Afin
de prévenir les tractations politiques susceptibles d’immobiliser
le pays au double plan politique et économique, le chef de l’Etat
se dit prêt à favoriser l’organisation d’élections
présidentielles anticipées. Mais le chef du gouvernement
estime prématuré d’envisager une telle alternative, une année
avant l’expiration du mandat présidentiel.
La Première
libanaise avait dit, il n’y a pas longtemps: “Nous sommes fatigués,
le président et moi-même; puis, le peuple aime le changement”.
Le chef de l’Etat lui-même a laissé entendre, à
maintes reprises, qu’il ne laisserait pas proroger une fois de plus son
mandat. Et joignant la parole à l’action, il a donné des
instructions aux fonctionnaires de la présidence pour dresser l’inventaire
du palais de Baabda, afin de le remettre, dès son élection,
à son successeur.
Dans une interview accordée à un confrère, le
président Hraoui a émis ces réflexions: “Si ma présence
pose un problème, je suis prêt à favoriser l’organisation
d’élections présidentielles anticipées... Qu’ils procèdent
à la révision de la Constitution afin de rendre possible
une telle alternative. Ceci mettrait un terme aux tractations politiques.”
Il a ajouté, aussi, qu’il s’opposerait à l’amendement
de la loi fondamentale “pour permettre à un haut fonctionnaire d’accéder
à la magistrature suprême ou le retour des militaires au pouvoir.”
A quoi le chef du gouvernement répond: “J’ignore dans quel contexte
le président Hraoui a tenu ces propos et je sais, pour me l’avoir
dit, qu’il ne désire pas reconduire son mandat. Mais ce dernier
expirera dans un an et il est prématuré d’en parler.”
Pour en revenir aux propos présidentiels, le chef de l’Etat
n’a pas tout à fait tort, quand il se préoccupe de mettre
un terme aux tractations politiques qui accompagenent la bataille de la
première présidence.
Est-il besoin de rappeler que la vie politique est réduite à
néant depuis des mois? Elle le sera davantage dans les mois à
venir précédant les présidentielles. L’immobilisme
au plan politique est doublé d’un marasme étouffant, lequel
n’enchante pas les citoyens et, surtout, les secteurs productifs qui périclitent.
A la Chambre des députés, les membres de l’Assemblée
désespèrent de changer quoi que ce soit, preuve en est la
séance de mardi dernier, la plus courte des toutes les législatures,
puisqu’elle n’a pas duré plus d’un quart d’heure.
Pourtant, elle était consacrée au renouvellement des
commissions parlementaires qui suscitait, généralement, une
forte émulation au sein de l’Assemblée. Or, aucun membre
sortant ne s’est désisté et aucun autre n’a pris la peine
de poser sa candidature.
Conclusion pratique: toutes les commissions ont été maintenues;
il n’y a eu qu’un changement, rendu inévitable par le remplacement
d’un député débouté, en l’ocurrence, Henri
Chédid, par son concurrent, Robert Ghanem aux élections partielles
de la Békaa ouest.
Pendant ce temps, le chef du gouvernement poursuit ses pérégrinations,
laissant au temps le soin de régler tant de problèmes dont
le règlement ne saurait plus attendre.
En effet, au terme de sa visite officielle à Erivan (Arménie),
le Premier ministre compte se rendre à Koweit; puis, à Téhéran,
avant de répondre à une invitation de son homologue japonais,
début novembre. |