FIASCO À DOHA 

par EDOUARD BASSIL  
 
Le forum économique pour le Moyen-Orient et l’Afrique qui doit avoir lieu dimanche, a échoué avant de tenir ses assises à Doha.
En effet, trois Etats arabes seulement - le Koweit, la Jordanie et le Yémen en plus de Qatar, - ont accepté d’y prendre part. On sait que les dix-huit autres pays membres de la Ligue posent comme condition pour y participer, que des progrès interviennent dans le processus de paix au Proche-Orient.
Or, les négociations israélo-arabes piétinent, à cause de la position de l’Etat hébreu et, tout particulièrement, de l’intransi-geance de son Premier ministre qui refuse d’évacuer les terri-toires occupés (le Golan et le Liban-Sud, notamment) et ne veut pas renoncer à la coloni-sation.
Rappelons que l’Egypte avait rappelé son ambassadeur à Doha, il y a quelques semaines, en signe de protestation contre la campagne éhontée dont il était  l’objet de la part de la presse qatariote.
En dépit de cela, le chef de la diplomatie de Qatar ne désespère pas d’assurer le succès de la conférence de Doha. Sur quoi se base-t-il pour faire, à ce sujet, des prévisions optimistes? Peut-être table-t-il sur la présence d’un représentant d’Israël, pays avec lequel il tient à normaliser les relations.
Cependant, un signe  prémoni-toire, annonciateur du fiasco du forum, réside dans le décès au Caire de Saadeddine Wehbé, président de l’Union des artistes arabes et de l’Union des écrivains égyptiens, pionnier du mouvement théâtral sur les bords du Nil. L’homme s’était signalé par son action virulente contre la normalisation des relations avec Tel-Aviv.
Dans son dernier article - son chant du cygne - paru dans “Al-Ahram”, Wehbé qui se savait condamné, se disait fier de sa croisade contre l’Etat hébreu et appelait les peuples arabes à la poursuivre après sa mort.

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