Evénements de la semaine
 
RENCONTRE ARAFAT-NETANYAHU: 
LE DIALOGUE PALESTINO-ISRAÉLIEN RÉTABLI...
 
Le dialogue avait été rompu entre Palestiniens et Israéliens au mois de février suite à la reprise, par Tel-Aviv, de la construction d’une nouvelle colonie de peuplement à Jérusalem-est. Le contact entre eux vient d’être rétabli, à la faveur d’une rencontre mardi entre Arafat et Netanyahu, tenue secrète jusqu’au dernier moment. Mais les négociations ne reprendront, effectivement, que la semaine prochaine. 
 

Arrangée par M. Dennis Ross et tenue secrète jusqu’au dernier moment, la rencontre Arafat-Netanyahu a eu lieu mardi au passage d’Erez séparant Israël de Gaza, en présence du coordonnateur américain. 
C’est le premier contact à ce niveau entre les deux parties, dont les rapports se sont envenimés après la relance de la colonisation, suivie des attentats-suicides à Jérusalem est. 
Mais depuis une quinzaine, les événements s’étaient précipités; exactement après la tentative d’attentat contre un responsable de “Hamas”, Khaled Machaal, à Amman perpétré par deux agents du “Mossad” qui ont été appréhendés et trouvés en possession de passeports canadiens falsifiés. Ceci a provoqué une crise dans les relations entre Tel-Aviv et Ottawa qui a rappelé son ambassadeur. 
Il y a eu, ensuite, la libération de  cheikh Ahmed Yassine, Après avoir passé près d’une semaine dans un hôpital jordanien, le fondateur et guide spirituel de “Hamas” a regagné Gaza, sa ville natale, où il s’est engagé à mettre fin aux attentats anti-israéliens, au cas où les attaques contre les Palestiniens venaient à cesser. 
Puis, plusieurs détenus emprisonnés depuis des années dans les geôles israéliennes ont été élargis, Netanyahu ayant promis d’en libérer d’autres, en échange contre la libération des deux agents du “Mossad” impliqués dans l’attentat d’Amman. 
De plus, il a confié à une commission ad hoc le soin d’enquêter sur cette affaire dont le cuisant échec a sérieusement terni le crédibilité du Premier ministre israélien. 
Pendant ce temps, l’Etat hébreu examine l’offre de cheikh Yassine:arrêt des attaques, en contre-partie d’une renonciation aux mesures vexatoires contre les civils palestiniens. Mais méfiants comme ils le sont, les extrémistes de la droite israélienne attendent d’être plus sûrs du fait que le responsable de “Hamas” a bien changé d’attitude à l’égard d’Israël, après neuf années passées derrière les barreaux. 
Cela dit, le sommet d’Erez n’est qu’un premier contact: il devra être suivi de pourparlers intensifs dès la semaine prochaine à Tel-Aviv et Washington, à l’effet de liquider un contentieux autant lourd que complexe. 
Il s’agit pour les Palestiniens et les Israéliens de trancher des problèmes restés en suspens, en dépit des accords signés à Oslo et à Washington que Tel-Aviv s’est ingénié à maintenir dans la glacière. Il s’agit, notamment, des ports et aérodromes à construire (ou à exploiter) en Cisjordanie et à Gaza, ainsi que de la voie terrestre devant desservir les zones placées sous régime d’autonomie. 
Netanyahu doit, à présent, donner la preuve de sa bonne foi et de son désir sincère de favoriser l’instauration de la paix, en déblayant le terrain de tant d’obstacles qui en entravent le processus. Cela exige de lui de renoncer au système de la douche écossaise dans lequel il excelle et qui le pousse à alterner les prises de position intransigeantes et conciliatoires... pour se tirer d’embarras et ne pas se laisser coincer au pied du mur. 


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