VERS UN NOUVEAU CAMP DAVID? L’HYPOTHÉTIQUE RELANCE DU PROCESSUS DE PAIX:
UN DOSSIER BRÛLANT ENTRE LES MAINS DE MADELEINE ALBRIGHT

Le périple proche-oriental de Mme Madeleine Albright a eu un succès mitigé. De fait, le secrétaire d’Etat US n’a pu déblayer le terrain de toutes les entraves qui retardent le processus de paix. Certes, elle a trouvé auprès de ses différents interlocuteurs (arabes et israéliens) la volonté de reprendre les négociations, partant du fait que «la paix est l’unique option pour cette région du globe», ce sont ses propres termes. En réalité, elle a tout simplement réussi à convaincre les parties antagonistes à s’aboucher, soit à Washington, soit à New York, en marge des travaux de l’assemblée générale des Nations Unies. Il s’agissait pour elle, d’ailleurs, d’une tournée d’information, en ce sens qu’elle n’a pas proposé d’idées nouvelles, comme s’y attendaient ses divers hôtes. Fait à signaler: à bord de l’avion qui la ramenait aux USA, au terme de sa tournée «informelle», Mme Albright a reconnu, implicitement, le semi-échec de ses efforts. Ainsi, en décidant, finalement de venir au Liban, elle a voulu montrer l’intérêt que les Etats-Unis portent à notre pays et réaffirmer «le souci de la capitale fédérale de le voir libéré de toutes les forces étrangères, pour recouvrer son indépendance et sa souveraineté».


Mme Madeleine Albright est partie très peu
enchantée de son long entretien (de trois heures
et demie) avec le président Hafez Assad.


Echange de vues dans une atmosphère
décontractée avec le roi Hussein.


Le chef du département d’Etat croit avoir
persuadé le chef de l’Autorité palestinienne
d’intensifier sa coopération avec les
Israéliens sur le plan sécuritaire...


Rencontre laborieuse avec le président
Hosni Moubarak.

QUID DE L’INTRANSIGEANCE DE NETANYAHU?
Cependant, ce qu’elle a donné d’une main, peut-on dire, elle l’a repris de l’autre, en disant: «Mais le Liban reste un pays dangereux». Ce qui, en fait, gâche toutes ses déclarations favorables au pays des Cèdres. Comme si la grande Amérique voulait encore le garder «en quarantaine»! Ou serait-ce une tentative de sa part de le contraindre à souscrire aux conditions rédhibitoires de l’Etat hébreu? En ce qui concerne le volet syro-israélien, le chef du département d’Etat se dit optimiste, quant à la possibilité de relancer les pourparlers entre Tel-Aviv et Damas, bloqués depuis dix-huit mois. Toujours est-il, qu’elle ne dit mot de l’intransigeance de Netanyahu et de son refus d’envisager, ne serait qu’un retrait partiel, du Golan... Le même Netanyahu a, une fois de plus, fait monter les enchères, en donnant le feu vert à une nouvelle forme de colonisation, à savoir: l’occupation par des colons juifs d’immeubles situés au cœur de Jérusalem-est et acquis par un milliardaire américain!

CRISE DE CONFIANCE
Enfin, si l’on excepte son escale «positive» - du moins les responsables US le prétendent - et celle moins enthousiasmante du Caire, Mme Albright n’a pas caché sa déception, au terme de ses entrevues avec les dirigeants palestiniens et israéliens. En reconnaissant que ceux-ci ont accepté de se retrouver à Washington, elle a prononcé une petite phrase qui en dit long sur les difficultés à surmonter: «La crise de confiance entre les deux parties est plus grave que je l’imaginais», a-t-elle observé. Mme Albright doit, à présent, poursuivre son action en profondeur et opter pour la «politique des petits pas», si chère à l’un de ses prédécesseurs, Henri Kissinger.


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