TENDANCE VERS LE BOYCOTTAGE?
«Les journalistes demandent quelles facilités leur sont
accordées et où sont leurs droits, eux qui offrent gratuitement
à l’Etat et au gouvernement tant de services... La confrontation
pourrait nous inciter à boycotter l’Autorité. Nous voulons
éviter cette option, mais nous y souscrirons si on nous oblige à
le faire.
«Puis, nous ne tolérons aucune atteinte à la liberté
du verbe au Liban, quels qu’en soient les planificateurs et les exécutants.
Nous continuerons à œuvrer à l’effet de sauvegarder la souveraineté
et la dignité professionnelles, ceci résumant nos doléances».
M. Karam fait état, ici, des multiples problèmes auxquels
les citoyens sont actuellement confrontés: vie chère, relèvement
des scolarités, impôts et taxes, alors que le gouvernement
projette d’emprunter un milliard de dollars à des taux élevés.
«Nous sommes contre la politique inspirée du slogan: Emprunte
et dépense!»
Et de poursuivre: «Nous ne sommes pas contre les gouvernants,
mais contre leurs erreurs. Nous avons tenu cette réunion pour débattre
de la façon dont l’Autorité traite la Presse. Il nous est
apparu qu’il existe une négligence officielle délibérée,
afin d’occulter le rôle des institutions journalistiques et, surtout,
pour attenter au Quatrième Pouvoir et à sa dignité
ce qui a suscité une vague de mécontentement au sein de ces
institutions.
NON À LA POLITIQUE D’ENDETTEMENT
«Si un tel état de choses devait se perpétuer,
menace M. Karam, la Presse serait contrainte d’affronter les milieux officiels
et de décider de boycotter toutes leurs activités, l’Autorité
ne s’en tenant pas aux traditions invétérées qui avaient
été respectées par tous les régimes».
Le président de l’Ordre des journalistes qui traduisait, également,
l’opinion et les sentiments de son collègue, M. Mohamed Baalbaki,
président de l’Ordre de la Presse, émet le souhait de voir
les responsables prendre en considération les griefs formulés
à leur encontre par les journalistes de tous bords.
Le communiqué diffusé à la fin de la réunion
appelle à une prise de position commune (avec l’Ordre de la Presse)
dans cette bataille avec le Pouvoir, afin de soutenir la liberté
d’expression qui fait l’objet de tentatives féroces visant à
l’étouffer.
Le conseil de l’Ordre proclame son rejet de toute politique d’endettement,
faisant assumer à l’Etat des charges qu’il est incapable de supporter,
instituant des taxes et des impôts que le citoyen n’est plus en mesure
d’acquitter. Aussi, s’oppose-t-il à la majoration du prix de l’essence
et d’autres produits de première nécessité.
A cet effet, il réclame la limitation des dépenses improductives
et la recherche d’autres sources de financement, la généralisation
de la perception des factures de l’eau et de l’électricité
et la révision du système fiscal pour le rendre plus équitable.
De plus, l’Ordre des journalistes insiste sur l’urgence d’une réorganisation
du secteur de la publicité au Liban, «de manière à
mettre fin à l’accaparement des ressources publicitaires et à
leur répartition d’une façon arbitraire».
Par ailleurs, le communiqué de l’Ordre rend hommage à
la bravoure de l’Armée libanaise, de la Résistance et des
Sudistes, pour avoir mis en échec l’opération héliportée
d’Ansarieh effectuée par un commando israélien.