QUELQUES OBSERVATIONS EN MARGE DES ÉLECTIONS PARTIELLES |
![]() Les élections partielles de dimanche dernier au district (mohafazat) du Liban-Nord et au caza de Jbeil appellent un certain nombre d’observations. D’abord, le scrutin à l’échelle du district révèle l’indifférence des votants inscrits ailleurs que dans le caza où des candidats sont en lice; ils manifestent peu d’intérêt et d’enthousiasme pour l’opération électorale. On l’a bien vu sur le littoral de Batroun, de Koura, de Tripoli et du Akkar où les baigneurs (surtout les jeunes) avaient envahi les plages et, dans le jurd de ces cazas et de ceux de Bécharré (surtout les agriculteurs) où ils vaquaient aux travaux des champs, ce qui se passait dans les bureaux de vote étant le dernier de leur souci... Aussi, la proportion des votants est-elle restée très faible bien en-deça de celle enregistrée aux élections générales de 96, en dépit du boycottage observé, alors, par bon nombre d’électeurs. Il est apparu, d’autre part, que le fait pour certains députés d’avoir proclamé, publiquement, leur appui à des candidats déterminés, n’aurait donné aucun résultat, n’était le soutien apporté à ces derniers par les “décideurs”... Est-ce pour rien qu’un parlementaire dont le mandat a été invalidé par le Conseil constitutionnel, a multiplié ses déclarations dithyrambiques à l’égard de ces derniers durant les jours ayant procédé la consultation populaire? En effet, on a vu (sur le petit écran), les députés “engagés” vis-à-vis d’un tandem akkariote, pénétrer discrètement dans les bureaux de vote, sans être accompagnés de leur escorte habituelle de supporters et de partisans. Et, aussi, sans s’aventurer à faire des pronostics quant à l’issue du scrutin. Seule une femme-député a eu le courage et la décence de proclamer sa neutralité entre les candidats antagonistes et l’a prouvée, en déposant un bulletin blanc dans l’urne. Ceci n’a sans doute pas eu l’heur de plaire à ses collègues du bloc nordiste dont elle s’est démarquée; mais, au moins, elle aura préservé sa dignité. Cela dit, il ressort de ces élections partielles, que l’idée visant à transformer le Liban en circonscription unique, est prématurée. Il serait criminel d’y souscrire, surtout tant que la vie politico-parlementaire ne reposera pas sur des partis (non-confessionnels) dignes de ce nom. Si la circonscription à la dimension du mohafazat s’avère inadéquate, la logique doit favoriser le maintien de la petite circonscription, du moins dans l’étape actuelle, en attendant l’évolution des esprits de façon à libérer le corps électoral de toutes sortes des considérations d’ordre sectaire, communautaire et personnel. Une dernière remarque: la carte électorale a, de l’avis général, facilité le déroulement du scrutin; aussi, est-il recommandé de l’adopter, définitivement dans toute consultation populaire. |