POÉSIE ET THÉÂTRE FRANCOPHONES
Faisons un rêve...
A l’occasion des journées du livre français, le Liban
organiserait en même temps, des spectacles des chefs-d’œuvre de la
littérature française.
On pourrait assister aux pièces de Corneille, Racine, Musset,
Claudel, Péguy, Cocteau, etc...
On pourrait entendre déclamer Lamartine, Vigny, Musset, Baudelaire,
Verlaine et La Fontaine!
Dire qu’aujourd’hui au Liban, les élèves, au programme
bâtard, ni tout à fait libanais, ni tout à fait français,
ignorent les plus beaux vers de la langue française.
Bien sûr qu’ils peuvent vivre “sans”... Mais cela serait certainement
mieux s’ils vivaient “avec”... Tout comme les fleurs, on peut vivre “sans”,
mais c’est tellement plus beau “avec”.
Et surtout qu’on ne nous rabâche pas l’histoire de la guerre...
C’est une page tournée, dont les séquelles ont été
vite effacées quand il s’est agi de faire de l’argent, du commerce.
Les véritables séquelles de la guerre?
C’est dans le domaine culturel, que cela se ressent le plus. Et non
seulement en français, mais dans toutes les autres langues enseignées
au Liban.
TRAVAIL ET ESCLAVAGE
Au Liban on est heureux de se considérer travailleur.
Travailleur, c’est-à-dire que les écoles affichent un
programme six jours par semaine, que les employées de magasins travaillent
souvent entre 42 et 45 heures la semaine, que de nombreuses secrétaires
aussi ont une semaine de plus de 42 heures... sans compter les ouvriers
qui, eux au moins, sont payés à l’heure.
En France, les écoles, pas toutes, sont heureuses d’avoir les
semaines de quatre jours: lundi, mardi, jeudi et vendredi. Les mercredi,
samedi et dimanche sont consacrés au sport, à la musique,
au théâtre, à différents loisirs et à
la détente.
Au Liban, sous prétexte de rattraper le temps perdu, nombreuses
sont les écoles et quelques universités qui ont repris le
travail du samedi. Et comble de sadisme, ils programment des tests, des
examens pour le samedi, de manière à obliger parents et enfants
à respecter le samedi-travail. Idem pour les magasins, bureaux,
ministères, etc...
Sommes-nous pour cette raison de travail forcené, plus cultivés,
plus savants, meilleurs qu’ailleurs?
Non pas, les Nobel, les prix, les cerveaux, les virtuoses, les Van
Gogh, les Mozart, n’y sont pas plus nombreux... En fait, ils n’existent
pas du tout...
Ni les Mère Teresa, ni les Abbé Pierre ne foisonnent,
ni, ni,ni...
On pourrait continuer longtemps l’énumération.
Alors, pourquoi toutes ces heures de présence qui ne sont même
pas des heures de travail? Le corps est là, mais la tête alourdie,
souvent abrutie par des trajets odieux et on ne pense qu’à dormir,
se reposer, sortir de cette galère. Plus d’organisation, moins de
travail, plus de rendement. A quand tout cela?
À QUAND LA RÉVISION DU CODE DU
TRAVAIL?
Alors que nos politiciens se chamaillent et vont chercher un arbitre
sur les bords du Barada, il serait grand temps de revoir le Code du Travail
au Liban.
En France, on négocie les 35 heures de travail par semaine.
Au Liban, on ne sait plus où l’on en est!
C’est le désordre le plus absolu avec un code disparate, qui
est un amalgame de lois datant de la Seconde Guerre mondiale amendées
à la va-vite, qui ne satisfait ni employeurs, ni employés.
Il est insensé qu’on aborde le troisième millénaire
avec des lois du début du second millénaire accommodés
au gré des besoins, des crises, des grèves.
Aujourd’hui dans les pays évolués, on ne s’occupe plus
de majorations de vie chère. Les gouvernements se contentent de
fixer un salaire minimum et laissent à la négociation collective,
par secteur, le soin d’adapter les augmentations de vie chère. Pourquoi
cela ne pourrait-il se faire chez nous?
Au Liban, le Code du Travail, dans son article 2 (je crois) parle de
salaire minimum. Mais il distingue entre «salaire minimum vital»
et “salaire minimum légal”. Et il précise que “le salaire
minimum vital, ne peut pas être inférieur au salaire minimum
légal”.
Or, on défie n’importe quel gouvernement de pouvoir faire la
distinction entre un salaire minimum vital - défini comme “celui
qui doit satisfaire aux besoins du salarié et des membres de sa
famille à charge” et un salaire minimum légal.
Dans ces conditions, on ne voit pas trop comment on peut s’en tirer!
Et quand on pense que le salaire minimum ne suffit même pas à
couvrir les notes d’eau, d’électricité, du téléphone,
sans compter les autres frais, on peut se demander: où va-t-on?