LA VISITE DU PRINCE HÉRITIER ABDALLAH D’ARABIE SÉOUDITE AU LIBAN
CONFIRME LES RELATIONS PRIVILÉGIÉES ENTRE BEYROUTH ET RYAD
S.M. LE ROI FAHD SE RÉJOUIT DES RÉSULTATS DES ENTRETIENS BIPARTITES


Le prince héritier conférant avec
les présidents Hraoui, Berri et Hariri.

Accompagné du chef du gouvernement
qui l’a accueilli à la frontière, le prince
Abdallah passe en revue la garde
républicaine à son arrivée au palais
de Baabda.

Le prince héritier d’Arabie séoudite
a eu un aparté avec le chef de l’Etat
avant le déjeuner.

Le président Hraoui décorant
le prince Abdallah du Grand cordon
de l’Ordre national du Cèdre.

Le succès de la visite officielle de trois jours que S.A. le prince héritier Abdallah d’Arabie séoudite a effectuée, la semaine dernière au Liban, a été mis en relief par S.M. le roi Fahd en Conseil des ministres. Sa Majesté s’est réjoui des résultats positifs des entretiens que l’émir Abdallah a eus à Beyrouth avec les responsables libanais et, à Damas, avec les dirigeants syriens. En fait, cette visite a revêtu une double dimension bilatérale et régionale, parce qu’elle est intervenue dans un contexte arabe particulièrement délicat marqué, principalement, par l’impasse où est enlisé le processus de paix, tous les efforts déployés jusqu’ici n’ayant pas réussi à en provoquer le déblocage. Fait à signaler: c’était la première visite d’un responsable séoudien d’un haut rang depuis le début des années soixante-dix. On avait prêté au prince Abdallah l’intention de venir chez nous, mais les douloureux événements avaient dérangé ses plans. De plus, l’ambassade séoudite avait fermé ses portes, suite à un attentat perpétré contre son siège dans les années quatre-vingts. Mais il y a eu la conférence de Taëf et l’accord qui porte son nom, grâce auquel la guerre libanaise a été jugulée. Le royaume séoudite a été le premier Etat frère et ami à apporter son aide à notre pays, pour contribuer à la reconstruction des régions dévastées par les affrontements armés.

ACCUEIL ENTHOUSIASTE
Venant par la route de Damas, au terme d’une visite de deux jours en Syrie, le prince Abdallah a été accueilli jeudi 26 juin à la frontière par le président Rafic Hariri, qui l’a conduit dans sa propre voiture - qu’il pilotait lui-même - jusqu’au palais de Baabda où l’attendait le chef de l’Etat, entouré des personnalités officielles et dont il devait être l’hôte à déjeuner; puis à dîner le soir du même jour. Il était accompagné d’une suite de cent soixante-deux membres, l’émir Séoud Al-Fayçal, chef de la diplomatie séoudienne, en tête. Un accueil enthousiaste lui a été réservé tout au long de la route allant du poste-frontière jusqu’à Baabda, par les habitants des localités traversées par le convoi princier. Le prince héritier a passé les deux nuits de son séjour libanais à la villa du président du Conseil à Koraytem. Au cours du dîner offert en son honneur au palais présidentiel, le chef de l’Etat lui a remis le Grand cordon de l’Ordre national du Cèdre, alors que son hôte le décorait de la plus haute distinction du royaume. Les chefs de l’Etat et du gouvernement n’ont pas manqué de remercier l’Arabie séoudite de son importante contribution financière qui a permis d’entreprendre l’œuvre de la reconstruction et, aussi, de hâter la remise en état de la Cité sportive, en prévision des VIIIèmes Jeux panarabes dont le coup d’envoi est fixé au 12 juillet. Vendredi, l’émir Abdallah et sa suite ont accompli leur devoir religieux à la grande mosquée Omari à Beyrouth. Son Altesse devait être l’hôte à déjeuner du président Nabih Berri à Aïn el-Tineh, alors que le président Hariri offrait le soir un banquet en son honneur.


S.A. le prince Abdallah félicite le chef
de l’Etat après l’avoir décoré d’une
haute distinction séoudienne.

Le président Berri accueillant le haut
responsable séoudien à Aïn el-Tineh,
où il a offert un banquet en son honneur.

Le prince Abdallah en conversation
avec M. Walid Joumblatt, à Koraytem.

Le prince Séoud Al-Fayçal, chef de
la diplomatie séoudienne, a eu au palais
Bustros avec son homologue libanais
M. Farès Bouez, des entretiens qualifiés
de fructueux.

MESSAGE À LA PRESSE
Dans un message écrit transmis à la presse, à son arrivée, le responsable séoudien a mis en garde contre la tentation de contourner les exigences d’une paix juste et globale. «Les difficultés et souffrances provenant d’une telle attitude n’épargneront personne», a-t-il observé, proclamant sa solidarité et son attachement aux “droits légitimes de la population du Liban-Sud” et dénonçant, au passage, une politique pour laquelle “la fin justifie les moyens”, mais qui poursuit «un passé suranné, quand on songe aux changements intervenus au cours d’un siècle où l’homme est en train de conquérir l’espace». Par ailleurs, l’émir Abdallah a félicité les Libanais pour leur “vigilance politique” qui leur a permis de “se remettre de leur amère épreuve”, rendant hommage aux intellectuels et penseurs libanais qui ont dû “rendre compte de toutes les cultures présentes sur leur terre”.

VISITE HISTORIQUE
M. Hariri a déclaré à la presse “Cette visite est historique. Elle doit ouvrir la voie aux investisseurs arabes, en particulier d’Arabie séoudite et des autres pays du Golfe, afin qu’ils contribuent à la renaissance du Liban”. Depuis 1993, l’Arabie Séoudite a accordé 100 millions de dollars de dons pour le financement du programme de reconstruction de 18 milliards USD, lancé au Liban à la fin de la guerre. Le Fonds séoudien pour le développement a accordé des prêts à taux préférentiel d’un total de 130 M USD, alors que les investissements séoudiens privés au Liban sont estimés à 1,5 md USD. En 1996, la balance commerciale a été en faveur du Liban, Ryad ayant importé des marchandises pour 139 M USD, alors que ses exportations se sont élevées à 112 M USD. Quelque 175 Libanais résident en Arabie Séoudite, selon des chiffres officiels. Avant Beyrouth, le prince Abdallah s’était rendu à Damas où il s’est entretenu avec le président Hafez el-Assad du processus de paix. A Koraytem, lieu de sa résidence, le prince Abdallah a reçu plusieurs personnalités officielles et politiques avec lesquelles il a échangé les vues sur la conjoncture régionale, en général et sur les questions d’intérêt commun au Liban et au royaume séoudite. Parmi ces personnalités, signalons le président Saeb Salam, accompagné de son fils Tammam; M. Walid Joumblatt qui a dit que “la visite de Son Altesse royale apporte un grand soutien moral et matériel au Liban”. Fait à signaler: au cours du déjeuner qu’il a offert en l’honneur du prince héritier séoudite, le président Berri a émis le souhait: “de voir l’Arabie séoudite procéder à un Taëf pour tous les Arabes”. “De même, dit-il, que Taëf a été pour les Libanais l’occasion de mettre fin à leur conflit et de se réunifier, je pense que le royaume séoudien est en mesure de jouer un rôle actif en initiant un Taëf pour le monde arabe, destiné à unifier les Etats membres de la Ligue et de sceller leur solidarité en vue du bien commun”.

CONCERTATIONS S. AL-FAYÇAL-BOUEZ
Ayant accompagné le prince Abdallah, l’émir Séoud Al-Fayçal, chef de la diplomatie séoudienne, a conféré au palais Bustros avec son homologue libanais, de la conjoncture régionale et des perspectives d’une relance des négociations de paix. Après avoir souhaité la bienvenue à son hôte, M. Farès Bouez a mis l’accent sur l’importance de la visite des émirs Abdallah et Séoud el-Fayçal, “qui confirme l’intérêt que l’Arabie Séoudite porte au Liban dont elle a toujours appuyé la liberté, la souveraineté et l’indépendance”. “A travers les efforts qu’elle a déployés en faveur du Liban depuis les années de guerre jusqu’aujourd’hui, je pense que l’Arabie séoudite a prouvé que le Liban constitue pour les Arabes un besoin et une nécessité”. A son tour, l’émir Séoud el-Fayçal a affirmé avoir adressé à son homologue libanais une invitation à Ryad. Prié de commenter la situation au Liban, le responsable séoudien s’est félicité de la cohésion qu’il a dit avoir notée au Liban. “Tant que cette cohésion que nous avons sentie au palais de Baabda est maintenue, je ne pense pas qu’il y a à craindre pour le Liban”, a-t-il déclaré. Il a, par ailleurs, insisté sur la nécessité de relancer le processus de paix et de le ramener à ses bases initiales définies lors de la conférence de Madrid, tout en insistant sur “les droits légitimes du peuple palestinien”.


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