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POURQUOI L’ONU NE ROUVRIRAIT-ELLE PAS LA VOIE DE PASSAGE DE KFARFALOUS?

Les Casques Bleus n’ont pu appliquer la résolution 425, ni pacifier le Sud. Ne pourraient-ils pas, si l’ONU élargissait leur mission et les équipait d’armes dissuasives, rouvrir la voie de passage de Kfarfalous, après son déminage par l’Armée libanaise? Puisse le secrétaire général des Nations Unies, qui a recommandé de proroger le mandat de la FINUL, envisager une telle possibilité; il y va de la crédibilité de l’organisation internationale et de son prestige.

Où en est “l’affaire de Kfarfa-lous?”. Le chef de l’Etat a laissé entendre que cette voie de passage reliant Jezzine à Saïda serait rouverte, incessamment, sans fixer de date. D’aucuns ont insinué que ce pourrait être le 1er août, à l’occasion de la fête de l’Armée, dont les effectifs ont procédé au déminage du secteur et l’ont remis en état de desservir la région, en dépit du pilonnage de l’endroit par l’artillerrie de “Tsahal” et de l’ALS. Ainsi, près d’un mois après la décision prise par le Conseil des ministres de rouvrir cette voie - qui écourte de plus de deux heures le déplacement entre Jezzine et la capitale sudiste - rien à l’horizon ne laisse prévoir une éclaircie dans un proche avenir. Nous voudrions tant être dé-mentis par la suite des événements et voir le trafic reprendre dans cette zone réduite à l’immobilisme depuis près de douze ans! Malheureusement, toutes les déclarations des officiels et des hommes politiques ne rassurent pas la population, surtout les jeunes qui prennent le chemin de l’ex-patriation, la tristesse dans l’âme, après avoir désespéré de leur patrie et de ses gouvernants. Car tout semble viser à pro-voquer l’exode des habitants de ce caza qui était particulièrement actif avant les douloureux événements; dont les célèbres cataractes et l’artisanat, spécialement la coutel-lerie, attiraient des milliers d’esti-vants et de touristes. Aujourd’hui, la région se vide chaque jour davantage: son commerce, son industrie et jusqu’à ses institutions religieuses, ses établissements scolaires périclitent et ferment leurs portes, parce que la vie y est devenue impossible. Cette localité parmi les plus hospitalières, n’avait-elle pas été proposée, à un certain moment, pour servir de refuge aux exilés politiques tant arabes qu’oc-cidentaux? A présent, ses propres fils cherchent refuge sous des cieux plus cléments. Nous comprenons la Ligue de la famille Aoun - qui représente la majorité numérique dans la région - quand son président, notre confrère Elias Aoun, invite l’Etat à faire appel aux Nations Unies, pour presser l’organisation interna-tionale, de rouvrir toutes les voies de passage menant à Jezzine et, partant, rétablir les liens entre cette localité et toutes les régions du pays, à commencer par le Sud. La Ligue mentionnée, tout en insistant sur l’application de la résolution 425 du Conseil de sécurité, votée il y a plus de quinze ans et exigeant le retrait d’Israël de la zone de sécurité, réclame l’élar-gissement de la mission impartie à la FINUL jusqu’à englober Jezzine. Et ce, à l’occasion du rapport pré-senté par M. Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU, recommandant la prorogation pour un nouveau semestre du mandat des Casques Bleus. De cette manière, la région retrouvera la sécurité et, sa popu-lation, la joie de vivre. Elle ne sera plus à la merci de notre voisin du Sud qui la tient en otage depuis tant d’années! Est-ce trop demander à l’ONU et ce rêve, qui obsède les Libanais, a-t-il quelque chance de se réali-ser? Tel est notre souhait le plus cher.


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