Evénements de la semaine

AUTOUR DE LA VISITE D’UNE DÉLÉGATION BRITANNIQUE

La venue au Liban d’une délégation de l’Organisation britannique du prince Charles, à l’invitation du chef du gouvernement, sans qu’aucun organisme officiel fut avisé de cette visite, suscite des critiques, dont les plus virulentes sont celles de l’Ordre des ingénieurs. D’autant que nos hôtes anglais ont pour mission, dit-on, “d’examiner la possibilité de rattacher les faubourgs périphériques de Beyrouth au plan du centre-ville.” Notre photo: la délégation britannique déambulant dans le rues de Saïda.

Le fait pour le Premier ministre d’avoir invité une délégation de la «Prince of Wales urban design task force» à Beyrouth, à l’effet d’exa-miner «la possibilité d’intégration des quartiers périphériques de la capitale au projet du centre-ville», n’a pas manqué de susciter de vives réactions, dont celle de l’Ordre des ingénieurs. 
«Solidere ignore l’Etat et ses institutions», lit-on dans un communiqué diffusé par l’Ordre dont M. Assem Salam assume la présidence. Il y fait état d’une circulaire de «Solidere» annonçant la présence au Liban, à l’invitation du président du Conseil, de la délégation britannique, «aux fins de procéder à une étude de terrain des zones entourant le centre-ville: Gemmayzé, Achrafieh, Bachoura, Aïn Mraissé et  Zokak el-Blatt, dans le but de les intégrer, harmonieusement, dans l’ensemble du plan urbain». 
M. Salam juge «inadmissible» que ni la direction de l’urbanisme, ni le ministère de la Culture, ni le CDR n’aient été mis au courant de l’invitation adressée à l’«Organi-sation Prince Charles» et qu’au-cune administration publique ne chapeaute cette initiative. 
Le même communiqué indique que «l’éventuelle intégration de l’espace reconstruit par «Solidere» avec les quartiers périphériques de la capitale soulève des problèmes d’ordre socio-économique, légal et urbanistique, dépassant les faibles compétences et capacités techni-ques de l’équipe choisie». 
Le président de l’Ordre des ingénieurs ajoute que «cette déci-sion consacre une méthode d’ac-tion visant à marginaliser les or-ganes de contrôle et de supervision de l’Etat». 
«Il s’agit, conclut-il, d’une nou-velle illustration des décisions officielles improvisées, dont les résultats s’avèrent imparfaits et inadéquats». 
Un ex-président de l’Ordre, en l’occurrence M. Henri Eddé, an-cien ministre, se fait l’écho de rumeurs prêtant au gouvernement l’intention «de soumettre à la Chambre des députés un projet de loi habilitant les étrangers à acquérir des biens-fonds au Liban sans limitation de superficie». 
M. Eddé dénonce, à ce propos, le fait pour «Solidere» d’avoir lancé, sur le marché international, des «certificats de dépôt» pour une partie de ses actions, ouvrant ainsi la voie à la spéculation foncière de la part des étrangers»... 
«Pourtant, rappelle-t-il, la loi 117 en vertu de laquelle la société a été constituée exclut, formelle-ment, toute participation étrangère non arabe à son capital...» 
Tous ces faits fournis par deux libanais compétents en la matière, dont nul ne doute de la compé-tence, de l’objectivité et du désintéressement, ne manquent pas d’intriguer et, aussi, d’exacerber les ayants-droit du centre-ville, dont les biens-fonds ont été troqués contre des paquets d’actions dont le prix est de loin inférieur à la valeur réelle de leurs biens... 


Home
Home