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CHANGEMENT DE TON DES USA ENVERS LE LIBAN ET LE P.O.
 
 
Ces derniers temps, Washington a changé de ton envers le Liban et la crise proche-orientale. Ainsi, la capitale fédérale a levé l’interdit frappant les ressortissants américains désireux de venir chez nous, mais attend la ratification, par le Liban, de la convention sur la lutte contre le terrorisme, pour concrétiser sa décision... Entre-temps, il faudra attendre la tournée du chef du département d’Etat au P.O. prévue, en principe pour la mi-septembre. Mais M. Richard Jones, ambassadeur US (notre photo) assure n’avoir reçu aucune indication à ce sujet... 

Le chef du département d’Etat US viendra-t-il au Proche-Orient et à quelle date? Mme Madeleine Albright devait entreprendre son premier périple, fin août, mais l’a reporté de quelques semaines, suite à la dégradation de la situation sur le terrain, en attendant de voir comment celle-ci évoluera. Puis, le rapport présenté par M. Dennis Ross, au terme de ses récents pourparlers à Gaza, Tel-Aviv et Jérusalem, n’a pas été encourageant. C’est normal, puisque le coordonnateur US est rentré à Washington les mains vides; il n’a pas réussi à déblayer la voie de la paix des obstacles qui en entravent le processus depuis quelques mois. Quoi qu’il en soit, le chef de la diplomatie américaine est persuadée - ce qui est une lapalissade - “qu’on ne peut réaliser des progrès que dans un climat paisible”. Elle l’a dit lundi, en laissant entendre qu’elle pourrait venir au P.O. dans la seconde quinzaine de septembre. “Non seulement pour tenter de relancer les négociations palestino-israéliennes, mais pour favoriser la reprise des négociations de paix sur les volets libano-syro-israélien”, selon M. Richard Jones, ambassadeur des Etats-Unis à Beyrouth. Dans le même temps, on apprenait que le secrétaire d’Etat US avait adressé au président Hraoui, un message dans lequel elle s’engage à “réactiver ces négociations”, le plus rapidement possible, mais sans fixer de délai, encore moins de date. Cela dit, revenons à la déclaration de Mme Albright, dans laquelle elle soutient “qu’on ne peut réaliser des progrès dans ce domaine que dans un climat paisible”. Fort bien, mais qui est habilité à assurer un tel climat, surtout si Washington renonce à son rôle de “parrain et de médiateur impartial et honnête”, en s’abstenant d’exercer des pressions sur l’Etat hébreu, afin de l’amener à assouplir sa position et, surtout, à ne plus poser des conditions rédhibitoires? Si Mme Albright doit attendre jusqu’à ce que le climat régional soit rasséréné, elle arrivera trop tard au P.O., sans doute au moment où il lui sera difficile, voire impossible, de sauver la paix actuellement en mauvaise posture, par la faute de Netanyahu, de ses provocations, de ses défis et de ses rêves fous. En effet, le Premier ministre israélien - qui se trouvait ces derniers jours au Japon, après une escale à Pékin - met en avant, chaque fois, une nouvelle “trouvaille” pour cham-barder les efforts des médiateurs. La toute dernière consiste à construire un barrage sur le Yarmouk, en territoire syrien (qu’Israël est censé évacuer tôt ou tard) et non en une zone séparant Israël du royaume hachémite. Dans le même temps, les Israéliens en dépit de leur condam-nation dimanche par le groupe de surveillance de la trêve, ont largué leurs bombes lundi matin sur Nabatieh et Naameh, localité proche de la capitale, sous prétexte que celle-ci abrite des éléments du FPLP. Revenons, enfin, sur le message envoyé par le ministre américain des A.E. au chef de l’Etat, dans lequel elle le félicite pour ses efforts dans les domaines de la sécurité et de la reconstruction. “L’état de la sécurité s’est amé-lioré à tel point, dit Mme Albright, que j’ai décidé de lever, le 31 juillet, l’interdit frappant les ressortissants américains”. Cependant, elle dit attendre la ratification par le Liban des con-ventions sur la lutte contre le terro-risme et l’enlèvement des otages... Probablement, pour appliquer la levée de l’interdit, normaliser les relations libano-américaines et permettre à la MEA de desservir de nouveau la ligne Beyrouth-New York.


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