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LE «MOUVEMENT TOUFEILYSTE» LÉGITIMÉ PAR LE CHEF DU LÉGISLATIF...

La «révolte des affamés» annoncée par cheikh Sobhi Toufeily pour le 4 juillet, pour les raisons connues de tous, a été légitimée par le président Nabih Berri en personne. En effet, le chef du Législatif a réclamé avec insistance, dans un discours prononcé dimanche à Nabi Chit dans la Békaa (notre photo) la proclamation par le gouvernement d’un état d’urgence et d’une «cellule de crise». Formée des ministres en charge des services, celle-ci aurait à élaborer un plan drastique destiné à traiter, en profondeur, la situation socio-économique qualifiée d’intenable.

Le ministre de l’Intérieur avait menacé de mâter, par la manière forte, la «révolte des affamés» dont le déclenchement est fixé au 4 juillet par son promoteur, cheikh Soubhi Toufeily. Or, le mouvement toufeilyste a été légitimé par le chef du Législatif en personne, quand il a appelé le gouvernement à proclamer un «état d’urgence», autrement dit à former une «cellule de crise socio-économique», afin de combattre, efficacement, la misère qui sévit dans la Békaa et le Akkar. Cette «cellule» doit-être formée, selon le président Nabih Berri, des ministres en charge des services (eau, électricité, santé, transports) et du Conseil du développement et de la reconstruction. De plus, elle doit être nantie de pouvoirs étendus pour pouvoir s’acquitter de sa mission. M. Berri insiste, d’autre part, sur la nécessité d’établir un calendrier sur la base duquel les projets urgents seraient exécutés avant l’an 2.000. L’imam Mohamed Mahdi Chamseddine, président du Conseil supérieur chiite, a observé que la Békaa et, tout particulièrement, le caza de Baalbeck-Hermel «n’avait nullement évolué depuis quarante ans», blâmant en conséquence tant les responsables actuels que leurs prédécesseurs. Puis, dix-sept députés békaaiotes se sont subitement rappelés au souvenir de leurs électeurs - à l’approche de la «révolte des affamés», sans doute pour tenter de court-circuiter le «mouvement toufeilyste» et d’en provoquer l’avortement. Ces parlementaires zélés se mobilisent contre le sous-développement de leurs circonscriptions. Ils ont mis du temps pour prendre conscience de l’état de dénuement dans lequel vivent leurs pauvres concitoyens et manifester de l’intérêt pour la région défavorisée qu’est le caza de Baalbeck-Hermel, le plus pauvre de la Békaa. Ces députés ont pris un certain nombre de décisions et lié leur relation avec le gouvernement à la satisfaction de leur requête. L’un d’eux est allé jusqu’à proclamer en leur nom: «Nous faisons partie du mouvement des déshérités dont cheikh Toufeily est l’un des piliers et nos actions sont complémentaires». Ces dix-sept parlementaires ont retiré des archives, une vingtaine de projets prêts à être exécutés, dont le devis avait été établi de longue date. Ils avaient été mis au rancart, non par manque de crédits (qui leur avaient été affectés), mais pour on ne sait quel motif... La «révolte des affamés», n’en déplaise aux thuriféraires du pouvoir, se justifie donc et cheikh Toufeily a réfuté les allégations de ceux qui lui prêtent l’intention de déclencher une «révolte armée», assurant que son objectif est d’exercer des pressions sur les gouvernants pour leur dessiller les yeux et les pousser, enfin, à œuvrer aux fins d’améliorer les conditions de vie des populations démunies... ... Spécialement dans la région de Baalbeck-Hermel où aucune aide n’a été octroyée aux agriculteurs pour s’adonner à des cultures utiles, après avoir renoncé aux cultures prohibées, comme le leur avaient promis les responsables et certaines organisations internationales...


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