I -
L’INTERNET ET LA PEUR DE LA RÉTROGRADATION
La
modernité nous envahit dans tous les aspects de notre existence.
Elle nous agite, nous aiguillonne et nous classe parmi les retardataires,
si nous ne l’escortons pas et ne l’accompagnons pas comme son ombre.
L’Internet et toutes les données de l’électronique
ne sont plus un luxe, ni un fait superflu dans notre vie; ils la complètent.
A l’instar de la voiture qui était un luxe au début, avant
de devenir une partie de notre vie, comme la climatisation, la télévision
en couleur, la lessiveuse, le lave-vaisselle et le téléphone
cellulaire. Tout ce qui était considéré comme un luxe,
est devenu, aujourd’hui, une partie intégrante de notre mode de
vie dont le niveau s’est élevé et a élevé toute
chose avec lui.
L’Internet a été engendré
par la guerre froide. Il a vu le jour en 1969 dans un département
du Pentagone et était, alors, restreint aux forces armées
pour les prémunir contre toute attaque nucléaire subite.
Puis, il a atteint les intellectuels spécialisés et les étudiants
universitaires, avant d’être généralisé et mis
à la portée de tous les gens. Après un quart de siècle,
est venu “Netscape” suivi, avec essouflement, par “Microsoft”.
Mikhaël Gorbatchev a dit à George
Schultz, ancien chef du département d’Etat US: “Je vous informe,
officiellement, que j’ai mis fin aujourd’hui à la guerre froide!”.
Puis, il s’est adressé en ces termes à Colin Powel, chef
d’état-major américain. “Mon général, vous
devez dorénavant chercher un autre ennemi que moi”. Ces paroles
historiques, Colin Powel les a rappelées, dernièrement, en
les situant à une époque ayant précédé
de peu la chute du mur de Berlin.
Ces expressions émanant de Gorbatchev
ont provoqué une perplexité et une déception auprès
du chef de la diplomatie et du chef d’état-major des USA, parce
qu’ils considéraient l’Union soviétique comme un ennemi dangereux,
incitant les Américains à établir un équilibre
entre les forces mondiales. Moscou incitait l’Administration américaine
à obtenir les crédits, à l’effet d’améliorer
la politique de l’armement.
Cependant, Gorbatchev avait toujours raison,
le bloc soviétique ayant commencé à s’effondrer peu
à peu. Tous attendaient la naissance d’un nouvel ordre mondial,
lequel a vu le jour et les films d’espionnage mettant en relief les belles
espionnes russes, étaient censés disparaître. Mais
l’Internet a persisté, enregistrant un développement légendaire
qui s’amplifie jusqu’à ce jour.
En 1969, les ingénieurs de l’Advanced
Research Project Agency (ARPA), qui fait partie du Pentagone, ont établi
un système de communications autonome, entièrement indépendant
des réseaux de l’informatique et des cerveaux électroniques.
En ce temps-là, les contribuables américains disposaient
de beaucoup d’argent leur permettant de mettre au point un tel système.
En 1993, on comptait cinquante serveurs dans
le monde. Il y en avait 100.000 à la fin de la même année.
Aujourd’hui, il existe plus de 15 millions de serveurs. Pendant ce temps
(février 1993), Marc Andreesen avait rencontré Jim Clark,
l’un des “renards” de l’informatique et le co-fondateur de Silicon Graphic,
qui était à la recherche de travail. Un contrat a été
signé entre les deux hommes dans le hall d’un hôtel et, de
sa chambre, Jim Clark a utilisé son ordinateur portable Apple pour
faxer le contrat qu’il avait conclu, par le canal du concierge. Un an plus
tard 4000 personnes téléchargeaient tous les jours les logiciels
Mosaïc sur le serveur de l’université de l’Illinois. La planète
comptait, alors, 5.000 serveurs Web.
Après la signature du contrat, “Netscape”
était née et Jim Clark a exploité ses relations dans
une banque d’affaires et des sociétés d’investissements.
Il était entouré d’un groupe d’experts, alors que “Netscape”
était distribué, gratuitement, sur Internet. Bill Gates avait
commis une erreur d’appréciation, en prédisant l’arrêt
de “Netscape”. Mais il s’est ressaisi et “Microsoft” a créé
“Explorer” pour faire face au “Navigator”. Les ingénieurs qui voulaient
échanger leurs travaux de recherche sous une forme électronique
avaient rapidement compris qu’il sera impossible d’établir des standards
pour les ordinateurs et les logiciels. A la place, ils ont élaboré
un langage standard pour représenter les données (Hypertext
markup language ou HTML). Le World Wide Web - le Web - était né.
Son explosion est due à un étudiant
astucieux de l’université mentionnée. En février 1993,
Marc Andreesen “lâchait” sur Internet le logiciel Mosaic, un navigateur
pouvant aussi bien fonctionner sur un Macintosh d’Apple, que sur un micro-ordinateur
utilisant “Windows”, que sur une station de travail UNIX. Le monde entier
était à la disposition des surfeurs du Web en pointant et
cliquant avec leur souris.
Et alors qu’il existait dans le monde 80 pour
cent du premier système, Gates a pu occuper 40 pour cent du marché.
Si aujourd’hui nous ne disposons pas de l’Internet,
nous figurons parmi les gens moyenâgeux, rétro et non branchés.
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II -
UNE NOUVELLE FORCE AU PRÉSIDENT JIANG
Le
XVème congrès du parti communiste chinois s’est terminé
par une surprise de taille, à savoir: le départ de Qiao Shi,
le No 3 du comité permanent du bureau politique suprême chinois
formé de sept membres qui constituent le noyau dur du pouvoir en
Chine.
Ce “départ” a été présenté
à l’opinion publique comme reflétant le souci du secrétaire
général du parti, Jiang Zemin, de rajeunir les cadres qui
supervisent l’Etat. Il a été, également, précisé
que le mauvais état de santé de Qiao Shi (73 ans), aurait
précipité son retrait de la scène, même s’il
devait rester à la tête de l’Assemblée populaire jusqu’en
mars prochain, date à laquelle le Premier ministre, Li Peng, lui
aurait succédé.
L’autorité de Jiang Zemin, le NÞ1
en Chine, s’est renforcée avec le départ de Qiao Shi. C’est
une personnalité connue pour son ambiguité, sa discrétion
et sa proximité des organismes sécuritaires, d’autant que
c’est l’ancien président du secteur de l’organisation et des renseignements.
Qiao Shi aspirait à consolider son contrôle
sur le parlement et a multiplié les appels en faveur des réformes
politiques. Ainsi, un concurrent de poids au président chinois s’est
éclipsé. Lorsque Jiang Zemin a annoncé que le nombre
des membres du bureau politique sera réduit de sept à cinq,
il a exprimé le désir de raffermir son autorité, excluant
le conflit entre les pouvoirs et la création de positions de forces.
De même, la mise à la retraite de
trois militaires éminents, dont un amiral, Liu Hiu King (81 ans),
troisième membre du bureau politique, constitue une nouvelle victoire
pour le président Zemin qui a décidé de ramener les
effectifs de l’armée de 3 millions à 2,5 millions d’hommes.
De ce fait, Jiang Zemin et Li Peng ont les mains
libres pour mener, comme ils l’entendent, les réformes économiques
entamées, il y a dix-neuf ans, par Deng Xiaoping, auxquelles ils
ont imprimé une forte poussée, en accélérant
ces réformes, tout en réorganisant les institutions et les
entreprises étatiques.
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