LES OLIGARQUES ET THURIFÉRAIRES
DU POUVOIR RECHIGNENT...
Les
thuriféraires du Pouvoir ne désarment pas. Ils poursuivent
leurs attaques contre quiconque critique le Sérail, arguant que
les détracteurs du Cabinet sont mus par “des mobiles inavouables”,
inspirés du slogan “Ote-toi de là pour que je m’y mette”.
Cependant, l’aggravation de la situation socio-économique prouve
le contraire et même le président de la CGTL reconnue par
l’Etat (notre photo) dénonce la politique du gouvernement.
Les oligarques
n’ont pas trouvé à leur goût nos commentaires de la
semaine dernière, portant sur l’oligarchie qui sévit, depuis
près de cinq ans, dans les sphères officielles.
Naturellement, comme il s’agit des thuriféraires du Pouvoir,
évoluant dans son orbite et profitant de ses prodigalités
- l’arrosage du rosier profite aux ronces poussant près de sa racine
- il leur répugne de voir les détenteurs de l’autorité
pris pour cible au risque d’être discrédités. On ne
doit pas s’étonner de les voir rechigner!
En effet, certains membres du Cabinet ont, au cours du Conseil des
ministres qui a été consacré, vendredi dernier au
projet de budget 98, fait des révélations à propos
du gaspillage des derniers publics dans les domaines de l’électricité,
de l’hospitalisation, du fisc et de l’exécution des grands travaux.
Puis, il est de notoriété publique que la non-perception
des impôts et taxes de tous les citoyens sans exception, exige de
lever la couverture (politique) assurée aux contribuables exemptés
d’affranchir leur dû au fisc.
Ici, il sied de s’arrêter au cas des hôpitaux privés
dont la facture s’est gonflée exagérément - elle se
monterait à 400 milliards de livres - le président de leur
corporation ayant menacé d’exiger l’acquittement par les malades
eux-mêmes de leurs frais d’hospitalisation; puis, s’étant
ravisé sous la pression du Sérail, il a accepté de
surseoir à l’application de sa décision jusqu’au 20 octobre.
Or, selon des milieux renseignés, de nombreux patients jouissant
des faveurs de personnalités influentes, ont pu se faire soigner
aux frais du ministère de la Santé. Alors que des établissements
hospitaliers refusent d’admettre des patients, parce qu’étant dans
l’impossibilité de payer, à l’avance, une somme déterminée.
Un confrère rapporte qu’en l’absence d’un contrôle strict,
les opérations à cœur ouvert ont permis à certains
hôpitaux de réaliser des bénéfices substantiels,
avec la complicité des malades.
En écrivant que le pays est gouverné oligarchiquement,
c’est-à-dire par un groupe indétrônable, pour la raison
que l’on sait, nous faisions allusion à cet état de choses
qui est à l’origine du grave déficit budgétaire, sans
aller jusqu’à citer des noms. Voici qu’un parlementaire sudiste
(ancien ministre) se réclamant du “bloc de la libération
et du développement” du président Berri, en l’occurrence
M. Mohamed Abdel-Hamid Beydoun, s’en prend au ministre d’Etat pour les
affaires financières, demandant qu’il soit déféré
devant la Haute Cour “pour avoir débloqué des avances sur
le Trésor”.
Et un ancien ministre constate, faits à l’appui, que “le jeu
démocratique est faussé à la base, parce que les responsables
bénéficient d’une immunité les plaçant à
l’abri de toute poursuite”.
Il n’est pas étonnant que, dans ce cas et jouissant de l’impunité,
les ministres agissent à leur guise et selon leur bon plaisir, sans
jamais être inquiétés par qui que ce soit... tant qu’ils
son nantis de la confiance des “décideurs” dont ils font les quatre
volontés! |