DOUCHE ÉCOSSAISE POUR LES ATTACHÉS
DE L’ÉMIGRATION
Deux ans après leur nomination et la publication au Journal
officiel du décret-loi les concernant, ces malheureux attachés
sont encore au Liban, en train d’attendre.
Attendre quoi?
Qu’un règlement entre responsables survienne enfin, qui leur
permette de rejoindre leurs nouveaux postes.
La plupart d’entre eux, sinon la totalité ont démissionné
de leur travail antérieur pour se préparer à quitter
le pays. Et pendant ce temps, les pourparlers, les discussions et les interventions
télévisées occupent le devant de la scène;
c’est le régime de la douche écossaise.
Un jour, on leur dit qu’ils vont recevoir les passeports spéciaux
ou diplomatiques qui vont permettre leur départ. Un autre jour,
on leur annonce que c’est le retour à la case départ.
Ce n’est pas sérieux.
On ne joue pas, ainsi, avec l’avenir de jeunes gens et jeunes filles.
Si nommer des attachés de l’émigration est absurde, il
aurait fallu y penser avant leur recrutement. Or, le recrutement s’est
fait sur la base d’une nomination à l’étranger. Car si c’est
pour rester au Liban, nombreux d’entre eux auraient choisi de garder leurs
anciens jobs.
Une pareille désinvolture est inacceptable. Il faut trancher!
***
À QUOI SERVENT NOS MINISTRES?
Le déplacement continuel des ministres et des hauts responsables
libanais prouvent au moins que leur absence ne porte pas préjudice
à la bonne ou mauvaise marche des choses. Personne, n’était-ce
les médias, qui “couvrent” leurs randonnées, n’aurait soupçonné
un manque, une absence. Les choses vont comme elles vont. Alors, pourquoi
toutes ces “excellences”?
Un pays de plus de 120 millions d’habitants tel le Japon, n’a que 22
ministres; la Grande-Bretagne en a aussi 22 qui sont, officiellement, rémunérés
par l’Etat. La France en a une trentaine, idem pour l’Italie... Les USA
ont une quinzaine de secrétaires d’Etat. Tous ces pays ont des populations
qui dépassent les 60 millions de personnes.
Le Liban, avec ses trois millions de Libanais, a le grand “honneur”
d’avoir une trentaine de ministres, dont la moitié est inconnue
du public. Demandez à n’importe quel Libanais de vous en citer quelques-uns;
ils trébuchent au bout du cinquième nom. En fait, ce sont
d’illustres anonymes, dont le seul mérite est qu’ils appartiennent
à un clan, une confession, un groupe quelconque et qui encaissent
toutes les indemnités prévues pour eux, en sus de quelques
bonus: électricité, téléphone, déplacements,
billets d’avions, bourses d’études pour leurs enfants, etc... etc...
Qu’on ramène ce chiffre à 20 ou à 15 et les affaires
de l’Etat ne pourront aller pire. C’est comique pour eux de jouer aux responsables
et aux décideurs, alors que tout le monde sait qu’il n’y a pas de
responsables au Liban et qu’il n’existe qu’un seul et unique décideur!
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“MANI PULITE”
Opération “mains propres”. Cela a commencé le 17 février
1992 en Italie et depuis lors, les juges n’ont cessé de sévir.
Plusieurs d’entre eux ont payé de leur vie cet acharnement à
“nettoyer” la classe politique et les fonctionnaires; à les guérir
du mal du siècle: la corruption.
Il en va de même dans plusieurs paysx et nul n’hésite
à s’attaquer à de très hautes personnalités,
que cela soit aux USA, en France, en Grande-Bretagne, etc...
Que se passe-t-il au Liban?
Personne n’ose poser la moindre question.
Aucun responsable avant sa prise en charge n’a fait de déclaration
de patrimoine (sauf un ou deux députés) et les fortunes continuent
à se bâtir.
Qui en fait les frais?
Vous et moi.
Les factures d’eau, d’électricité, de téléphone,
de taxes indirectes deviennent de plus en plus salées. On veut même
hausser le prix de l’essence, ce qui amènera nécessairement
la hausse de plusieurs produits.
Qui s’en soucie?
Les finances déclarent n’avoir pas d’argent pour payer, même
les dettes les plus justes et les plus criardes.
Qu’un citoyen essaie de faire la moindre formalité d’encaissement
aux Finances et il saura ce qu’est le labyrinthe de Dédale.
On attrape quelques petits voleurs que l’on exhibe sur tous les écrans
et dans la presse et on laisse courir les grands...
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“THE IDIOT BOX”
En argot américain ou anglais, le “Idiot Box” c’est le
poste de télévision. N’importe quel dictionnaire en anglais
le dit.
Jamais autant que ces jours-ci “The Idiot Box”, au Liban, n’a prouvé
qu’elle mérite son nom.
Prenons les jeux en exemple... Nombre de lecteurs ont écrit
pour protester contre des tricheries au vu et au su de tout le monde, pour
protester contre les erreurs des réponses... et encore plus des
questions... Ils ont donné en exemple le jeu de “Allo Na’am...”
(allo, oui) qui sévit sur une des chaînes locales, où
les speakers et speakerines passent une bonne partie du temps à
ne pas s’entendre; puis, à se dire des amabilités et à
poser des questions fort mal écrites.
La dernière en date? On demande à un téléspectateur
quel a été l’auteur d’une phrase célèbre: “Malheur
aux barbus” ou autre chose comme “si vous ne pouvez les convaincre, achetez-les”....
Peu importe la phrase, mais l’indication donnée par la speakerine
est dit-elle: “il s’agit d’un très ancien président russe....”
Or, il s’agissait en fait du “Tsar et empereur de Russie, Pierre le
Grand”. Il n’y a pas eu de président russe encore moins soviétique
avant la Révolution de 1917. Le téléspectateur a voulu
protester; mal lui en prit, la communication a été coupée.
Et c’est, ainsi, que l’on comprend la culture par la TV...
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LE MONDE EN FOLIE?
Quel est l’état mental du monde?
1,5 milliard de personnes de la population du globe souffrent en 1997
de troubles neuropsychiatriques ou comportementaux. 60 pour cent d’entre
eux vivent dans les pays riches et développés. Dans les autres
pays, ils n’ont pas le temps de faire ce genre de statistiques, leur santé
physique étant déjà en de très mauvaises conditions.
De ce milliard et demi, 400 millions souffrent de cas de troubles anxieux;
340 millions de troubles de l’humeur; 250 millions de troubles de la personnalité;
60 millions d’arriération mentale; 45 millions de schizophrénie;
22 millions de démence; 40 millions d’épilepsie, de traumatismes
cérébraux; un milliard sont dépendants de la nicotine
et 100 millions seulement de l’alcool.
Qu’en est-il au Liban?
Aucune statistique n’est là pour le dire exactement, mais si
l’on juge par le comportement général, surtout des personnes
au volant, on peut, d’ores et déjà, déduire qu’une
bonne partie de la population n’est pas très équilibrée.
D’ailleurs, comment peut-on l’être avec toutes les tracasseries
de la vie quotidienne?
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