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![]() Décidément, les bisbilles n’en finissent plus au sein de la troïka dont les membres se querellent en permanence, chaque fois l’un avec l’autre, le troisième jouant au médiateur-réconciliateur. Le chef du gouvernement a minimisé la gravité de ce “phénomène” et l’a justifié en ces termes devant les participants au VIIème congrès des hommes d’affaires et investisseurs arabes: “Nos têtes sont quelque peu chaudes: nous nous disputons le matin pour nous réconcilier le soir. Telle est notre nature et nous ne changerons pas... Mais nous sommes condamnés (par qui? est-il besoin de le dire) à nous entendre”... ...Alors que le bon peuple libanais est condamné à en payer les pots cassés: de sa stabilité, de sa quiétude, de sa confiance en son avenir et en l’avenir de la patrie. Moins de soixante-douze heures après la réconciliation entre les chefs du Législatif et du gouvernement et l’annonce, par ces derniers, de leur accord en six points, la troïka a subi un nouveau revers ayant affecté, cette fois, les présidents de la République et du Conseil. La querelle tourne autour des nominations, les deux responsables n’étant pas d’accord sur les personnes appelées à pourvoir aux postes vacants. Il semble que le Premier ministre voudrait faire agréer son projet relatif à la refonde des Forces de sécurité intérieure prévoyant, notamment, la suppression du poste de commandant de la gendarmerie pour souscrire au mouvement judiciaire et administratif. M. Hariri trouve amusantes toutes ces tractations, que les Libanais supportent de moins en moins. Parce qu’elles détournent les gouvernants des problèmes intéressant les citoyens dans leur vie quotidienne et requérant des solutions urgentes. “Les gens repus ne vibrent pas avec les affamés”, dit le dicton populaire. Puis, les dissensions inter-présidentielles, ajoutées au marasme persistant, se répercutent, négativement, sur l’économie nationale et, partant, sur les administrés. “Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se brise”, d’autant que l’habitude (de se quereller) est devenue une seconde nature chez les responsables. Ceci étant, comment le Premier ministre peut-il se permettre de soutenir: “Tout va pour le mieux!” - ou “Tout va très bien, Madame la marquise” - alors que, pratiquement, rien ne va plus, surtout au plan socio-économico-financier? Le peuple est donc condamné à ronger son frein en silence; autrement dit, “à passer le temps, en attendant l’avènement d’un nouveau régime, dans l’espoir qu’un changement se produira au niveau des personnes, de la mentalité et de la manière de traiter la chose publique”, pour reprendre les propres termes du président Omar Karamé. Point n’est donc besoin de réclamer un changement de Cabinet impossible à obtenir et, d’ailleurs, cela ne vaut plus la peine. Quiconque a patienté quatre ans, peut attendre un de plus. L’important, en définitive, est de ne pas se laisser gagner par la désespérance, car “tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir”. |