EN ANNONÇANT LA LIBÉRATION DE ROGER NOHRA

MELHEM KARAM: “L’INJUSTICE ET L’ARBITRAIRE NE PEUVENT DURER”



M. Melhem Karam et le comité de suivi
au cours de la conférence de presse.


Roger Nohra, son épouse et leur fille, à l’occasion
de la procession des Rameaux, à Kleyha.


L’action intensive menée par M. Melhem Karam, président de l’Ordre des journalistes, à la tête du comité de suivi en vue d’obtenir la libération de notre confrère, Roger Nohra et trois de ses proches - enlevés depuis trois semaines de leur maison de Kleyha par les Israéliens - a donné ses fruits. En effet, Nohra a été remis en liberté, alors que ses frères et son cousin n’ont été élargis que plusieurs jours plus tard. M. Karam a tenu, lundi matin, une conférence de presse au siège de l’Ordre, pour annoncer la bonne nouvelle, en présence de MM. Kamal Ghorayeb, représentant l’Ordre de la Presse; et des membres du comité: MM. Gabriel Murr (MTV), Atef Samra (“Al-Liwa”), Tanios Déaibess (Saout Ach-Chaab), Hussein Rahhal (Télévision “Al-Manar”), Ghayass Yazbeck et Haytham Zéaiter. M. Karam a reçu une communication téléphonique de Roger Nohra, de son domicile de Kleyha, village situé dans le “cordon frontalier” occupé par Israël. Notre confrère s’excusait de ne pouvoir rejoindre le siège de l’Ordre des journalistes et exprimait sa profonde gratitude pour les efforts déployés par M. Karam et le comité de suivi en vue de sa libération. Cette action et ces efforts, rappelons-le, ne se sont pas limités au Liban; le président de l’Ordre des journalistes les a étendus à d’autres pays en Europe et ailleurs, notamment en France et en Grande-Bretagne. Il y a rencontré les responsables d’Amnesty International et les milieux médiatiques, lesquels ont promis d’entreprendre les démarches nécessaires auprès de qui de droit, à l’effet d’obtenir la mise en liberté de Nohra et de ses compagnons de captivité.

NOHRA REMERCIE SES CONFRÈRES
M. Nohra a demandé à M. Karam de transmettre ses remerciements à tous les moyens de l’information écrite et audiovisuelle qui ont pris et fait pour sa cause. “Votre cause, lui a dit M. Karam, n’était pas celle de Roger Nohra, mais l’épreuve d’un confrère privé de sa liberté et poursuivi par les autorités de l’occupation, pour avoir tenu à exercer sa profession en toute conscience et objectivité.” Et d’ajouter: “Nous ne considérons que la mission du comité de suivi s’est terminée par la libération de Roger Nohra et de ses proches. Nous poursuivrons notre action auprès des instances internationales, afin de libérer tous les journalistes et les personnes détenus dans les geôles israéliennes où ils sont soumis à la torture, à l’humiliation et à l’arbitraire. “Nous savons que des causes indépendantes de ta volonté, t’ont empêché de nous rejoindre, pour partager la joie de la libération. Nous apprécions la situation dans laquelle tu vis et sommes avec toi, avec tes frères et tes parents. Les confrères attendent de te rencontrer et d’entendre ta voix. Nous voulons que ton moral reste bon et je te dis, au nom de mes frères et en mon nom que l’injustice ne peut durer, ni l’arbitraire et souhaitons te voir bientôt parmi nous.”

NOTRE COMBAT SE POURSUIT
Ensuite, M. Karam a fait une longue déclaration dans laquelle il s’est promis “de mener la lutte en faveur de toute cause juste. Aucun droit ne peut mourir, si on continue à le revendiquer. Seul perd la cause quiconque a le souffle court.” Il précise que la libération de notre confrère a été accélérée grâce à l’action et aux démarches entreprises par le comité de suivi qui a œuvré avec opiniâtreté à l’effet d’éclairer l’opinion publique quant à l’injustice et à l’arbitraire dont pâtissaient Roger Nohra et ses camarades. M. Karam remercie les chefs de l’Etat, du Législatif et du gouvernement; les ministres, les députés, les syndicalistes, Amnesty International, la Croix-Rouge, la Fédération internationale des journalistes, l’Union des journalistes arabes, l’Organisation internationale des journalistes, les syndicats de la Presse de France et de Grande-Bretagne, tous les syndicats “et ceux qui se sont joints à nous pour dénoncer l’incarcération de Nohra.” Il poursuit: “Notre confrère a été remis en liberté, mais ses compagnons de captivité sont encore emprisonnés” (Ils devaient être relâchés moins de 48 heures plus tard). Quoi qu’il en soit, notre combat n’a pas pris fin et nous le poursuivrons jusqu’à faire recouvrer leur liberté à tous les journalistes détenus dans les geôles israéliennes. “Ceux-ci sont appréhendés sous le fallacieux prétexte qu’ils sont des agents à la solde de l’Armée libanaise à qui ils fourniraient des renseignements. Ceci est totalement faux, car l’interrogatoire auquel Nohra a été soumis, a porté exclusivement sur ses activités professionnelles, en sa qualité de correspondant de MTV, du “Liwa” et de la “Voix du peuple”. “Roger Nohra n’a pas faibli et se dit déterminé à s’acquitter de sa mission qui est un devoir sacré et nul ne peut l’empêcher de l’accomplir.”

LA COMMISSION DES LIBERTÉS DE L’U.J.A. SE RÉUNIRA FIN AOÛT À BEYROUTH
Mardi matin, M. Karam devait annoncer la libération de Youssef Nohra, frère de Roger et de leur cousin Jean. Ceux-ci avaient été détenus pendant cinq semaines à la prison de Khiyal où Mikhaël Nohra était toujours incarcéré. Les autorités israéliennes avaient empêché le comité canadien d’amnistie de pénétrer dans la zone occupée du Sud et, surtout, d’accéder à la prison de Khiyam, pour s’assurer des conditions de détention des personnes qui s’y trouvent. “Ce comportement s’inscrit sous le titre des agissements israéliens répressifs et de leur manière préjudiciable de traiter avec les libertés, l’opinion publique et même avec les organismes internationaux”, a déclaré le président de l’Ordre des journalistes. “Nous sommes déterminés, a-t-il assuré, de poursuivre notre action visant à libérer les détenus et d’améliorer leurs conditions de vie, jusqu’à ce qu’ils recouvrent leur liberté”. M. Karam précise que tous ceux qui ont été libérés, dernièrement, des prisons israéliennes, se trouvent dans des conditions physiques déplorables: ils souffrent de maladies et d’un malaise physique, résultant des mauvais traitements auxquels ils ont été soumis, comme de la torture et de la mauvaise alimentation. Il a fait état, enfin, des félicitations (à la suite de la libération de Roger Nohra) qui lui sont parvenues des institutions ayant proclamé leur détermination à soutenir le comité de suivi, en vue d’assurer un climat de liberté au verbe. M. Karam a annoncé, d’autre part, la convocation de la commission des libertés relevant de l’Union des journalistes arabes pour le 30 août. Celle-ci se réunira au Liban sous la devise: “Sauvegarde de la liberté d’expression et libération de tous les détenus des prisons israéliennes”. M. Karam a dit encore que cette action se perpétuera jusqu’à amener tous les organismes locaux, régionaux et internationaux à s’y rallier. Il a terminé en saluant “les héroïques représentants des médias sudistes qui s’acquittent d’une mission précieuse qui consiste à dénoncer les exactions et abus qu’Israël exerce contre la liberté, contre l’homme et sa dignité”.


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