POUR RASSÉRÉNER L’ATMOSPHÈRE AVANT L’EXAMEN DU BUDGET 98
VERS LA RÉCONCILIATION BERRI-HARIRI SOUS LES AUSPICES DU CHEF DE L’ÉTAT
L’HEURE DES RÉCONCILIATIONS A-T-ELLE SONNÉ AU NIVEAU DU POUVOIR?
Nabih Berri |
Rafic Hariri |
Walid Joumblatt |
Emile Lahoud |
En fait, les présidents Nabih Berri et Rafic Hariri, en froid depuis le rejet en Conseil des ministres, par plus de la moitié des membres du gouvernement, (dont les représentants du chef du Législatif), du “plan des 800 millions”, devaient se retrouver mardi au palais de Baabda, pour vider leur querelle.
Au préalable, les deux hommes s’étaient rendus à
Damas, “pour des consultations avec les responsables syriens sur les problèmes
d’intérêt commun” où ils avaient été
reçus, séparément et à quelques jours d’intervalle,
par le président Hafez Assad qui leur avait accordé le même
temps d’écoute: quatre heures.
On s’attend, à présent, que l’atmosphère politique
se rassérène et tende vers le beau fixe. Ceci permettra à
l’Assemblée nationale d’examiner le projet de budget 98 dans un
climat paisible. Il s’agira, naturellement, de calmer les détracteurs
du Cabinet qui ne manqueront pas de lui décocher des flèches
acerbes.
Il est de notoriété publique que la crise socio-économique
a empiré au cours des derniers mois, exactement, depuis que le président
Hariri a échoué dans sa tentative de faire adopter son plan
de redressement.
Ce plan n’a pas eu l’heur et pour cause, de plaire aux milieux politiques
- tant ministériels que parlementaires - pour la simple raison qu’il
prévoit la majoration des impôts et taxes, celle de la mécanique
ayant été décuplée (!), provoquant un tollé
général.
M. Hariri qui a renoncé, à contre-cœur, à surtaxer
l’essence, en ayant voulu en relever le prix (à raison de 5.000
livres pour les vingt litres) augmente, exagérément, la taxe
sur la mécanique, cette dernière devant valoir au Trésor
des recettes équivalant à celles qui auraient résulté
de la majoration (de 8.000 livres) du prix de l’essence.
QUE VA-T-IL SE PASSER?
La coterie du président Berri laisse entendre que celui-ci s’est
rendu mardi au palais de Baabda, non à l’effet de se réconcilier
avec M. Hariri, mais plutôt pour convaincre les chefs de l’Etat et
du gouvernement de souscrire aux “solutions de rechange” présen-tées
par des membres de l’Assemblée à la commission parlementaire
des Finances et du Budget qui devait les étudier au cours de sa
réunion de jeudi.
Le chef du Législatif, toujours selon ses proches, insiste sur le
fait que le relèvement de la taxe sur la mécanique dans une
proportion illogique et “l’annexe N°9” dans sa forme actuelle, ont
peu de chance de passer sous l’hémicycle, en raison des répercussions
graves que les impôts et surtaxes risquent de produire au plan populaire,
étant donné la crise économique étouffante.
Par ailleurs, le président Berri est d’avis de tenir une séance
parlementaire unique le 14 octobre, vingt-quatre heures avant la fin de
la session extraordinaire de la Chambre: la première partie de la
séance serait consacrée au débat de politique générale
et, le seconde, à l’étude des projets de lois figurant à
l’ordre du jour.
Le président de la Chambre estime que les “solutions de rechange”
proposées par les députés, notamment ceux de l’opposition,
peuvent satisfaire les besoins en fonds suffisants à financer les
projets, lesquels devront figurer sur un ordre des priorités rationnellement
établi. Ces “solutions”, pense M. Berri, n’affecteront pas les citoyens
de condition modeste et à revenu limité.
De ce fait, la «politique d’austérité” pourra être
suivie et appliquée, dans des conditions propices à la décrispation
qui s’est emparée des divers secteurs productifs, avec l’espoir
qu’elle contribuera à dissiper le marasme dont souffre le marché
local.
RÉCONCILIATION JOUMBLATT - GÉNÉRAL
LAHOUD
Dans le cadre des réconciliations, on s’attend à la dissipation
de la tension qui caractérise depuis quelque temps, les rapports
entre M. Walid Joumblatt, leader du Parti socialiste progressiste, ministre
des Déplacés et le général Emile Lahoud, commandant
en chef de l’Armée.
Les deux hommes sont appelés à atténuer le ton de
leur échange de diatribes ayant envenimé leurs relations,
leur réconciliation devant intervenir sur une base solide et réaliste,
de manière à éliminer tout sujet susceptible de les
compromettre à l’avenir.
Ceux qui ont œuvré aux fins de préparer la rencontre entre
le général Lahoud et M. Joumblatt partent de leur conviction
que les deux hommes sont appelés à coopérer, étant
donné le poids qu’ils représentent au plan national.
Dans un premier temps, ils mettraient fin à leur “bataille verbale”,
pour permettre l’aboutissement des efforts que déploient, actuellement,
les médiateurs qui sont, en fait, des amis communs.
LE LIBAN À “L’ASSEMBLÉE
DE L’ONU DES PEUPLES La deuxième “Assemblée des Nations Unies des peuples” intitulée: “Nous les peuples des Nations Unies pour une économie avec justice” se tiendra à Pérouse, en Italie, du 9 au 12 octobre 1997. Avec la participation de représentants de la société
civile du monde entier, cette assemblée a pour but de rejeter l’idéologie
de marché axée sur la compétition incontrôlée
et de créer une économie plus équitable basée
sur la justice, en partageant des expériences concrètes de
diverses régions du monde. |