Evénements de la semaine
 
 
LA BATAILLE MÉDIATIQUE DE TRIPOLI À BAALBECK 
VIA RAS-BEYROUTH!
C’est parti: l’Etat est déterminé à appliquer la loi sur l’audiovisuel, en procédant manu militari s’il le faut, à la fermeture des stations radiophoniques et de télévision ne disposant pas d’une autorisation en bonne et due forme. Après les stations du MUI, celle du congrès populaire (de Kamal Chatila) a été réduite au silence; après que celui-ci avait mis la “Voix de Beyrouth” à la disposition du mufti de la République dont il a requis la médiation... Est-ce maintenant le tour de la radio qui se dit le porte-parole de la “révolte des affamés”? 
 

Soucieux de respecter les lois et règlements en vigueur, le peuple libanais voit d’un bon œil le fait pour l’Autorité de veiller à leur application, à condition qu’ils soient appliqués, strictement, envers et contre tous, en évitant l’effusion de sang, surtout lorsque les citoyens qu’on veut contraindre à se conformer à la loi, n’usent pas de la manière forte pour empêcher les représentants de l’ordre de s’exécuter... 
...Comme ce fut le cas, dimanche dernier à Tripoli, lors de la fermeture des stations radiophonique et de télévision du Mouvement de l’unification islamique (MUI) de cheikh Saïd Chaabane, où on a déploré deux tués et plusieurs blessés... 
Celui-ci, connu pour ses prises de position en flèche et ses déclarations incendiaires, ne bénéficiait pas jusqu’ici de la sympathie de ses concitoyens. Mais l’opération dominicale paraît devoir lui valoir le soutien d’une fraction de l’opinion publique. Preuve en est que, même les éléments modérés, ont décoché leurs critiques contre le Pouvoir accusé d’appliquer la loi “d’une manière erronée”. 
A commencer par le président Salim Hoss qui condamne la façon dont est traité le dossier de l’information “géré, à son avis, contre l’esprit de la Constitution”. 
L’ancien chef du gouvernement observe que certaines parmi les stations de télévision n’ayant pas obtenu une licence officielle, offraient de meilleures prestations que des postes de TV et radiophoniques n’ayant jamais fait leurs preuves... pour la simple raison qu’elles n’ont encore diffusé aucune émission”. 
Ainsi, on a fermé des stations qui fonctionnaient fort bien et accordé des licences à d’autres en cours de constitution! Est-ce logique? 
Aussi, les méthodes discriminatoires (et discrétionnaires) des gouvernants sont-elles dénoncées, à gauche comme à droite; ceci risque d’élargir la brèche qui sépare déjà le Pouvoir des administrés. 
Autre fait répréhensible ayant entraîné une réaction hostile de la part de l’Ordre des journalistes: l’entrée, lundi dernier, des agents des services de sécurité dans les locaux de la revue “Al-Maoukef” à Ras-Beyrouth - périodique édité par le Congrès populaire, où “Radio-Beyrouth” a son matériel d’émission -, sans disposer d’un mandat émanant des autorités judiciaires compétentes. 
Les agents se sont retirés, non sans avoir vérifié l’identité des personnes présentes dans les locaux et s’être renseignés sur le directeur de la revue et de la station radiophonique qu’ils avaient ordre de réduire au silence. 
Le communiqué diffusé par l’Ordre mentionné, indique que son président avait pris contact avec le chef du gouvernement, pour protester contre cette manière d’agir des représentants de l’Autorité et reproduit sa déclaration dans laquelle il condamne de tels agissements en se promettant “de ne plus permettre que cela se reproduise”. 
Rappelons que le même procédé avait été suivi lors d’une perquisition opérée, il y a quelque temps, dans les locaux du quotidien “Al-Liwa”. 
Cela dit, les responsables devraient s’attaquer, à présent, à un autre “rebelle”, en l’occurrence cheikh Soubhi Toufayli qui continue à braver, impunément, l’Etat et même à couvrir de qualificatifs désobligeants les dirigeants, ceux-ci ayant jusqu’ici cherché à dialoguer avec le “leader subversif” au lieu de le neutraliser... 


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