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En vertu d’une décision du Conseil des ministres, l’armée
a renforcé son dispositif à Baalbeck-Hermel, suite à
l’appel à la “désobéissance civile” lancé par
cheikh Sobhi Toufayli, initiateur de la “révolte des affamés”.
Cet appel s’est traduit jusqu’ici par le refus des citoyens de la région
d’acquitter les taxes et impôts, par la construction de maisons sans
permis de construire et le non-acquittement des factures de l’eau, de l’électricité
et du téléphone; étant donné que les services
publics sont mal assurés aux habitants du caza. Il y a lieu de signaler
que cheikh Toufayli qui n’a pas baissé le ton, ni renoncé
aux menaces - bien qu’ayant reporté son mouvement jusqu’au 13 septembre
“à la demande pressante des ulémas et des amis”- n’a pas
encore appliqué la décision gouvernementale sommant les stations
radiophoniques de cesser d’émettre, si elles ne disposent pas d’un
permis en bonne et due forme. En effet, la “Voix de la Résistance”
se fait toujours entendre. Il faudra attendre l’action que les autorités
judiciaires décideraient d’entreprendre contre “tous ceux qui transgressent
les lois et règlements en vigueur” et les mandats d’arrêt
ou d’amener qu’elles émettraient, éventuellement, “contre
quiconque appelle à la désobéissance civile” pour
juger du sérieux du plan élaboré sur proposition du
ministre de l’Intérieur, aux fins “de rétablir le prestige
de l’Autorité”. On sait que les contrevenants à la loi sur
les constructions ont un mois pour régulariser leur situation, s’ils
ont entrepris de bâtir quelque édifice sans avoir obtenu,
au préalable, un permis de construire. Faute de quoi, toute construction
illégale sera détruite. Irait-on jusque-là? Les prochains
jours apporteront une réponse à cette question. Le déploiement
de la troupe s’est opéré mardi matin à partir de 6h30.
Les effectifs mobilisés dans cette opération sont formés
d’un millier de soldats de la police militaire et de la troisième
brigade d’intervention. Ils sont encadrés par une trentaine d’offi-ciers
et disposent d’une quarantaine de blindés. Quelque 650 éléments
des FSI sont disposés à intervenir, ponctuellement, sur ordre
du commandement de l’armée, qui a évité d’imprimer
à l’opération un aspect provocateur. D’autant que cheikh
Toufayli a appelé ses partisans à accueillir les militaires
et “à leur ouvrir leurs domiciles, car ils sont nos fils et nos
enfants”.