Samedi soir 1er novembre à 18h.30 et ironie du sort à la Toussaint, notre frère d’armes a été brutalement attaqué devant sa maison à Bsalim. Les lâches criminels lui ont asséné plusieurs coups de poing sur le visage, sur les yeux et l’ont sauvagement projeté par terre. Alors qu’il était ensanglanté et gisant, ses bourreaux stipendiés lui ont exprimé l’injonction lapidaire: “Ne parle plus des déchets (sous-entendre industriels toxiques) italiens du 5ème bassin”. Le message ne pouvait être plus clair. Aux citoyens désireux d’avoir des détails plus précis, nous rappelons les faits suivants déjà mentionnés à plusieurs reprises par les médias.
Déchets industriels toxiques
(1987-1988) - rétrospective
• 15.800 barils (le nombre avancé par des experts italiens était
encore plus grand) et 20 conteneurs de déchets industriels toxiques
italiens furent, illégalement, introduits au Liban en 1987-1988.
• Environ 5.500 barils ont été rapatriés dans
leur pays d’origine, dont une partie fut simplement coulée en Méditerranée
et les eaux territoriales libanaises.
• Par conséquent, plus que 10.000 barils et le contenu des 20
conteneurs furent stockés, enfouis, brûlés anarchiquement
ou déversés le long de la côte.
• M. Renato Pent, directeur manager de la tristement célèbre
firme italienne “Jelly Wax” qui avait, illégalement, exporté
les déchets industriels toxiques au Liban avait impunément
affirmé: “Nous ne payerons en aucun cas... Nous possédons
des lettres de ministres du Nigéria, du Togo, du Sénégal,
du Liban, de Syrie et de Turquie, authentifiées par les ambassades
italiennes, permettant la décharge de déchets. Le gouvernement
italien doit demander des réparations aux gouvernements étrangers
qui ont refusé d’honorer leurs engagements”.
(AFP 22 (11)/9/1988
Requête au ministre de
l’environnement
La loi NÞ 64/1988, publiée dans le journal officiel libanais
(NÞ 33) en date du 18/8/1988, précise clairement dans l’article
1: “La préservation de la sécurité de l’environnement
de la pollution est un devoir qui incombe à chaque personne...”
Que serait-ce si cette personne est ministre de l’environnement?
Nous exigeons donc de vous M. le ministre:
• De dévoiler à l’opinion publique l’identité
des infâmes ministres/officiels libanais qui avaient légalisé
l’importation illégale et frauduleuse des déchets industriels
toxiques (1987-1988) au Liban.
• De grâce, n’esquivez pas vos responsabilités officielles
et, surtout, morales, en nous renvoyant à des personnes passées
maîtres dans l’art d’avancer des arguments fallacieux et fantoches,
par exemple, atteinte à la réputation du Liban, à
la sécurité de l’Etat, à la stabilité monétaire
de la livre libanaise, au tourisme national et, j’en passe, pour ne nous
rien révéler, en fin de compte (ou mieux en fin de conte!),
alors que la santé publique est, actuellement, et le sera ultérieurement
sans doute fortement menacée. M. le ministre nous en avons marre,
de ces diversions trompeuses.
Aux attaquants stipendiés
et à leurs maîtres sans foi ni loi
Qui ont voulu imposer le silence au brave père de famille Pierre
Malychef, protecteur de l’environnement et de la santé publique,
haï pour sa franchise et craint à la fois, nous vous adresssons
cet ultimatum, le dernier peut-être:
• Vous êtes des stipendiés à la solde de vos maîtres
corrompus qui veulent, à tout prix, clore le dossier des déchets
industriels toxiques.
• Où vous faites un désert, vous disez que vous avez
donné la paix.
• L’argent n’a pas d’odeur, mais le vôtre pue.
• Ménagez vos menaces, car elles n’auront pas d’effet sur nous
et si vous voulez nous faire taire, nous vous révélons volontiers
le secret: sur nos corps inertes.
• “L’émeute gronde à nos portes: que les consuls prennent
garde!”
• Vous et vos maîtres serez infailliblement démasqués
au moment opportun. Au lieu de coups de poing sur le visage - vous n’êtes
pas dignes d’en recevoir de nous-mêmes; d’autres peuvent le faire
mieux que nous -, vous n’aurez droit qu’à des crachats et, soyez
sûrs et certains, nous ne manquons pas de salive.
Et pour résumer votre curriculum vitae: “Vous avez pour père
le diable et vous voulez accomplir ses désirs. Il a été
meurtrier, dès le commencement et il ne se tient pas dans la vérité,
parce qu’il n’y a pas de vérité en lui.” (Evangile selon
Saint Jean 8:44).
Aux responsables
Vous qui avez clos le dossier des déchets industriels toxiques
de 1987-1988, nous vous informons, solennellement, qu’aujourd’hui vendredi
13 novembre 1997 et à partir de cette tribune libre, le dossier
des déchets industriels toxiques est rouvert. Et advienne que pourra!
Ô Dieu Tout-Puissant, ne permettez pas que Malychef subisse le
même sort que le martyr de l’environnement, Francisco Chicco-Mendes,
lâchement assassiné par la mafia de l’Amazone au Brésil
et honoré, plus tard, à titre posthume.
L’Organisation écologique Greenpeace a dénoncé l’attentat perpétré contre l’expert Pierre Malychef. Dans un communiqué, son représentant à Beyrouth,
M. Fouad Hamdane, a affirmé que “toute attaque contre un écologiste
ne fera que renforcer notre détermination à poursuivre notre
action non violente au service de l’environnement”.
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