POUR DÉJOUER LA TENTATIVE DE MARGINALISATION DE LA PRESSE ÉCRITE
KARAM N’ÉCARTE PAS LA POSSIBILITÉ
DE BOYCOTTAGE DE L’AUTORITÉ


M. Melhem Karam (au centre de face), présidant 
la réunion du conseil de l’Ordre des journalistes.
Les journalistes iront-ils jusqu’à boycotter l’Autorité, en signe de protestation contre le fait pour cette dernière de tenter de marginaliser la Presse écrite?
M. Melhem Karam, président de l’Ordre des journalistes, n’a pas écarté cette éventualité, à l’issue d’une réunion du conseil de l’Ordre, au début de laquelle une minute de silence a été observée en mémoire des martyrs de l’Armée, de la Résistance et du Sud.
«Il existe un plan, a dit M. Karam, visant à marginaliser la Presse écrite, tout en portant atteinte aux libertés médiatiques. Après ce qui est arrivé à l’information audiovisuelle, le tour de cette Presse semble maintenant venu, les responsables estimant qu’elle est devenue très forte. Aussi, s’emploient-ils à la bâillonner».
Il avance entre autres preuves, le fait pour les gouvernants d’exclure la Presse écrite des délégations officielles à l’étranger, pour lui permettre de bien couvrir ces déplacements et de leur accorder l’intérêt professionnel qu’ils méritent. «Cette tradition, précise M. Karam, a été transposée du Liban par des Etats arabes, alors qu’elle est en voie de disparaître chez nous.

TENDANCE VERS LE BOYCOTTAGE?
«Les journalistes demandent quelles facilités leur sont accordées et où sont leurs droits, eux qui offrent gratuitement à l’Etat et au gouvernement tant de services... La confrontation pourrait nous inciter à boycotter l’Autorité. Nous voulons éviter cette option, mais nous y souscrirons si on nous oblige à le faire.
«Puis, nous ne tolérons aucune atteinte à la liberté du verbe au Liban, quels qu’en soient les planificateurs et les exécutants. Nous continuerons à œuvrer à l’effet de sauvegarder la souveraineté et la dignité professionnelles, ceci résumant nos doléances».
M. Karam fait état, ici, des multiples problèmes auxquels les citoyens sont actuellement confrontés: vie chère, relèvement des scolarités, impôts et taxes, alors que le gouvernement projette d’emprunter un milliard de dollars à des taux élevés. «Nous sommes contre la politique inspirée du slogan: Emprunte et dépense!»
Et de poursuivre: «Nous ne sommes pas contre les gouvernants, mais contre leurs erreurs. Nous avons tenu cette réunion pour débattre de la façon dont l’Autorité traite la Presse. Il nous est apparu qu’il existe une négligence officielle délibérée, afin d’occulter le rôle des institutions journalistiques et, surtout, pour attenter au Quatrième Pouvoir et à sa dignité ce qui a suscité une vague de mécontentement au sein de ces institutions.

NON À LA POLITIQUE D’ENDETTEMENT
«Si un tel état de choses devait se perpétuer, menace M. Karam, la Presse serait contrainte d’affronter les milieux officiels et de décider de boycotter toutes leurs activités, l’Autorité ne s’en tenant pas aux traditions invétérées qui avaient été respectées par tous les régimes».
Le président de l’Ordre des journalistes qui traduisait, également, l’opinion et les sentiments de son collègue, M. Mohamed Baalbaki, président de l’Ordre de la Presse, émet le souhait de voir les responsables prendre en considération les griefs formulés à leur encontre par les journalistes de tous bords.
Le communiqué diffusé à la fin de la réunion appelle à une prise de position commune (avec l’Ordre de la Presse) dans cette bataille avec le Pouvoir, afin de soutenir la liberté d’expression qui fait l’objet de tentatives féroces visant à l’étouffer.
Le conseil de l’Ordre proclame son rejet de toute politique d’endettement, faisant assumer à l’Etat des charges qu’il est incapable de supporter, instituant des taxes et des impôts que le citoyen n’est plus en mesure d’acquitter. Aussi, s’oppose-t-il à la majoration du prix de l’essence et d’autres produits de première nécessité.
A cet effet, il réclame la limitation des dépenses improductives et la recherche d’autres sources de financement, la généralisation de la perception des factures de l’eau et de l’électricité et la révision du système fiscal pour le rendre plus équitable.
De plus, l’Ordre des journalistes insiste sur l’urgence d’une réorganisation du secteur de la publicité au Liban, «de manière à mettre fin à l’accaparement des ressources publicitaires et à leur répartition d’une façon arbitraire».
Par ailleurs, le communiqué de l’Ordre rend hommage à la bravoure de l’Armée libanaise, de la Résistance et des Sudistes, pour avoir mis en échec l’opération héliportée d’Ansarieh effectuée par un commando israélien.
 


Home
Home