Evénements de la semaine
 
LE GROUPE DE SURVEILLANCE DE LA TRÊVE OU LA LOGIQUE DU COMPROMIS   
 
Le groupe de surveillance de la trêve au Liban-Sud se démène sans parvenir à empêcher l’escalade sur le terrain. Après la diffusion de son communiqué condamnant ou blâmant tant Israël que le Liban ( et le “Hezbollah”), les Israéliens ont repris leur pilonnage de plusieurs zones sudistes. Ce qui n’a pas empêché un sénateur US de se rendre au chevet des civils blessés par les raids israéliens et soignés dans les hôpitaux de Saida. 
 

Au terme d’une réunion-marathon (de quatre jours), le groupe de surveillance de la trêve siégeant au Q.G. de la FINUL à Nakoura (Liban-Sud), a renvoyé dos à dos le Liban et Israël, en diffusant un communiqué particulièrement sévère: ce dernier a condamné l’Etat hébreu pour le massacre de Saïda (6 tués et une cinquante de blessés) et, Beyrouth, pour les tirs de roquettes contre la Galilée. Tel-Aviv avait refusé d’endosser la responsabilité de la tuerie de la capitale sudiste, la faisant assumer à l’Armée du Liban-Sud. On sait, pourtant, que cette dernière n’entre-prend aucune opération sans recevoir, au préalable, le feu vert de “Tsahal”. En exigeant d’Israël “de mieux contrôler ceux qui collaborent avec lui, pour les empêcher de déclencher des attaques meurtrières”, le groupe de surveillance invitait l’Etat libanais - et le peut-il, du moment qu’il a légalisé les opérations de la Résistance? - à empêcher le “Hezbollah”, qu’il n’a pas cité nommément, de pilonner les kib-boutzim au moyen des “Katiou-chas”... D’autre part, le groupe de surveil-lance considère ces attaques comme “autant de violations à l’arran-gement d’avril”, ce que réfutent les parties tant libanaise qu’israélienne, lesquelles se considèrent toujours liées par les “accords d’avril 96”. L’organisme multinational, for-mé de représentants libanais, sy-riens, français, américains et israéliens, a également, dénoncé les attentats à l’explosif perpétrés dans les zones méridionales contrôlées par les Israéliens, qui font des victimes parmi les populations civiles au Liban-Sud et dans les régions voisines, Jezzine notam-ment. Fait à signaler: il n’a pas été possible d’identifier les auteurs de ces attentats, Israël et le “Hezbollah” se rejetant la responsabilité de ces actes d’autant plus déplorables, qu’ils coûtent la vie à des personnes innocentes, totalement étrangères au conflit opposant les forces anta-gonistes. Les raids israéliens, les duels d’artillerie et la destruction d’un pylône de haute tension desservant la centrale électrique de Jieh ont été, également, condamnés par le groupe de surveillance... Mais son communiqué n’a pas empêché la poursuite de la violence au moment où ce dernier poursuivait ses délibérations et le lendemain du jour où il l’a diffusé, mettant en garde les différentes parties contre la violation des accords. En fait, on assiste au Liban-Sud à une “guerre d’usure” qui ne semble pas devoir provoquer une confla-gration généralisée dans le secteur. Surtout, suite aux assurances données par le sénateur américain, Robert Kerrey, au cours d’une tournée que celui-ci a effectuée samedi dernier à Saïda où il s’est porté au chevet des blessés admis dans les hôpitaux de la ville. Le congressman était accompagné de M. Richard Jones, ambassadeur des Etats-Unis. (Fait à signaler: c’était la première visite de responsables américains dans la capitale sudiste depuis 1975). M. Kerrey a déclaré, à cette occasion que “le Liban avait la possibilité d’assurer les conditions requises, en vue de l’application de la résolution 425”. Cette dernière exige le retrait inconditionnel des forces israélien-nes du Sud et de la Békaa Ouest. De nouveau dimanche, le chef de l’Etat, en ouvrant le festival des émigrés à Aley, a réaffirmé la disposition de l’Armée libanaise à se déployer dans les zones que “Tsahal” évacuerait jusqu’aux frontières du Liban internationalement reconnues... Il importe, à présent, que M Kerrey et ses collègues du Congrès, œuvrent à l’effet de contraindre Israël à se retirer des portions du territoire libanais que ses troupes occupent, illégalement, depuis 1967... S’exécuteront-ils? 


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