L’épreuve
de force opposant l’Etat au syndicat des hôpitaux privés semble
devoir prendre fin, à la suite de la vive réaction du ministre
de la Santé (notre photo) qui menace de réduire de moitié
le nombre des établissements hospitaliers contractuels, mais non
le nombre des lits. De plus, il promet, de réaliser une “véritable
réforme” du secteur sanitaire.
“La valeur
n’attend pas le nombre des années”. Cet axiome s’applique au benjamin
du Cabinet Hariri, M. Sleiman Frangié, ministre de la Santé.
Celui-ci engagé dans une épreu-ve de force avec le syndicat
des hôpitaux privés qui, réclamant le paiement des
arriérés de leurs factures dues par l’Etat depuis 96, ont
mis en application leur décision de ne plus admettre les malades
qu’à la charge de ces derniers, à dater du 20 courant.
M. Frangié a réagi en annonçant qu’il avait demandé
aux établissements hospitaliers un relevé du montant global
de leurs factures, après avoir obtenu du chef du gouvernement la
promesse formelle de lui procurer les crédits bloqués au
ministère des Finances.
“Malheureusement, révèle le ministre de la Santé,
la plupart des hôpitaux, dont celui du président du syndicat
mentionné, n’ont pa accédé à ma requête.”
De plus, le ministre soupçonne certains de ces établissements
d’opérer bien des patients à cœur ouvert, sans que cette
opération coûteuse soit nécessaire, parce que la Santé
en couvre les frais...
Pour ces raisons et d’autres encore, M. Frangié a résolu
de réduire de moitié - de 120 à 60 ou 70 - le nombre
des hôpitaux contractuels, sans réduire le nombre des lits.
“Ceci, précise-t-il, aura un double avantage et pour l’Etat et pour
les malades: le contrôle sera mieux assuré et les patients
pourront être mieux soignés.”
Aussitôt, le syndicat des hôpitaux privés a changé
de ton. En effet, il a fait savoir qu’il était en parfait accord
avec le ministre, l’assemblée générale étant
convoquée d’urgence pour statuer sur cette affaire et, partant,
dégager une formule susceptible de satisfaire toutes les parties.”
Il ajoutait que la “brigade médicale” relevant du ministère
de la Défense était en voie de trancher le cas des arriérés
des factures remontant à 1996.
Tout cela réjouit le citoyen qui souffre dans sa chair, sans
pouvoir se faire soigner, étant donné la cherté de
l’hospitalisation, en plus des transports, des produits de consommation
courante et des scolarités, pour ne citer que ceux-là.
Mais le Libanais de condition modeste et à revenu limité,
se réjouirait davantage si le ministre de la Santé mettait
à exécution, dans le plus bref délai, la réforme
véritable qu’il s’engage à réaliser dans le secteur
sanitaire...
D’autant que les compagnies d’assurances (médicales) n’acceptent
d’inscrite parmi leur clientèle que les “bien portants” - les “joueurs
de football”, comme l’a mentionné, sarcastiquement, le président
de l’Ordre des médecins, les personnes âgées de plus
de 62 ans étant “indésirables”. |