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LES ISRAÉLIENS ET LA TERREUR... D’UNE GUERRE IMMINENTEVers où Benjamin Netanyahu mène-t-il la paix mondiale? Au cours de la première année de pouvoir, il n’a engagé aucune négociation en faveur de la paix. Au contraire, il a suivi une politique étudiée, consistant à s’en prendre au président Arafat, “parce qu’il n’a pas combattu les terroristes”, alors, que d’un autre côté, les piliers de la colonisation gagnent en hauteur. Il s’agit d’une politique visant à enlever aux Palestiniens tout espoir de jouir de la paix promise. Durant cette longue année, la situation dans les territoires occupés devient de plus en plus grave et dangereuse. La capacité de Yasser Arafat de prendre position avec force pour neutraliser le terrorisme et les attentats-suicides, repose sur le bon déroulement du processus de paix, de la souveraineté et du régime d’autonomie ayant découlé des accords d’Oslo, lesquels devaient se perpétuer et évoluer. Mais si la paix est boîteuse et bloquée, l’autorité de Arafat se rétrécit, devient limitée et quasi-effacée. D’autant que bien des Palestiniens commencent à sentir que cette sorte d’autonomie, ne diffère pas beaucoup de leur maintien sous l’autorité israélienne. Pour être plus précis, nous dirons que personne - il s’agit de l’Amérique - n’exerce aucune autorité ni pression sur le gouvernement israélien, lequel ne se rétracte pas, mais voit autour de lui des gens à claque et des partisans camouflant toutes ses erreurs, pour les présenter aux gens comme étant des choses utiles, tout en prenant sa défense dans les instances internationales. Ceci a propagé dans les milieux palestiniens, un sentiment de frustration et d’abandon, aucune parmi les forces agissantes et colosses dans le monde, ne prenant le parti du peuple palestinien et de la cause centrale arabe. Il est établi que les deux dernières explosions, ne règlent aucun problème en Palestine ou entre les Palestiniens et les Israéliens. Et même des organisations palestiniennes opposantes exploitent ce qui s’est passé, aux fins d’affaiblir l’autorité de Yasser Arafat, Netanyahu faisant montre de plus d’arrogance à son égard, au point de refuser de répondre à une communication de sa part à la faveur de laquelle il se proposait de réprouver le double attentat de Jérusalem ouest. Puis, ce qu’on appelle terrorisme n’influe en rien sur ce qui s’est produit, preuve en est qu’aucun acte de violence, ni aucune explosion n’ont eu lieu au cours des derniers mois. En dépit de cela, aucun dialogue ne s’est engagé autour de la paix. Le problème avec Netanyahu réside en ce qu’il change chaque jour sa logique, ses interprétations et ses déduc-tions, l’objectif en contre-partie restant le même sans jamais changer. Depuis quelques jours et au cours d’une réunion à la Knesset, des ministres ont prétendu, une fois de plus, “avoir aujourd’hui la preuve flagrante que la paix ne peut s’instaurer qu’à l’ombre de la sécurité. Cela signifie que notre politique est exacte et que nous devons la poursuivre”. De là, ils ont déclenché une campagne contre les députés de la gauche israélienne, surtout ceux du “Hadach”, les accusant de semer la terreur quand ils mettent en garde contre les périls menaçant la situation, tout en soutenant que cette politique est sage. Maintenant et après la double explosion, Netanyahu n’a pas eu le courage de reconnaître, face à l’opinion publique et aux députés, qu’il s’est trompé et persiste à faire assumer à Arafat la responsabilité de l’insécurité. Netanyahu vise ainsi à empêcher toute négociation et la normalisation des relations avec les Palestiniens. Il veut imposer chaque jour un fait accompli par rapport aux colonies. Il parie sur une politique extrêmement dangereuse, surtout à l’égard des Palestiniens et des Syriens. La semaine dernière, la droite israélienne a présenté un projet de loi autour de la persistance à construire des colonies sur les hauteurs du Golan; il s’agit d’une politique provocatrice claire et stable. L’unique moyen de combattre ce climat de violence exposant aux dangers les Israéliens autant que les Palestiniens, consiste à coopérer dans l’édification de la paix et à lutter contre ceux qui s’opposent à cette paix; il n’y a pas une seconde solution. Quant à Netanyahu, il croit que sa politique va dans la bonne voie et est la seule valable. Aussi, n’est-il pas disposé à la changer. De même, il n’est disposé à entendre aucune voix proposant un élément rationnel. Il est entouré d’extrémistes dont ne peut émaner aucun signe en faveur du bien. Pour plus de précision, je dirai que les Israéliens vivent dans un état de terreur et redoutent une guerre imminente. Quelle est donc l’échappatoire? L’année dernière, le jour où a éclaté l’affaire du tunnel sous les mosquées, des manifestants palestiniens ont été tués et Netanyahu a fait encercler le secteur par les blindés, cette mesure ayant été étendue à des villes dans la zone d’autonomie en Cisjordanie. Aujourd’hui, il existe un risque que Netanyahu ait recours au même procédé pour trancher cette situation tendue. Pour cela, il utilise, de plus en plus, la force militaire, en la faisant prévaloir sur la raison; comme il remplace la coopération et le dialogue par l’arbitraire et l’esprit de domination, ce qui engendre des dangers sans limites. Quoi que pense Netanyahu et bien qu’il imagine pouvoir imposer l’arbitraire, l’injustice et la violence en tant que chemin vers la paix, le Premier ministre israélien commet une erreur contre sa personne, ainsi qu’à l’égard de la raison, du réalisme et de la conscience universelle. Car il n’y a de solution que par une paix juste. Cette effusion de sang assure qu’un dialogue sérieux et pratique menant à la paix, est l’unique voie de la solution, la paix devant être édifiée sur la présence des deux Etats et des deux peuples et sur une solution juste pour le statut de Jérusalem, ce à quoi doit souscrire Netanyahu. Toutes les opinions mondiales agissantes, considèrent qu’Israël a violé les accords d’Oslo, Netanyahu ayant refusé de les appliquer. Le jour où une mission de parlementaires dirigée par Francis Warth s’est rendue en Palestine et en Israël en 1996, Yasser Arafat lui a soumis un accord comportant vingt-quatre clauses, celles-ci ayant été adoptées à Oslo, mais Netanyahu a refusé de les exécuter. Selon la première de ces clauses, Israël doit mettre fin au gouvernement militaire dans les territoires occupés après la création de l’entité palestinienne. Netanyahu a refusé de reconnaître la souveraineté sur la terre en Cisjordanie et à Gaza. Quant aux accords concernant la sécurité, Netanyahu a refusé d’évacuer ses forces de la seconde zone qui doit être placée sous une autorité mixte palestino-israélienne, les Palestiniens devant y prendre en main la responsabilité de la sécurité. En ce qui concerne les questions légales et juridiques, Netanyahu a opposé le même refus aux Palestiniens. Les législations autour de l’autorité palestinienne doivent englober toute la Cisjordanie et la bande de Gaza, à l’exception des sujets à débattre durant les négociations sur la situation prévalant en Cisjordanie et à Gaza, y compris Jérusalem. Les négociations étaient supposées commencer entre les deux parties autour de la situation définitive des territoires occupés, le 4 mai 1996 au plus tard, ce qui ne s’est pas produit. La discussion devait porter sur les réfugiés palestiniens, la colonisation, le statut de Jérusalem, les frontières et la sécurité. L’accord stipule qu’aucune des parties ne peut prendre une mesure susceptible de modifier la situation en Cisjordanie et à Gaza, toutes les tentatives de colonisation devant s’arrêter en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem est. Tout cela n’a pas été appliqué jusquà ce jour. Netanyahu a décidé de poursuivre la colonisation et donné aux immigrants juifs le droit de construire de nouvelles colonies de peuplement dans le secteur arabe de la Ville sainte. De même, des points concernent la liberté de déplacement des personnes et des marchandises à l’intérieur des territoires occupés et entre ces derniers et la Jordanie, ce qui n’a pas été appliqué par Israël; ainsi que le prolongement de la route vers la mer à Gaza. Il existe, aussi, un point important non appliqué jusqu’ici, c’est la libération de tous les prisonniers. Des milliers de Palestiniens et autres détenus sont soumis par Israël aux pires tortures condamnées par toutes les organisations humanitaires internationales, surtout les organisations israéliennes pour la défense des droits de l’homme. Netanyahu est allé plus loin: il a proposé de reconsidérer les accords d’Oslo de leur base, comme si rien ne s’était passé. Depuis son arrivée au pouvoir en 1996, il s’est employé à torpiller tous les accords et le processus de paix dans son ensemble. Il s’y était engagé dans sa campagne électorale, incitant à la poursuite de la colonisation, de la construction de nouvelles colonies, s’opposant d’une manière franche à la création d’un Etat palestinien (sauf, pour être équitable, un retrait relatif et partiel de la ville de Hébron). Il a, également, opposé une fin de non-recevoir aux appels de Kofi Anan qui l’a engagé à reprendre les négociations et à remettre le processus de paix sur les rails; de même qu’à ceux de l’Union européenne à partir de Bruxelles et du chef du Foreign Office, Rubin Cook, lequel a estimé que ce qui se produit et ce qu’occasionne Netanyahu est effroyable et exige le retour au dialogue. D’autant que le Premier ministre israélien fait la sourde oreille aux appels de Bonn et du Vatican selon lesquels la violence engendre la violence, la paix ne pouvant être édifiée que par un dialogue persévérant et opiniâtre, partant du respect des engagements consignés par les accords. Netanyahu n’a pas tenu cas de l’appel du président italien, Luigi Calfaro qui a dit que “la paix est une ambition profonde de peuples et d’hommes de bonne intention partout dans le monde”. Cependant, le président Calfaro a oublié d’exclure Benjamin Netanyahu de la liste des hommes de bonne volonté et d’intentions saines, mus par une profonde nostalgie envers une paix juste. |
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