Editorial


Par MELHEM KARAM 

 

FAHD, UN CHEF AYANT ATTIRÉ LA PROFONDEUR À LA LUMIÈRE ET LIÉ LES BAS-FONDS AUX SOMMETS

Deux tiers de siècle se sont écoulés sur la naissance du royaume d’Arabie séoudite. Le roi Abdel-Aziz fut l’homme de l’Histoire au cours du premier tiers. Il a lutté, fondé, unifié, construit et haussé l’édifice. Et le roi Fahd a été l’homme de l’Histoire dans le second tiers; il le reste. Son combat en faveur du royaume que son père a créé libre, attaché aux préceptes de la religion, d’une part, et avançant dans les divers domaines du progrès, d’autre part, ne le cède en rien du point de vue de la valeur et de l’influence, à celui du fondateur. Le roi Fahd a engagé le royaume sur la voie menant aux sommets; on dirait que les lignes du temps se sont retrouvées dans sa personne. Ce chef hors pair a son empreinte sur chaque aspect de la vie. Il a entrepris des initiatives dont l’Arabie séoudite a fait profiter son peuple et tous les Arabes. Sa Majesté a toujours eu une présence, partout. Ses prises de position et toutes ses réalisations sont la confirmation d’une promesse et un guide pour l’avenir. Ce talent authentique explique une insistance à découvrir les mystères de l’homme. Ceci lui a ouvert des horizons, faisant de lui un leader prestigieux ayant une vision claire des choses. Le “Serviteur des deux saintes mosquées” se signale par son affection et son sourire permanent, son leadership irradiant un esprit optimiste et constructif, résultant de sa foi dans le bonheur de l’existence. Il a magnifié la fidélité et l’amour qui ont empli sa vie, au point qu’il ne peut l’imaginer sans amis et partisans sincères. La vérité l’a séduit et a œuvré en vue de l’atteindre. Ce qui caractérise le mieux le roi Fahed Ben Abdel-Aziz est sa capacité transcendante de transposer son expression en tant qu’homme, que monarque et que leader, à l’expression de tout homme. Il est féru de lecture et a une vaste connaissance, consacrant ses moments de loisir à un livre. Sa conception du commandement est rare et transparente, faite de moralité et unique en son genre, le royaume et son peuple étant un acte de foi, avant d’être une conception politique. Ce chef inspiré n’a aucun moment tranché des affaires vitales que dans un état de sérénité. Ses décisions ont la blancheur du marbre des lieux de culte. La morosité ne l’a jamais affecté ni les difficultés; il leur oppose en permanence le sourire. Il croit dans les solutions de rechange et le lendemain éclatant. O Aba-Fayçal, Quel souffle parfumé embaume la moralité, la politique et le leadership quand votre nom est prononcé et quel droit est proclamé, le jour où sont classifiés les gens du droit! Il a eu un revers de santé et la Providence lui a rendu la vitalité, en raison du besoin que sa nation a de lui. Il n’est pas facile, dans ce temps riche en civilisation, dans les richesses de la pensée et du leadership moderne, pour les journalistes de rêver d’un chef de ce poids, surtout à l’ombre du déchirement du cadre géographique. Le roi Fahd figure en tête de liste parmi les géants, ayant atteint la gloire sur l’échelle des sacrifices. Sa gloire fut pour le temps et cet homme est immortel; il ne finit pas dans l’ère de la mondialisation. Il ne peut être éclipsé par le courant mondialiste, l’enchevêtrement des intérêts, l’ouverture des frontières, la fonte de l’identité et des spécificités. Il est en perpétuel renouvellement. Tout cela et tous les défis, ne se perdent pas avec Fahd Ben Abdel-Aziz et il ne se perd pas avec eux, sans ternir d’aucune manière son éclat et son prestige. C’est un leader auquel on ne pose pas de conditions: c’est la moralité, le leadership, la noblesse et tout ce qui émane du leadership modèle de haut niveau. Si deux personnes n’étaient pas d’accord un jour sur l’évaluation de Fahd Ben Abdel-Aziz, cela serait dû à l’intensité de la noblesse du don chez lui, comme deux visiteurs émettraient des points de vue différents face à Baalbeck et à Al-Hamra. L’Humanité ployant sous le poids des charges, suscite dans son cœur des réactions dénotant une maturité humaine dans son âme sublime, prenant conscience des problèmes des gens. S’il est occupé à aplanir les difficultés, le chef s’en détache pour réaliser l’essence et prendre le parti d’une cause. Son ombre est abondante et on y recourt dans les moments difficiles; l’âme se repose et le temps paraît doux. L’ombre est-elle autre chose que le reflet de la vérité?

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Le roi Fahd a accompli des miliers de réalisations dans tout domaine, à commencer par l’enseignement qui a été son premier souci, pour finir par le port du fanion de l’Islam, non seulement en Arabie séoudite ou dans les Etats islamiques, mais partout et en n’importe quel point du globe. Les dernières de ses réalisations sont les deux centres islamiques de Gibraltar et Malaga, en Espagne. Le roi Fahd a été et reste l’homme de la paix et ses dons dans ce domaine sont nombreux: 1 - l’entente et la solidarité parmi les pays du Maghreb. 2 - l’entente et la solidarité parmi les Etats arabes. 3 - l’appui à l’Afghanistan. 5 - l’appui au Koweit. 6 - l’attachement qu’il consacre au Livre de Dieu et aux préceptes de son Prophète, considérant “qu’il n’y a pas de progrès avec la séparation du patrimoine religieux”. 7 - Son patronage à l’élargissement des deux saintes mosquées, d’une manière qui n’a pas eu sa pareille depuis 1.400 ans. C’est un homme d’Etat ayant créé l’Etat des institutions. C’est, aussi, un bâtisseur et sous son règne ont prospéré les divers fonds de développement; l’enseignement a évolué, la sécurité et la stabilité ont été raffermies, celles-ci étant les marques les plus frappantes de la vie en Arabie séoudite. Il en est de même de l’agriculture, de l’industrie, des transports et des communications, y compris les ports, les aéroports, les services sociaux, la jeunesse et les sports. Car, à son avis, les jeunes sont la véritable richesse du royaume, non le pétrole et l’argent que lui procure le système économique. Pour cela, il a consolidé les universités, soutenu les associations de bienfaisance en Arabie séoudite et à l’étranger, les universités islamiques et scientifiques, tout en assumant les charges du progrès dans bien des Etats arabes, islamiques et africains. C’est l’homme de la nation. Il s’est employé à résoudre bien des problèmes en les traitant sans répit jusqu’à parvenir à des finalités saines, notamment ceux du Liban et de la Palestine. Il est resté l’homme de la paix, au point que le projet d’Al-Fahd qui s’est transformé en projet de Fès au sommet de 1981, a été la base de la paix souhaitée. Puis, Fahd est l’homme de bien ayant patronné des projets de bienfaisance innombrables en diverses parties du globe et jusqu’aux confins de la terre. Le 23 septembre, n’est pas le jour du royaume d’Arabie séoudite seul, mais celui de tout homme sur la face du globe, le jour de tout Etat dans tout continent. C’est le jour de tout peuple tourné vers l’avenir, espérant jouir, comme le peuple séoudien, de la justice, du progrès, du bien-être, de la sécurité et de l’instruction, à l’ombre d’un Etat édifié par Abdel-Aziz que le “Serviteur des deux saintes mosquées” (celles de La Mecque et de Médine) a fait évoluer, par la suite, avec une dextérité distinctive. Dans l’ensemble, le “Serviteur des deux mosquées” marque le summum du leadership moderne; il est le promoteur d’idées contemporaines émanant de la grandeur du patrimoine, de ses traditions et de son authenticité, portant le réalisme à un niveau supérieur. Une profondeur sans ambiguité, une largeur de vue et un éclat partant d’un humanisme sans pareil et d’une conduite élevée et élégante. C’est un leader prestigieux, attaché à ses obligations et à tout ce qui est sacro-saint: un chef historique ayant nom Fahd Ben Abdel-Aziz.

Photo Melhem Karam


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