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AMÉRICANUS IMPERIUM |
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Et
d’ajouter: “son orgueil, son agressivité, sa xénophobie et
ses ambitions planétaires continuent à fonctionner au quotidien.
Le danger qu’elle fait courir au nouvel ordre mondial, a bien mis en évidence
son inefficacité.”
Confrontée à l’intransigeance irakienne d’empêcher la commission onusienne d’effectuer des investigations sur les armes bactériologiques, chimiques et nucléaires; d’expulser les experts américains dans la dite commission; d’abattre en l’occurrence l’avion de reconnaissance américain U2 effectuant des vols à haute altitude pour le compte de l’ONU; et après l’échec de la délégation onusienne de convaincre le régime irakien de revenir sur sa décision, en dépit de l’hostilité de ses partenaires à toute escalade militaire contre l’Irak, l’administration “clintonienne” semble vouloir faire seule le va-t’en guerre! En effet, jusqu’à la fin de la guerre froide en 1991, la hantise américaine d’une menace menée par les Etats du tiers-monde, les “régimes parias” comme il plaît aux tenors du Pentagone de les appeler, une mise en garde s’avérait impérative, face à l’émergence d’un éventuel concurrent potentiel avec une grande possibilité de l’emporter. La priorité était donc au maintien d’une machine de guerre tous azimuts pour affronter deux conflits régionaux non des moins inquiétants, l’un avec la Russie à cause des ressources pétrolières en Mer Caspienne, et l’autre avec le Japon, pour garantir la navigation en Mer de Chine. L’opinion scandalisée s’interroge: les scénarios américains de cette fin de siècle sont-ils l’œuvre des stratèges américains ou de la CIA? De toute évidence, la stratégie militaire américaine va bon train. Le Congrès, lui, ne reste pas les mains croisées, toujours aux aguets, contre toute menace en provenance des “régimes parias” et celles qui viendraient principalement de la Russie et de la Chine, raisons pour lesquelles le budget militaire américain devrait se maintenir toujours à l’échelle de ces risques. Depuis l’effondrement de l’Union soviétique, les Américains
s’activent sans relâche, à identifier le “nouvel adversaire”,
afin de le contourner, stratégiquement et logistiquement, travail
de titan. Depuis une décennie ou peu s’en faut, le Pentagone se
mobilise à cet effet. La guerre du Golfe en 1990, était un
signe avant-coureur de la persistante stratégie téléguidée
contre tout obstacle aux intérêts américains dans le
monde, venant surtout de pays hostiles à l’Occident, arguant que
pour y faire face, les Etats-Unis devraient maintenir une force militaire
à tous crins. Cette insistance, a beau satisfaire le président
Clinton et son ministre de la Défense, William Cohen, elle n’a pourtant
pas convaincu ceux qui, au Pentagone et au Congrès croient que la
menace des régimes parias n’était pas suffisamment convaincante
pour assurer d’aussi importants budgets militaires. L’Amérique devrait
se méfier plutôt d’autres adversaires plus potentiels et plus
redoutables, éventuellement, la Russie et la Chine.
Sommes-nous à la veille d’un ordre mondial à sens unique
et sans contrepoids? L’Américanus Imperium, revient-il avec force
envers et contre tous?
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![]() ““La machine à conquérir américaine va en guerre à toute allure, envers et contre tous. Gardons-nous de toute indulgence à son égard et de nous résigner à l’inévitable.” Jean-François Revel
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