurrence le ministre de la Santé - dans le cadre d’une émission télévisée diffusée dimanche soir, au moment où les premiers résultats de la consultation populaire française commençaient à nous parvenir. Le ministre a répondu: “Cela s’est passé de la même façon chez nous aux législatives de 96” (!) Comment cela?, a demandé l’animatrice de l’émission... “C’est bien simple: nous avions formé au Liban-Nord une liste sans prendre l’avis des électeurs. Cette liste a été “percée”, onze de ses membres ayant été remplacés par d’autres, le panachage ayant joué sur une large échelle dans notre circonscription”. Le ministre rapproche ce phénomène de ce qui vient de se passer en France, où la droite a été battue à plate couture par la gauche. Mais dans l’Hexagone et les pays appliquant rigoureusement le système démocratique, le corps électoral ne se plaint jamais ou si rarement, “d’irrégularités graves, de pressions, de climats malsains, de menaces, d’arrestations et de séquestrations” - autant de faits invoqués par le Conseil constitutionnel pour invalider le mandat de quatre députés. Aucune comparaison n’est donc possible entre la consultation populaire telle qu’elle se déroule en France et dans nos murs. A commencer par les procédés sur la base desquels les listes de candidats sont constituées. En revanche, il y a bien des similitudes en ce qui concerne les institutions et, surtout, “la coupure entre le sommet du pays et sa base”, autrement dit la fracture sociale. “C’est tout notre système politique qui est en crise”, a dit M. Seguin, avant d’ajouter: “Les Français attendent encore les moyens à mettre en œuvre pour freiner la régression et combattre le chômage”. M. Lionel Jospin, leader du parti socialiste, présente la victoire de la gauche comme étant celle des “forces du changement”... “Elle couronne une campagne électorale durant laquelle nous avons respecté les Français et engagé avec eux un dialogue franc”. De plus, le leader socialiste a admis “l’exigence de justice du peuple français, d’une rénovation de notre démocratie qui doit être mise au service du citoyen dans sa vie quotidienne”. Quant à M. Madelin, ancien ministre, il a émis ces judicieuses réflexions: “Le premier tour a été un invertissement et, le second, une sanction pour la droite... En réalité, ce ne sont pas nos idées qui ont été sanctionnées, mais la manière dont elles étaient défendues. C’est, en quelque sorte, la défaite d’un système”. Et Simone Veil: “Les Français veulent être gouvernés autrement”... Il ressort de la plupart des déductions tirées des résultats des législatives françaises, que le peuple réclame une “modernisation de la vie politique”. Les observations s’appliquent, à quelques variantes près, à notre pays où la vie politique est tout simplement inexistante ou en hibernation, pour la raison que notre pseudo-démocratie n’est ni respectée, ni mise au service du peuple... mais d’une caste ayant transformé le pays en chasse gardée, qu’elle exploite à son profit et à celui de sa coterie. |