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CONFÉRENCE DE DOHA: LES ARABES SE MONTRENT “FLEXIBLES”...
 
Réuni au début de la semaine au siège de la Ligue arabe au Caire, à l’échelon des ministres des Affaires étrangères, le Conseil de l’organisation panarabe n’a pu faire l’unanimité autour de la conférence  économique de Doha, prévue vers la mi-novembre avec la participation d’Israël. On ignore pour l’heure lesquels parmi les Etats membres y prendront part, mais on sait, d’ores et déjà, que le Liban et la Syrie boycotteront ces assises... 

 

Réuni durant le dernier week-end au Caire, à l’échelon des ministres des Affaires étrangères, le conseil de la Ligue arabe s’est prononcé pour le blocage de la normalisation (avec l’Etat hébreu), en attendant l’instauration de la paix au Proche-Orient. 
Mais comment y parvenir, du moment que ledit conseil n’a pu réaliser l’unanimité autour du boycottage de la conférence économique pour l’Afrique et le Proche-Orient devant tenir ses assises à la mi-novembre dans la capitale qatariote, en présence d’une délégation israélienne? 
M. Kamal Saïd, secrétaire général adjoint de l’organisation panarabe pour les affaires palestiniennes, a justifié cette attitude ambiguë: “Il faut, dit-il, donner à Mme Madeleine Albright le temps suffisant pour traduire ses positions dans les actes”. 
Le communiqué final de la session du conseil se félicite de ces positions et fait état “d’un consensus entre les Arabes pour coopérer avec la politique américaine” (Rappelons que le secrétaire d’Etat US a demandé avec insistance aux Etats arabes, surtout aux monarchies du Golfe, “d’aller à Doha afin d’adresser un message aux ennemis de la paix”). 
“Or, en boycottant la conférence de Doha, les Arabes apparaîtraient comme ayant relié les adversaires de son processus et d’œuvrer en vue de le torpiller”. Puis, Qatar refuse d’annuler ce “forum international”, ou de le reporter, comme le réclamait la Syrie, soutenue par d’autres de ses partenaires de la Ligue. 
Les Arabes ont donc opté pour la “flexibilité, en ce sens que chacun jugera de l’opportunité de participer aux assises de Doha et de l’échelon auquel il s’y fera représenter. 
En fait, l’attitude intransigeante et inexplicable de Qatar qui n’a pas voulu “faire marche arrière”, n’a pas manqué d’envenimer l’atmosphère, les délégués siégeant au Caire s’étant prononcés, dans leur majorité, en faveur de la fermeture des bureaux (arabes) de représentation ouverts en Israël, jusqu’à ce que l’Etat hébreu souscrive aux résolutions de la légalité internationale et aux principes définis à Madrid, notamment celui de “la terre contre la paix”. 
Le chef de la diplomatie qatariote ayant menacé de se retirer de la réunion du conseil, ses homologues ont préféré se montrer “flexibles”, le terme est du prince Saoud Al-Fayçal, ministre séoudien des A.E. Mais, d’ores et déjà, la Syrie, le Liban et l’Etat des émirats arabes unis ont annoncé qu’ils n’y participeraient pas. L’Arabie séoudite qui s’était solidarisée précédemment avec eux, semble devoir nuancer son attitude, à en juger par les propos conciliants de l’émir Fayçal. 
Les “boycotteurs” estiment que la conférence porterait atteinte à l’intérêt général, surtout si les circonstances actuelles ne devaient pas changer; en d’autres termes, si des progrès n’intervenaient pas dans le processus de paix. 

***
En plus de la conférence de Doha, dont le sujet a été débattu en dehors des points figurant à l’ordre du jour, le conseil de la Ligue s’est penché sur deux sujets de brûlante actualité: l’inquiétude suscitée par l’intention prêtée aux USA, à la Turquie et à Israël de procéder à des manœuvres navales communes et le partage des eaux entre la Turquie, la Syrie et l’Irak, trois pays riverains de l’Euphrate et du Tigre. 
En ce qui concerne la première question, le conseil considère les manœuvres tripartites comme “une menace grave à la stabilité de la région et à sa sécurité”. Aussi, a-t-il demandé à Washington d’y renoncer. Sa requête sera-t-elle agréée? C’est très aléatoire. D’autant que la capitale fédérale cherche à minimiser l’importance des manœuvres, en prétendant qu’elles ont, uniquement, pour but “d’entraîner les unités navales aux opérations de secours en haute mer”. 
Quant aux eaux de l’Euphrate et du Tigre, on sait que le gouvernement d’Ankara projette de construire des ouvrages (barrages et installations thermiques) sur les cours de ces fleuves, à l’effet d’emmagasiner des quantités d’eau excédant le quota revenant à la Turquie et de produire plus d’électricité, aux dépens de ses deux voisins. 
A ce propos, le conseil a appelé à des pourparlers syro-irako-turcs pour parvenir à un accord sur cette question. Reste à savoir si la Turquie se prêtera au dialogue, en vue d’un partage équitable du précieux liquide. 

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