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JEZZINE-DAMOUR: COMPLOT «TERRIEN» ET RELENT D’IMPLANTATION?

Il a fallu que le cas de Jezzine s’aggrave, pour provoquer un tollé général et être ramené à sa juste dimension. En effet, à l’initiative du président de la Chambre qui a effectué les contacts nécessaires, le passage de Kfarfalous reliant Jezzine à Saida, sera rouvert: il avait été fermé en 1985 et l’est resté pendant douze ans, forçant les habitants de la région à faire un long détour pour parvenir à destination. Notre photo: une délégation de Jezzine exposant la situation dramatique de leur localité au chef de l’Etat.

Ce qui se passe à Damour et Jezzine ne manque pas de susciter et d’entretenir l’inquiétude parmi les habitants de ces deux localités à dominante chrétienne. S.Em. le cardinal Sfeir a, d’ailleurs, traduit ce sentiment en accueillant dimanche dernier une délégation de la seconde agglomération, quelques jours après avoir reçu des représentants de la première. «Ce que nous entendons ces derniers temps, a-t-il dit, ne rassure nullement les citoyens». Et de se demander: «Dans l’in-térêt de qui la région de Jezzine et celle de Damour sont-elles vidées de leurs habitants? Si un tel processus devait se poursuivre, le Liban tout entier serait en danger». Cheikh Kaouk, porte-parole de la résistance (islamique) au Liban-Sud prétend, que «les rumeurs concer-nant Jezzine sont amplifiées» et réaffirme la détermination des résis-tants «à renouveler les opérations contre «Tsahal» et les «collabora-teurs» autant de fois qu’il le faudra, jusqu’à les extirper de la région méridionale et frontalière». Cependant, un député sudiste, en l’occurrence, Ali Osseiran, insiste sur «la nécessité pour la résistance d’élaborer une nouvelle stratégie de combat, afin d’épargner les populations civiles». A vrai dire, la situation sur le terrain s’est dangereusement méta-morphosée, en raison du minage des routes que traversent les villageois du caza de Jezzine, dont plusieurs ont été tués ou grièvement blessés ces dernières semaines. Cheikh Abdel-Amir Kabalan, vice-président du Conseil supérieur chiite, met en garde contre ce qu’il appelle «l’action pernicieuse de l’ennemi israélien qui nous tend des pièges pour compromettre l’unité nationale et la coexistence intercom-munautaire». Aussi, émet-il le sou-hait de voir l’Armée libanaise pro-céder à un râtissage quotidien des routes, en coopération avec les effectifs de la FINUL, afin de les déminer et, partant, mettre un terme à «ce plan diabolique sioniste qui occasionne de nombreuses victimes dans nos rangs». Le commandant de l’Armée du Liban-Sud (ALS) a menacé «de pilonner la route du littoral-sud, si la résistance continuait à opérer dans la région de Jezzine». Le général Lahad a mis sa menace à exécution, puisque ses artilleurs ont bombardé diman-che dernier Maghdouché et la voie côtière menant à Saïda. Une bombe de 130 mm. a explosé au domicile du curé de la première localité et le R.P. Elias Saliba a été sauvé par miracle. Mgr Kouayter, évêque melkite du diocèse, s’est étonné «du silence qu’observent certains responsables, face à ce qu’endure la région isolée de Jezzine»... En ce qui concerne Damour, un ancien parlementaire, Fouad el-Saad, observe que «les habitants de cette agglomération sont indési-rables» et que «de vastes superfi-cies de leurs terres agricoles sont acquises par des personnes étran-gères au caza». Et d’ajouter: «Le retard du retour des Damouriens n’est pas dû au manque de crédits. Il s’agit, en réalité, d’un plan qu’on s’emploie à appliquer depuis longtemps visant à «dénaturer» son cachet distinctif, en y favorisant l’intrusion d’éléments dont la présence perturberait l’ho-mogénéité démographique de la ville». Aussi, un courant se dessine-t-il parmi les Damouriens, les incitant à réintégrer coûte que coûte, leur patelin sans plus de retard, quelles que soient leurs conditions maté-rielles, «à l’effet de préserver la terre des ancêtres et leur patrimoine». M. el-Saad fait état de complot ayant un relent d’implantation (palestinienne) et promet «de révéler, au moment opportun, de nouveaux renseignements graves, en rapport avec la région côtière, à la hauteur de la plaine de Damour».


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