Qui a intérêt à réduire au silence les défenseurs de notre environnement?
Pierre Malychef
attaqué par de lâches agresseurs près de sa maison à Bsalim

Le Dr Pierre Malychef,
victime d’un vil attentat à Bsalim.
Ci-gît... Dr Pierre D. Malychef, martyr de l’environnement” aurait bien pu être l’épitaphe de notre doyen de l’environnement.
Mais Dieu, encore une fois,
ne l’a pas rappelé à Lui.
Pierre - Pyotr, pour ses intimes -
n’est pas mort et se porte fort bien.

Samedi soir 1er novembre à 18h.30 et ironie du sort à la Toussaint, notre frère d’armes a été brutalement attaqué devant sa maison à Bsalim. Les lâches criminels lui ont asséné plusieurs coups de poing sur le visage, sur les yeux et l’ont sauvagement projeté par terre. Alors qu’il était ensanglanté et gisant, ses bourreaux stipendiés lui ont exprimé l’injonction lapidaire: “Ne parle plus des déchets (sous-entendre industriels toxiques) italiens du 5ème bassin”. Le message ne pouvait être plus clair. Aux citoyens désireux d’avoir des détails plus précis, nous rappelons les faits suivants déjà mentionnés à plusieurs reprises par les médias.

Déchets industriels toxiques
(1987-1988) - rétrospective
• 15.800 barils (le nombre avancé par des experts italiens était encore plus grand) et 20 conteneurs de déchets industriels toxiques italiens furent, illégalement, introduits au Liban en 1987-1988.
• Environ 5.500 barils ont été rapatriés dans leur pays d’origine, dont une partie fut simplement coulée en Méditerranée et les eaux territoriales libanaises.
• Par conséquent, plus que 10.000 barils et le contenu des 20 conteneurs furent stockés, enfouis, brûlés anarchiquement ou déversés le long de la côte.
• M. Renato Pent, directeur manager de la tristement célèbre firme italienne “Jelly Wax” qui avait, illégalement, exporté les déchets industriels toxiques au Liban avait impunément affirmé: “Nous ne payerons en aucun cas... Nous possédons des lettres de ministres du Nigéria, du Togo, du Sénégal, du Liban, de Syrie et de Turquie, authentifiées par les ambassades italiennes, permettant la décharge de déchets. Le gouvernement italien doit demander des réparations aux gouvernements étrangers qui ont refusé d’honorer leurs engagements”.
(AFP 22 (11)/9/1988

Requête au ministre de l’environnement
La loi NÞ 64/1988, publiée dans le journal officiel libanais (NÞ 33) en date du 18/8/1988, précise clairement dans l’article 1: “La préservation de la sécurité de l’environnement de la pollution est un devoir qui incombe à chaque personne...” Que serait-ce si cette personne est ministre de l’environnement?
Nous exigeons donc de vous M. le ministre:
• De dévoiler à l’opinion publique l’identité des infâmes ministres/officiels libanais qui avaient légalisé l’importation illégale et frauduleuse des déchets industriels toxiques (1987-1988) au Liban.
• De grâce, n’esquivez pas vos responsabilités officielles et, surtout, morales, en nous renvoyant à des personnes passées maîtres dans l’art d’avancer des arguments fallacieux et fantoches, par exemple, atteinte à la réputation du Liban, à la sécurité de l’Etat, à la stabilité monétaire de la livre libanaise, au tourisme national et, j’en passe, pour ne nous rien révéler, en fin de compte (ou mieux en fin de conte!), alors que la santé publique est, actuellement, et le sera ultérieurement sans doute fortement menacée. M. le ministre nous en avons marre, de ces diversions trompeuses.

Aux attaquants stipendiés et à leurs maîtres sans foi ni loi
Qui ont voulu imposer le silence au brave père de famille Pierre Malychef, protecteur de l’environnement et de la santé publique, haï pour sa franchise et craint à la fois, nous vous adresssons cet ultimatum, le dernier peut-être:
• Vous êtes des stipendiés à la solde de vos maîtres corrompus qui veulent, à tout prix, clore le dossier des déchets industriels toxiques.
• Où vous faites un désert, vous disez que vous avez donné la paix.
• L’argent n’a pas d’odeur, mais le vôtre pue.
• Ménagez vos menaces, car elles n’auront pas d’effet sur nous et si vous voulez nous faire taire, nous vous révélons volontiers le secret: sur nos corps inertes.
• “L’émeute gronde à nos portes: que les consuls prennent garde!”
• Vous et vos maîtres serez infailliblement démasqués au moment opportun. Au lieu de coups de poing sur le visage - vous n’êtes pas dignes d’en recevoir de nous-mêmes; d’autres peuvent le faire mieux que nous -, vous n’aurez droit qu’à des crachats et, soyez sûrs et certains, nous ne manquons pas de salive.
Et pour résumer votre curriculum vitae: “Vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir ses désirs. Il a été meurtrier, dès le commencement et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui.” (Evangile selon Saint Jean 8:44).

Aux responsables
Vous qui avez clos le dossier des déchets industriels toxiques de 1987-1988, nous vous informons, solennellement, qu’aujourd’hui vendredi 13 novembre 1997 et à partir de cette tribune libre, le dossier des déchets industriels toxiques est rouvert. Et advienne que pourra!
Ô Dieu Tout-Puissant, ne permettez pas que Malychef subisse le même sort que le martyr de l’environnement, Francisco Chicco-Mendes, lâchement assassiné par la mafia de l’Amazone au Brésil et honoré, plus tard, à titre posthume.
 
 
L’attentat contre Malychef unanimement réprouvé

L’Organisation écologique Greenpeace a dénoncé l’attentat perpétré contre l’expert Pierre Malychef. 

Dans un communiqué, son représentant à Beyrouth, M. Fouad Hamdane, a affirmé que “toute attaque contre un écologiste ne fera que renforcer notre détermination à poursuivre notre action non violente au service de l’environnement”. 
M. Hamdane a rendu un vibrant hommage à l’action de M. Malychef qui avait été, a-t-il dit, “l’un des premiers à dénoncer l’entrée de produits toxiques italiens au Liban en 1987 et a, à plusieurs reprises, risqué sa vie, ainsi que celle de ses camarades Wilson Rizk et Milad Jarjouhi”. 
Alors qu’il se rendait à pied, de son domicile à celui de son fils, M. Malychef a été intercepté par deux personnes en voiture qui lui ont asséné un violent coup de poing au visage et lui ont “conseillé” de ne plus se “mêler” des déchets. 
Outre Greenpeace, plusieurs personnalités ont dénoncé l’attentat contre M. Malychef. Au nombre de celles-ci, citons notamment le ministre de l’Environnement, M. Akram Chéhayeb et le président de l’Ordre des pharmaciens, M. Ghassan el-Amine. 
 

 

Dr. JOSEPH T. FARÈS

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