Par MARY
YAZBECK AZOURY.
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LA RÉVOLTE DES CONSCIENCES
Une action provoque une réaction. Si en lieu et place de
la “révolte des affamés”, un groupe de citoyens nantis se
mobilisait pour manifester en faveur des réformes que réclame
justement les plus démunis, l’impact aurait été différent:
ce serait la “révolte des consciences”. Mais y a-t-il encore des
consciences au Liban? Il y en a, certes, et beaucoup de nantis font le
bien discrètement. Il existe des gens généreux, mais
c’est une infime minorité. Le reste s’apparente davantage aux requins
qu’à la race humaine. Que réclament les gens qui suivent
cheikh Sobhi Toufayli? Ils ne réclament pas la lune; ce qu’ils réclament
c’est ce que les pays civilisés, des pays que tout le monde connaît,
accordent à leurs citoyens. Les revendications?
- Fin du népotisme.
- Retour à l’impôt progressif sur le revenu.
- Baisse du tarif du courant électrique, un des plus chers au monde.
- Exonération des classes à revenu limité des taxes
municipales et sur les petites propriétés.
- Enseignement obligatoire et gratuit jusqu’à 15 ans.
- Hospitalisation gratuite.
- Relèvement du salaire minimum, etc...
Voilà les revendications jugées peu raisonnables par les
requins. Et pourtant, il y en a encore des revendications:
- Assurance-vieillesse.
- Transports publics.
- Vacances payées.
- Lutte contre le chômage.
- Emploi et stages pour les jeunes, etc...
Au lieu de tout cela que voyons-nous? La gabégie, le népotisme,
les scandales, les valses des milliards, les voyages aux frais de la princesse,
les invitations entre “gouvernants” avec étalage de montagnes de
nourriture, échange de cadeaux royaux, défilé de voitures
de luxe, multiplication des plaques spéciales bleues et autres,
encombrement des routes pour faciliter le passage des cortèges de
n’importe quel tartempion qui va inaugurer une boutique, un festival, un
n’importe quoi. Un m’enfichisme, un mépris du citoyen, une arrogance,
une impolitesse qui caractérisent la classe dirigeante, en général
(à de rares exceptions). Voilà le spectacle désolant
d’un pays à la dérive, qu’on a voulu gérer comme on
gère une entreprise. L’Exhortation apostolique? Aux calendes grecques.
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“GAY AND LESBIAN EUROPRIDE”???
L’homosexualité est, désormais, considérée
par la science comme étant provoquée par une absence ou une
présence de gènes qui dicte la conduite des pédés,
des lesbiennes et autres... L’homosexualité n’existe pas chez les
animaux, mais elle existe de plus en plus chez les “animaux dits raisonnables”
c’est-à-dire les hommes et les femmes. Si dans de nombreux cas,
l’homosexualité s’explique, médicalement, dans d’autres,
elle est le résultat d’une perversion, d’un milieu social ou d’une
mode qui s’imagine qu’être différents c’est mieux. Telle est,
sans doute, une des raisons pour lesquelles le festival des Gays et Lesbiennes
obtient chaque année de plus en plus de succès. Qu’est-ce
que cela prouve? Le déclin, la chute de la civilisation tout simplement.
Qu’il y ait eu des homosexuels depuis les temps antiques, personne ne le
conteste. Mais qu’on l’affiche, qu’on en tire fierté, c’est une
sorte de complexes à rebours. La pudeur est indispensable dans la
vie. Il y a de nombreux actes parfaitement sains, normaux et naturels que
l’on commet ou effectue en privé. A plus forte raison, quand il
s’agit d’actes contre nature. De là à se réjouir de
sa “particularité”, il y a un monde... Un monde en folie. Et c’est
ce que vient de prouver le festival annuel des “Gay and Lesbian Europride”
qui s’est tenu à Paris. Il est à espérer que les Libanais
ne pousseront pas leur amour de l’imitation jusqu’à singer ce festival
d’un goût plus que douteux!
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DIPLOMATIE ET COMPÉTENCE CROISÉE
Rien ne va plus entre la Fonction publique et le ministère
des Affaires étrangères. Encore un problème pour notre
diplomatie. Après la polémique entre le ministère
des A.E. et celui des Emigrés au sujet des nominations effectuées
par ce dernier, l’escalade entre la Fonction publique et les A.E. se poursuit.
Qu’en est-il au juste? La réalité est que les institutions
sont à revoir au Liban. Il faut que chaque ministre soit bien chez
lui et que l’on évite le problème des “compétences
croisées” quand il est possible de le faire. Pour choisir l’efficacité,
le Conseil des ministres doit éviter les recoupements, les ambiguïtés
entre les secteurs. Si certaines “associations” sont inévitables,
il faut éviter les “querelles de territoire”. Il est certain que
quelques ministères sont obligés de prendre des décisions
“conjointes” tels ceux de l’Environnement, de l’Industrie ou du Plan. Il
y a des cas où le ministère des Affaires étrangères
et celui de l’Economie doivent synchroniser leurs actions. Mais ce sont
des exceptions. Il est indispensable que les compétences croisées
soient supprimées. Exemple pour le ministère des Emigrés
et celui des Affaires étrangères. Quant au problème
avec la Fonction publique, il est indispensable que cette dernière
revoit ses programmes. On ne recrute pas des diplomates, comme des fonctionnaires
des Finances ou de l’Education nationale. Ce n’est pas la faute à
son directeur général, c’est la faute conjointe du Cabinet.
Nous reviendrons en détails sur ce sujet.