LE LIBAN, ENFER OU PARADIS FISCAL? 

par EDOUARD BASSIL  
 
Le Liban ne sera pas un enfer pour les pauvres et un paradis pour les nantis”. C’est cheikh Soubhi Toufayli qui l’a dit, en haranguant des centaines de ses partisans rassemblés à Serhine, village békaaiote proche de Chtaura. 
Le promoteur de la “révolte des affamés” s’est engagé à poursuivre la lutte “jusqu’à obtenir la satisfaction des doléances des habitants de Baalbeck-Hermel et de tout le Liban”. Et d’enchaîner: “Nous n’avons pas renoncé à notre mouvement” et reprenant ses menaces contre le gouvernement, il s’est écrié: “Nous obtiendrons nos droits par la lutte ou le dialogue... et nous finirons par avoir gain de cause... notre action dans ce domaine devant aller de pair avec notre combat contre l’ennemi israélien. 
Dimanche dernier, cheikh Toufayli a fixé une nouvelle date - le 25 octobre - pour la reprise des manifestations dans la rue “que nous bloquerons au moyen des tracteurs, des camions et de tous autres véhicules”. Il l’a annoncé devant le “conseil de notables” formé de quatre-cent cinquante membres. 
Naturellement, le “cheikh rebelle” aura eu connaissance, au préalable, des décisions prises la veille par le Conseil des ministres, instituant de nouveaux impôts et taxes ou majortant ceux existant déjà, la taxe de la mécanique - dont le seuil a été fixé à 150.000 L.L. - ayant été, tout simplement, décuplée, alors que le renouvellement du passeport nécessite le débours de 50.000 livres; l’inscription à l’U.L. et le droit d’accès à sa bibliothèque ou à ses laboratoires n’étant plus possible sans bourse délier... 
Pratiquement, il ne reste plus que l’air à échapper à la taxe; mais ce n’est que partie remise... Aussi, peut-on dire que le Liban est en passe de devenir un “enfer fiscal”; autrement dit, un cauchemar pour les citoyens de condition modeste et à revenu limité.

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