LE CHEF DE L’ÉTAT LUI A PROCLAMÉ SON APPUI
RENCONTRE DE SOLIDARITÉ AVEC ROGER NOHRA, JOURNALISTE
EMPRISONNÉ DANS LES GEÔLES ISRAÉLIENNES


KARAM: “LA MISSION DES MÉDIAS NATIONAUX EST DE DÉNONCER LES PRATIQUES DE L’OCCUPANT”
HARB: “NOUS INVITONS LES INSTITUTIONS INTERNATIONALES À INTERVENIR POUR LE LIBÉRER”


M. Melhem Karam (3ème à gauche) au cours de la rencontre de solidarité.


MM. Moussa, Harb et Pierre Hélou au premier rang des personnes présentes.


Aparté entre M. Sami el-Khatib, président d
e la commission parlementaire de la Défense
et M. Gabriel Murr, président de la station de télévision MTV.

Les chefs de l’Etat, de l’Assemblée nationale et du gouvernement se sont associés à la “rencontre de solidarité” organisée, au siège de l’Ordre des journalistes, à l’initiative de M. Melhem Karam, président de cette corporation, vice-président de l’Union des journalistes arabes, en signe de protestation contre l’emprisonnement de notre confrère Roger Nohra dans les geôles israéliennes. M. Karam était entouré de MM. Gabriel Murr, président du conseil d’administration de MTV; Abdel-Ghani Salam, propriétaire du “Liwa”, représentant M. Mohamed Baalbaki, président de l’Ordre de la Presse; Kamal Esber Ghorayeb, membre du conseil de l’Ordre et des membres du comité de suivi: Tanios Déaibess, Atef Samra, Haytham Zéaïter, Ghatas Yazbeck et Hussein Rahhal. MM. Ali Hassan el-Khalil, député et Nicolas Saba, administrateur de Beyrouth, ont représenté, respectivement, les chefs du Législatif et du gouvernement; on notait la présence de plusieurs membres de l’Assemblée: Sami el-Khatib, président de la commission parlementaire de la Défense; le Dr Michel Moussa, président de la commission parlementaire des droits de l’homme; Boutros Harb, Zaher el-Khatib, Moustapha Saad et Nazih Mansour. MM. Elie Ferzli, vice-président de la Chambre et Michel Murr, ministre de l’Intérieur, ont délégué à leur place MM. Abdallah Mouawad et le brigadier Rafic Haddad; M. Ayoub Hmayed, ministre des Affaires sociales, M. Hamid Majed Constantine et, M. Assaad Hardane, ministre du Travail, M. Jamal Fakhoury, chef du bureau politique du PSNS (ex-PPS). Il y avait là, aussi, MM. Pierre Hélou, président de la Ligue maronite; Habib Sadek, président du Mouvement démocratique populaire; le Dr Moustapha Matbouli, représentant Mme Bahia Hariri, député du Liban-Sud, ainsi que des représentants de MM. Kabalan Issa el-Khoury, Stéphane Douaïhy, députés, le Dr Sami Chartouni, président de la Fédération des Ordres des professions libérales et d’autres responsables de corporations professionnelles et syndicales. Les partis étaient également représentés.

MESSAGE D’APPUI DE HRAOUI
En ouvrant la rencontre, M. Karam a annoncé qu’il venait de recevoir un appel téléphonique du président Elias Hraoui, se disant solidaire de toutes les décisions que les personnes présentes allaient prendre “en signe d’appui à l’un de vos confrères dont la seule faute est d’avoir dit la vérité et défendu le droit”. “Chaque jour, nous apporte de nouvelles preuves de la détermination d’Israël à violer les droits de l’homme d’une manière flagrante, faisant fi de toutes les valeurs humaines et morales”. Il dénonce la façon dont un commando israélien de trente membres a investi le village de Kleya, le 3 juillet à trois heures du matin, pour emmener Roger Nohra, son frère aîné Mikhaël; son neveu Youssef et son cousin, Jean Assaad Nohra en tenue de nuit, après avoir terrorisé les membres de la famille. “Il les ont emprisonnés dans les geôles israéliennes en territoire occupé, parce que notre confrère Roger est le correspondant de la station de télévision MTV, du journal “Al-Liwa” et de la station radiophonique la “Voix du peuple”. A ce titre, il transmet les informations avec réalisme, citant les choses par leurs noms, dénonçant la violence et l’arbitraire. Ceci a gêné les Israéliens qui ont considéré l’attitude du journaliste comme traduisant sa prise de position en faveur de la Résistance contre l’agresseur. “Le sort de Roger Nohra est jusqu’ici inconnu: d’aucuns prétendent qu’il est incarcéré à Khiyam et, d’autres, qu’il a été interné dans une prison israélienne. Ce n’est pas la première fois qu’Israël exerce des pressions sur les médias libres qui s’adressent à l’opinion internationale pour la placer devant les vérités et l’inviter à prendre position en faveur du droit”.

MERCI À TOUS
Le président de l’Ordre des journalistes remercie les personnes présentes de leur soutien et de leur solidarité avec un confrère pâtissant des pratiques répréhensibles de l’occupant dans les villages frontaliers. “Tsahal est un conglomérat d’effectifs venus de toutes parts, unis par l’esprit de vengeance et la haine; poussés à intimider les populations civiles et à les humilier”. M. Karam a fait état de télégrammes adressés par MM. Ibrahim Nafeh et Salaheddine Hafez, respectivement président et secrétaire général de l’Union des journalistes arabes, proclamant la solidarité de cette corporation et se disant disposés à joindre leurs efforts aux Ordres de la Presse et des journalistes libanais, en vue d’obtenir la libération de Roger Nohra et de ses camarades. L’U.J.A. a appelé à une conférence urgente des journalistes internationaux, à l’effet de soulever cette affaire et de décider des mesures à prendre, aux fins d’obtenir la libération du journaliste et de ses compagnons de captivité. L’U.J.A. a effectué des contacts, à cette fin, avec la Fédération internationale des journalistes, l’Organisation internationale des journalistes et la Fédération des journalistes africains qui ont stigmatisé le comportement d’Israël dénué d’honneur et de morale. Le comité de suivi a recommandé que quatre avocats internationaux, (français et britanniques) soient chargés de rendre visite à Roger Nohra et à ses compagnons, le syndicat des journalistes français ayant, d’ores et déjà, fait part de sa disposition à s’acquitter de cette mission auprès des instances israéliennes qualifiées.

À KLEYA COMME AU GOLAN
M. Karam signale une pratique israélienne sur les hauteurs du Golan, pareille à celle de Kleya et d’ailleurs. Des commandos ont investi le village de Mejdel Chams occupé où ils ont arrêté Kassem Sabbagh qu’ils ont soumis à un long interrogatoire. De même, les soldats israéliens se sont introduits de force au village de Bassatine où se trouve un camp d’été réservé aux jeunes, à la recherche d’éléments n’ayant perpétré aucun fait passible de poursuites, hormis leur dénonciation de l’occupation du territoire syrien. Le comité de suivi préconise la création d’un bureau d’information ayant pour tâche d’assurer la plus large diffusion aux actes criminels d’Israël, en dépit du fait pour le président Hraoui d’avoir désespéré des Etats-Unis et des organisations internationales. “Nous voyons maintenant Netanyahu se rendre au Golan et faire fi des résolutions internationales, disant que les gens ne tarderont pas à les oublier quand ils verront les édifices s’élever à Abou-Ghoneim” (quartier de Jérusalem-est où l’Etat hébreu construit une nouvelle colonie de peuplement). “Cette mentalité, se demande M. Karam, est-elle digne du troisième millénaire? Cette logique est-elle acceptable? Est-il admissible qu’Israël compte sur le veto américain au Conseil de Sécurité et ne tienne pas compte de ses résolutions? Un Etat qui agit de la sorte, s’isole de la communauté internationale. Le Liban-Sud, la Békaa-ouest, le Golan syrien et la Palestine resteront autant d’Etats arabes indépendants, quoi qu’il arrive. Nul ne peut changer ces vérités et Israël n’est pas en mesure de supprimer la paix; il peut en retarder l’échéance aux dépens de la logique et du sang versé par les martyrs. “En définitive, la paix sera instaurée et ceci fait mal à l’Etat hébreu... Nous sommes réunis, conclut M. Karam, en vue de proclamer notre solidarité avec notre confrère et ses compagnons de captivité. Nous sommes capables de parvenir à notre but par notre solidarité et notre coopération.” Enfin, il exprime sa gratitude aux présidents de la République, de la Chambre et du Conseil pour leur soutien.

HARB: APPEL À L’OPINION MONDIALE
Prenant la parole à son tour, Me Boutros Harb, député de Batroun, dit: “Roger Nohra a été appréhendé parce qu’il accomplissait son devoir professionnel au Liban-Sud et rapportait la vérité. Il est naturel que nous proclamions notre solidarité avec ce journaliste et tous ceux qui sont détenus dans les geôles israéliennes. “A cette occasion, ajoute-t-il, nous nous adressons au gouvernement libanais, à travers l’Ordre des journalistes, pour lui demander instamment de traiter cette affaire à l’échelle mondiale. Et ce, en montrant à la communauté internationale comment Israël se comporte dans les territoires occupés. Nous demandons, aussi, aux organisations s’occupant des droits de l’homme, d’exercer des pressions sur l’Etat hébreu pour libérer Roger Nohra.” M. Mohamed Safa, secrétaire du comité de suivi, a demandé à l’Etat libanais d’intervenir auprès du Conseil de Sécurité, par l’intermédiaire de notre délégation permanente aux Nations Unies à New York, en vue d’une action efficace, destinée à obtenir l’élargissement de Roger Nohra et de tous les Libanais détenus dans les prisons israéliennes. La famille Nohra devait remercier M. Melhem Karam de son action, de son soutien et de l’action qu’il entreprend en faveur de son fils.


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