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L’ARRÊT DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL EST-IL CONTOURNABLE?
 

Le Pouvoir récidive et comme il avait agi, il y a près d’un an, pour passer outre à l’arrêt du Conseil constitutionnel concernant la loi sur base de laquelle a été organisée la consultation populaire de 96, le gouvernement cherche à contourner un nouvel arrêt de la haute instance juridique. Cet organisme a invalidé les lois prorogeant jusqu’en avril 1999 les élections municipales et des moukhtars, mais le Conseil des ministres a habilité les conseils municipaux et les moukhtars à expédier les affaires courantes jusqu’aux prochaines municipales. 

Dès que le Conseil constitutionnel a rendu public son arrêt à propos du recours en invalidation, présenté par quatorze députés, des lois prorogeant jusqu’en avril 1999 les élections municipales et des moukhtars, les milieux officiels cherchent à le contourner. Et ce, en prenant en Conseil des ministres, une décision habilitant les conseils municipaux et les moukhtars à expédier les affaires courantes, jusqu’à l’élection de nouveaux conseils municipaux et moukhtars, en remplacement de ceux dont le mandat a expiré ou dont le poste est vacant pour décès ou incapacité d’assumer leurs fonctions. 
Ainsi, les milieux gouvernementaux croient avoir comblé de cette manière le «vide municipal». 
Entre-temps, le ministre de l’Intérieur s’active auprès de la «troïka», aux fins d’accélérer l’élaboration de trois projets de lois relatifs aux élections législatives, municipales et à la décentralisation administrative, partant du fait que «les trois sujets sont indissociables». 
De plus, il insinue que les élections municipales auront lieu dans le plus bref délai, probablement au printemps prochain. 
Or, «chat échaudé craint l’eau froide». Le même ministre de l’Intérieur avait annoncé, à cor et à cri, il y a moins d’un an, l’organisation des municipales, en prétendant avoir mis au point le dispositif nécessaire, aux fins d’assurer le déroulement du scrutin dans un climat de liberté et de démocratie parfaite. 
Il devait se dédire moins d’une quinzaine plus tard, sans qu’on sache exactement, les raisons de sa rétractation pour le moins étrange! 
A présent, il croit pouvoir finir, non seulement d’élaborer les trois projets mentionnés d’ici à fin octobre prochain, mais obtenir leur ratification par l’Assemblée nationale au cours de sa session d’automne. 
Mais on sait que cette dernière doit être consacrée, exclusivement et en priorité à l’examen de la loi de finances. Un autre texte gouvernemental que le ministère de la Justice a rendu public ces derniers jours, doit figurer en tête de l’ordre du jour de la Chambre, à savoir celui relatif à la loi sur les loyers... 
Qui croit-on leurrer? Le Sérail prend-il les citoyens pour des béjaunes croyant à toutes les sornettes qu’on leur débite? 
Puis, le ministère de l’Intérieur vient de déterrer un vieux projet instituant une nouvelle carte d’identité difficile à falsifier, exigeant du citoyen, pour l’obtenir, des démarches et des formalités complexes. Un véritable casse-tête... Voilà un autre projet ayant, vraisemblablement, pour but d’occuper les Libanais au cours des douze prochains mois, au point de leur faire oublier les municipales. 
De toute façon, le ministre de l’Intérieur est parti pour Paris et il faudra attendre son retour pour être fixé sur ses intentions et sur son idée de derrière la tête... 


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