L’ONU CONDAMNE ISRAËL ET LE CONGRÈS US LE SOUTIENT...

Le vote par l’Assemblée générale de l’ONU du projet de résolution exigeant de l’Etat hébreu de dédommager l’organisation internationale pour les dégâts causés par le bombardement du camp de la FINUL à Cana en avril 96, a été suivi par l’approbation, par la Chambre des représentants, d’une motion reconnaissant Jérusalem comme “capitale unifiée” d’Israël. L’Administration US y souscrira-t-elle, pour ne pas laisser torpiller le processus de paix au P.O.?

En votant à une écrasante majorité (cent-vingt-sept voix) contre deux (USA et Israël) et une abstention, celle de la Russie, un projet de résolution exigeant de l’Etat hébreu de payer 1,7 million de dollars à titre de dédommagement, suite au bombardement du camp de la FINUL à Cana en avril 96, l’Assemblée générale de l’ONU a fait assumer à Tel-Aviv la responsabilité de ce crime qui s’est soldé par plus d’une centaine de victimes civiles. C’est, à n’en pas douter, une victoire - et une satis-faction morale - non seule-ment pour le Liban, mais pour les Etats membres qui ont voté pour le projet de résolution, en dépit des pressions exercées sur eux par l’Amérique. Washington est allé jus-qu’à menacer d’entraver le renouvellement du mandat de la FINUL, stationnée au Liban-Sud - opération qui intervient chaque semestre - si Beyrouth ne retirait pas son projet. Le Congrès US s’est “ven-gé” en approuvant un projet de résolution reconnaissant Jérusalem comme “capitale unifiée” d’Israël. Dans le même temps, la Chambre des représentants votait les crédits nécessaires (cent millions de dollars) pour le transfert de l’ambassade américaine de Tel-Aviv à la Ville sainte... La première réaction est venue de la Presse séoudienne (qui reflète le point de vue officiel). Celle-ci a appelé les pays arabes “à se préparer à une guerre à outrance contre Israël et dénoncé la politique américaine dans le monde arabe”. Fait à signaler: les Etats-Unis ont refusé jusqu’ici de reconnaître l’annexion de Jérusalem-est par Israël en 1967. D’ailleurs, le département d’Etat a réprimandé la Chambre des représentants, affirmant que l’administration US n’avait pas à interférer dans le conflit palestino-israélien autour du statut de Jérusalem. Au cours d’un sit-in de protestation observé par les Palestiniens devant le consulat US dans cette ville, Fayçal Husseini, responsable du dossier de Jérusalem au sein de l’Autorité palestinienne, a jugé que “la résolution des congressmen américains sape la crédibilité des Etats-Unis et risque de torpiller le processus de paix dont l’Amérique est le “parrain”. Il reste un espoir: que l’Administration US néglige la résolution de la Chambre des représentants relative au transfert de l’ambassade dans la Ville sainte “d’ici à 1999”. D’ailleurs, le chef de la Maison-Blanche a le droit de reporter cette échéance. Il faut souhaiter qu’il agira dans ce sens, si le président Clinton est encore soucieux d’instaurer la paix dans cette région du globe.